L’image de notre pays est aujourd’hui si abîmée que les Togolais
éprouvent un sentiment de honte lorsqu’ils doivent afficher et assumer
leur identité nationale hors de nos frontières.
On assiste à l’effondrement des valeurs morales, à l’affaissement de
l’autorité de l’Etat.
Pour les gouvernants qui ont en charge la conduite de l’action publique,
le sens de l’intérêt général a cédé la place à celui de leurs intérêts
particuliers.
Lorsque ceux qui se livrent à des actions illicites avec arrogance et
mépris, prennent des libertés avec les deniers publics, ne sont nullement
inquiétés et sont, à contrario, protégés par la puissance publique, qui les
exonère du devoir élémentaire de rendre compte, comment donc
s’étonner dans un tel climat, du triomphe de l’impunité au Togo.
Hier encore, la dissolution du FER et l’exonération de responsabilités, de
ceux qui au lieu d’entretenir nos routes, et de réhabiliter les ponts qui
récemment ont cédé, ont détourné durant des années les ressources de
cette institution à d’autres fins, parfois personnelles, est un cas flagrant
qui révolte plus d’un togolais,
Le refus du Gouvernement d’auditer les comptes de ce service public,
qui depuis sa création a enregistré plus d’une centaine de milliards de
francs CFA de recettes, a été annoncé il y a quelques mois, par un
proche du Président de la République, sur l’une de nos chaînes
de télévision nationales.
Que dire aussi, de l’importante manne financière procurée par les
emprunts obligataires censés servir à l’entretien de nos routes, dont on
ignore la destination finale, mais qui, in fine, alourdissent la dette
extérieure du Togo qui se chiffre maintenant à plus de 2 Milliards de
Dollars US ?
Bref, le régime actuel n’éprouve aucun besoin à rendre compte à son
peuple, de la politique qu’il conduit prétendument en son nom. Pis
encore, il pousse le cynisme à abreuver l’opinion de bonnes intentions,
tout en bafouant les citoyens dans leurs droits les plus élémentaires.
Se nourrir, se soigner, se loger, se vêtir, s’éduquer, se former, travailler,
se cultiver, sont désormais l’apanage exclusif des courtisans et des
affidés qui gravitent autour du noyau central du pouvoir.
La symbolique du maïs captée par le parti dominant, alors que cette
denrée primaire de base est devenue inaccessible pour l’écrasante
majorité de nos compatriotes est l’exemple criant du caractère néfaste à
l’excès, de ce régime pour le peuple togolais
Où se trouve donc le sens de l’Etat et de la solidarité nationale, quand
un groupe d’individus, surgis de nulle part, peuvent manger à satiété et
étaler un luxe insolent et de mauvais goût, pendant que l’écrasante
majorité doit se contenter du bouillon d’eau chaude et de piment pour
seul repas quotidien ?
Où se trouve le sens de la responsabilité, quand certains de par leur
situation familiale, politique, régionale ou ethnique, peuvent s’offrir un
train de vie ostentatoire dont l’acquisition est loin d’être fondée sur le
talent ou le mérite, alors que nos hôpitaux manquent de nivaquine et de
coton, nos salles de classe manquent de tables blancs, de craie, et surtout
des personnels enseignants ?
Oui ! Le Togo vit un véritable drame national !
Oui ! Le Togo est un pays sinistré, agonisant, qui a besoin une thérapie
de choc !
Chers Compatriotes, je ne souhaite pas raviver votre douleur, j’ai pris
soin d’évoquer quelques éléments qui structurent notre vécu quotidien
pour vous dire qu’il n’y a pas de fatalité dans la vie.
Moi aussi j’ose vous dire : n’ayez pas peur !
L’utilisation de l’argent pour l’achat des consciences, les menaces et
intimidations de tous ordres, sont les armes de prédilection de ceux qui
nous privent de nos droits, veulent détruire en nous la vertu et la
vaillance séculaires inscrites dans nos gènes.
Mais ils se trompent, parce que l’héritage légué par la longue filiation
de nos ancêtres, s’écoule en nous comme une sève qui permet à nos
cœurs d’aspirer toujours plus à la liberté et d’exiger chaque jour
davantage, la justice !
Le Togo, notre Nation, la chère terre de nos aïeux, est notre propriété
collective. En ce début de 21ème siècle, il n’est plus dans l’ordre des choses qu’elle reste l’apanage d’un clan, d’un groupe de copains, encore moins de ceux qui la considèrent comme un legs éternel, du à leur filiation des dirigeants passés, et non à leur mérite ou leurs compétences.
Le Togo reste une République, il ne sera jamais une monarchie !
Pour cela j’en appelle à votre vigilance, pour empêcher que l’on vous
vole le changement auquel vous aspirez depuis de longues années. Tout
récemment, en violation des termes de l’Accord Politique Global de 2006,
Après avoir reçu le 4 décembre les partis signataires, le gouvernement
s’est mis en tête de modifier le code électoral, et notamment la
composition de la CENI unilatéralement et sans concertation véritable.
Cette manœuvre n’a pas d’autre but que de priver les partis non
représentés à l’Assemblée nationale, de représentation au sein de la
CENI, et dons de toute possibilité de contrôle sur la régularité des
opérations électorales.
J’entends alerter immédiatement l’ensemble de l’opinion togolaise sur ce
mauvais coup en préparation, contre la démocratie, de même que
l’opinion et les grandes institutions internationales partenaires du Togo
pour les mettre devant leurs responsabilités.
L’heure de la modernité a sonné. L’ordre ancien, doit céder la place à
l’avènement des nouvelles générations, il doit être balayé pour
permettre, enfin, la libération de toutes les énergies, de toutes les bonnes volontés.
Je sais qu’au fond de vous, tout comme moi, vous préférez, vivre
dignement que de sombrer lentement dans l’abandon et l’honneur
perdu.
C’est pourquoi,
Je vous invite, à rejoindre les milliers de togolaises et togolais qui ont
déjà adhéré à l’objectif de rénovation de notre pays que je propose, à
participer activement au mouvement qui est déjà en marche et ne cesse
de grandir.
Nous aurons bientôt un rendez-vous capital avec l’histoire. Et le moment
n’est plus très loin ou l’occasion nous sera donnée de concrétiser la
formidable aspiration au Changement, qui anime les Togolais.
Je souhaite de tout mon cœur que l’année 2009, soit une année qui
prépare notre marche vers la liberté, afin que nous puissions
commencer enfin à vivre, retrouver notre dignité, redonner à nos
enfants des raisons d’espérer et de trouver foi en l’avenir.
Bonne année 2009,
Que Dieu vous bénisse et bénisse le Togo !




