Son plan couvre notamment la croissance économique, la  production de l'énergie, la résolution de la crise du delta du  Niger, la lutte contre la corruption, l'amélioration des  infrastructures et le développement des ressources humaines,  l'éradication de la pauvreté, ainsi que la sécurité des personnes  et des propriétés. 

     Une fois mis en oeuvre de manière appropriée durant le mandat  présidentiel d'Umaru Yar'Adua, ce plan ambitieux apportera  sûrement une contribution au redressement du Nigeria, premier  producteur africain du pétrole, mais confronté à des goulots de  développement. 

     ASSAINISSEMENT POLITIQUE 

     Yar'Adua a déclaré la lutte contre la corruption, considérée  comme un fléau majeur entravant la croissance économique du pay,  un combat personnel pour lequel il fera tout son possible pour  traduire en justice les occupants de fonctions publiques corrompus. 

     Depuis sa prise de fonctions en mai dernier, le président  Yar'Adua n'a laissé aucun doute sur le fait qu'il est déterminé à  freiner le fléau de la corruption. Le premier geste qu'il a  enrepris consiste à la déclaration de ses biens, démarche sans  précédent pour un président nigérian. 

     Son vice-président Goodluck Jonathan a marché dans son sillage  à la demande de plusieurs groupes de la société civile. 

     Le président Yar'Adua s'est également fait aimer de son peuple  en déclarant qu'il respectera l'autorité de la loi dans toutes les affaires. Il semble se mettre à restaurer l'autorité de la loi et  l'ordre dans le pays, ce qui est susceptible d'aider à créer un  environnement favorable à l'afflux des investissements. 

     Avec la restauration de l'autorité de la loi, le climat  commercial devra s'améliorer et sera susceptible de promouvoir  l'économie nationale et de rendre le pays à même d'atteindre la  vision 2020, selon des analystes.  

     ATTAQUE CONTRE LE DYSFONCTIONNEMENT ECONOMIQUE  

     Les infrastructures constituent l'un des aspects qui ne  correspondent pas au développement nigérian. L'état médiocre des  routes et l'approvisionnement instable en électricité rendent  élevé le coût de faire du commerce dans le pays. 

     Cela a abouti à une pauvre utilisation de la capacité  industrielle ou même à la fermeture des commerces, ainsi qu'à  l'indépendance importante du pays sur les produits et services  importés.  

     Yar'Adua a annoncé son plan de déclarer un état d'urgence dans  le secteur énergétique et d'assurer la génération durable de  l'électricité suffisante. 

     Dan ce 6e exportateur mondial de pétrole où opèrent les  principales multinationales, beaucoup d'habitants se battent  toutefois au seuil de la pauvreté et surtout les citoyens des  régions pétrolières ne cessent d'être paupérisés.  

     Les violences dues à la pauvreté s'aggravent dans la région  pétrolière du delta du Niger, où le président Yar'Adua a lancé une campagne d'envergure contre l'agitation de la jeunesse, qui a  tendance à affecter le secteur pétrolier, principal générateur de  devises étrangères. 

     Face à la sécurité des personnes et des propriétés, peu assurée au Nigeria et marquée par les vols quotidiens et les violences  croissantes, le président nigérian s'est engagé à combattre  l'insécurité dans le pays et à renforcer les agences sécuritaires  afin d'atteindre le but.  

     UNE POLITIQUE ETRANGERE CENTREE SUR L'AFRIQUE  

     La politique étrangère de M. Yar'Adua, visant notamment à  protéger les Nigérians partout où ils se trouvent, s'ajoute aux  approches de redressement national. 

     Le président nigérian s'est déjà rendu deux fois aux Etats-Unis, respectivement en septembre pour l'Assemblée générale de l'ONU et  lors de la semaine dernière pour une visite officielle sur  invitation de son homologue américain George W. Bush. 

     Lors de sa dernière visite aux Etats-Unis, M. Yar'Adua a tenu  un tête-à-tête avec M. Bush pour discuter des relations  bilatérales et de la présence militaire américaine en Afrique sous la bannière du Commandement régional militaire américain pour  l'Afrique (Africom). 

     Selon des informations, le président Yar'Adua aurait annoncé le 13 décembre à la Maison Blanche que le Nigeria collaborera avec  l'Africom sur la sécurité en Afrique, ce qui a incité un tollé  public. Or le gouvernement nigérian et le président lui-même ont  plus tard clarifié que le Nigeria maintient son opposition à  l'établissement de cette institution américaine sur le continent  africain. 

     Le président Yar'Adua a également effectué une visite en  Allemagne le 6 juin dernier sur invitation de la chancelière  allemande Angela Merkel.  

     Malgré tout cela, le président Yar'Adua a souligné que  l'Afrique reste au centre des relations étrangères du pays. Fin