Le colonel Kadhafi a menacé également de réorienter les investissements libyens en Afrique --estimés selon lui à plus de 5 milliards de dollars par an-- vers des pays arabes ou méditerranéens.Pour le numéro libyen, "le sommet d'Addis Abeba doit être décisif pour la création de l'unité africaine.Celui qui mettra son veto à cette unité participera à une conspiration visant la vente de l'Afrique aux enchères", a-t-il estimé.
"La Libye ne participera pas à la vente de l'Afrique et à la trahison du continent et elle va mettre à nu celui qui le trahira", a prévenu le guide de la révolution libyenne.
Principal artisan de l'idée d'"Etats-Unis d'Afrique", le colonel Kadhafi a reçu en moins d'une semaine une dizaine de chefs d'Etats africains sous sa tente à Tripoli pour tenter de rallier ses pairs à sa croisade unitaire, en perspective du sommet d'Addis Abeba.
Mardi, il a accusé explicitement la plupart des dirigeants des pays de l'Afrique anglophone de s'opposer à l'unité de l'Afrique pour des "intérêts coloniaux".
Le numero un libyen avait proposé la création d'un gouvernement fédéral africain lors du dernier sommet de l'UA, en juillet 2007 au Ghana, mais les 53 pays membres de l'UA avaient exprimé leurs divergences sur ce projet.Mardi, il a estimé que "la Commission de l'UA était un corps mort sans prérogatives qui devait être remplacé par un conseil ministériel exécutif".
Il a annoncé la candidature de son vice-ministre aux affaires africaines, Ali Triki, au poste de président de la Commission, qui devrait être désigné lors du sommet d'Addis Abeba en remplacement d'Alpha Oumar Konaré.
"Les Arabes sont privés de ce poste depuis une quarantaine d'années malgré le fait qu'ils (...) contribuent à hauteur de 60% au budget de l'UA", a-t-il déploré, estimant que "si cette situation perdur(ait), elle serait due à des positions racistes vis-à-vis des Arabes".