Il n’est évidemment pas question,cela s’entend,de boycotter l’Assemblée Nationale et rentrer à la maison,dans le calme,en demandant à la population aux mains nues de se déverser dans la rue face à un pouvoir militariste.La démarche n’est pas non plus de laisser à un RPT en échec total les mains libres d’organiser,à sa guise,la prochaine présidentielle.On comprend alors qu’elle consiste à injecter un air de conflit et de drame en mettant le ton qu’il faut pour obtenir un nettoyage de fond en comble du cadre électoral avant tout nouveau scrutin.Peu importe la date et la peur qu’on peut avoir d’un vide constitutionnelle – le Togo y  baigne depuis des lustres – l’objectif doit être d’amener le Rpt à assouplir ses positions stalinistes et à véritablement décrisper l’atmosphere politique au Togo, parce les togolais n’en peuvent plus de souffrir.

Il y a des signes qui ne trompent pas.Les idées noires du charcutier blanc,Charles Debbasch  (Kofi Souza), la récente interview de Gilbert Bawara dans un magazine de Londres “NewAfrican”sont de tangibles illustrations de ce qui se profile à l’horizon : la grande bagarre autour d’une élection.Le ministre “mazin”dans son assemblage de mots creux à “NewAfrican” déclare: “Qui a lancé la conférence nationale souveraine ? C’était le président Eyadema. Qui a fait preuve de volonté d’exclusion ? et qui a commencé à fomenter des actes de violences verbales et d’intolérance ? C’est l’opposition de l’époque »… Ce ministre complexé à la tête remplie de haine,celui que certains de ses collègues du gouvernement qualifient en privé de “petit con prétentieux”, au lieu de profiter de l’aubaine de son interview pour faire la promotion de leur fameuse Commission Vérité – Justice – Reconciliation,se répand dans  une abjecte logomachie : “ … l’UFC aime jouer sur les clivages régionalistes, tribalistes pour opposer les Togolais ». …je regrette que l’opposition au Togo ne soit pas totalement républicaine et loyale aux règles du jeu démocratique, comme c’est le cas au Ghana, au Bénin ou au Mali”. Ce que l’activiste du Rpt n’a pas dit dans son truc,c’est que les dirigeants des pays qu’il y cite pour étayer ses propos ségrégatifs sont légitimement élus à travers d’élections propres non entachées de sang.

Aussi,par sa proclamation où on ne trouve aucune trace d’humilité et d’élégance,vient-il de donner raison,sans le savoir,à un universitaire sénégalais qui confiait  récemment à Washington que “les dirigeants du Togo méritent,à défaut d’un pénitencier, d’être placés au zoo ou dans un centre psychiatrique”.Malgré tout les torts que les Essomzina,Kpatcha,Dramani,Bodjona,Solitoki et autres Bawara font au pays,c’était une offense à l’orgueil national.Mais,que peut avoir un togolais comme argument de défense face à un tel affront,si ce n’est que se taire?Le Rpt est une honte que les togolais trainent au front à travers le monde.Dans tous les cas,les récents mouvements de ce  parti sur qui pèse déjà une montagne de crimes de sang et économiques montrent que ses responsables ne sont pas prêts à faire amende honorable.Bien au contraire,ils ressortent leur gant de fer.Et,l’inaction du chef de l’Etat sur les réformes promises approfondit la vulnérabilité du Togo; c’est un danger dont la permanence peut conduire le pays à la dérive.La dispute ouverte du pouvoir d’état,à coup de canon, entre lui (Faure) et son frère consanguin Gnassingbé Kpatcha n’en est que des prémices.Lorsqu’on ajoute à tout cela  les complaisances de plus en plus manifestes du facilitateur burkinabe, Blaise Compaoré,avec le régime au sujet de l’APG ,les députés UFC-CAR ont suffisamment de symboles à saisir pour claquer définitivement la porte d’une Assemblée qui n’apporte aucun changement dans la vie des togolais.Doit-on rappeler à cette opposition que le mandat qu’elle a reçu du peuple le 14 octobre 2007 s’est réduit au cautionnnement d’un exécutif illégitime et infréquentable?Les sièges de la coalition au parlement n’ont finalement de valeur que le paravent qu’il est pour le RPT de cuisiner à satiéte des lois qui lui donnent les coudées franches de tromper l’opinion avec sa démocrature.Qu’on se garde surtout de crier victoire suite à la validation par la cour constitutionnelle du recours de l’UFC sur la violation par le RPT des chapitres 8 et 9 de l’article 55 de la constitution.C’est une diffuse mise en scène pour endormir.Un cinéma de vampires qui garantit aux togolais des cauchemars .Rien d’autre.

Kodjo EPOU
Washington
04/13/2009