A voir l'architecture de ce cabinet, on imagine que la tâche du président Faure Gnassingbé a été ardue, entre contenter les caciques de son parti, imprimer sa propre empreinte et tenter une ouverture vers l'opposition. Avec seulement 21 membres contre 31 pour l'équipe sortante, le nouveau gouvernement togolais tranche par sa sobriété et préfigure peut-être plus d'efficacité.
Ce resserrement, rarement vu en Afrique, est le signe de la détermination du président à aller vite et loin vers l'atteinte des objectifs de son programme de développement. Mais en même temps, il affirme son autorité et assoit son pouvoir en prenant une décision de taille : la mise à l'écart de son frère Kpatcha précédemment ministre de la Défense et le rattachement de ce département hautement stratégique à la Présidence de la république.
La présence de Kpatcha à ce poste de responsabilité était en effet devenue encombrante, voire dangereuse, au regard des rumeurs de mésentente qui opposerait les deux frères. Avec cette nouvelle donne, Faure clarifie donc la donne et montre que désormais, il est le seul maître à bord. Cela peut être un gage de plus de stabilité et de sérénité pour ce pays, qui en a vraiment besoin pour affronter les défis du développement.
A présent, l'heure doit être au travail, même si ce gouvernement a été formé sans le plus grand parti de l'opposition, l'UFC de Gilchrist Olympio.