Bozobeyidou Batoma, 42 ans, serait un ancien membre de la garde présidentielle de Faure Gnassingbé réfugié en Russie. Il serait depuis plusieurs années à Bryansk, une région proche de la Biélorussie. Il a fui le Togo à la suite d’un emprisonnement pendant lequel il a été victime de tortures et autres traitements inhumains, selon les organisations des droits de l’homme russes.
Le Togolais a été reconnu 2018 par le HCR comme «personne nécessitant une protection internationale».
Cependant la Russie accuse l’ex-miliaire d’allégations mensongères. Ainsi, les autorités lui dénient depuis cinq ans le statut de réfugié politique. Aussi, en juin dernier, un tribunal de Bryansk a autorisé la déportation de Bozobeyidou Batoma vers le Togo.
En dépit d’un appel de cette décision, les autorités russes ont transféré l’ex militaire à Moscou où il devait être extradé ce matin à partir de l’aéroport Moscou-Domodedovo sur un vol via Casablanca. Bozobeyidou Batoma arriverait au Togo demain mardi.
Le Temps mène les investigations sur le cas Bozobeyidou Batoma. Si les informations s’avèrent, l’ex-militaire encourt un grave danger pendant son retour, au moins un retour à la case détention.
Retour en grave danger
L’armée togolaise a été confrontée à une petite purge au lendemain de l’affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat, dans laquelle ont été condamnés Kpatcha, le demi-frère de Faure Gnassingbé, et plusieurs officiers et des hommes de rang. La CDNH (commission nationale des droits de l’homme) a reconnu dans un rapport que les prévenus ont subi des tortures et autres traitements inhumains pendant leur détention.
On ne connait pas les raisons pour lesquelles Bozobeyidou Batoma a préféré la Russie pour son refuge. Le dirigeant de ce pays, Vladmir Poutine, est réputé pour être sans pitié avec ses propres dissidents et opposants, souvent assassinés par balles ou empoisonné au polonium.
Le Togo connaît un régime réputé parmi les plus liberticides en Afrique. Une seule famille règne sur le pays depuis 52, à l’aide d’une armée majoritairement ethnotribale.
Source: The Moscou Time