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Togo: Sylvanus Olympio comme père de l’indépendance et Eyadema Père de la nation. C’est une vision un peu controversée de l’histoire du Togo

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lundi, 31 mai 2010 11:21

Togo: Sylvanus Olympio comme père de l’indépendance et Eyadema Père de la nation. C’est une vision un peu controversée de l’histoire du Togo

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Edem Kodjo, « l’homme du grand pardon
». L’expression fut lâchée à Lomé vendredi dernier à l’hôtel Sarakawa par Joseph Kokou Koffigoh lors de la dédicace de son recueil de poèmes, l’Epopée des éléphants. L’ancien premier ministre de la Transition, a fait cette saillie quand il parlait de son « aîné » en politique et en âge, mais pas dans la fonction, Edem Kodjo, qui l’avait précédé dans le métier d’écrivain.  

 

 Me Koffigoh voudrait en effet parler des initiatives prises par le premier ministre Edem Kodjo lors de son passage aux côtés de Faure Gnassingbé entre 2005 et 2006, puis après comme ministre- conseiller. Il est vrai que sous la houlette de M. Kodjo, on a constaté une ouverture dans la brèche du système RPT. On a eu par exemple la création de la Commission pour la reconstitution et la réhabilitation de l’histoire du Togo (CRRT), dirigée par Mgr Dosseh Anryon , qui a fait quand même la revue des grands hommes de l’histoire et a rendu un verdict sous forme de compromis, considérant Sylvanus Olympio comme père de l’indépendance et Eyadema Père de la nation. C’est une vision un peu controversée de l’histoire du Togo ( on ne va pas risquer de considérer Eyadema comme père de la nation), cela n’empêche que le fait de prendre Olympio officiellement comme le grand artisan de l’histoire est une petite révolution, ce que le clan au pouvoir a tenté de nier pendant plus de 40 ans.

La célébration officielle de la fête de l’indépendance du 27 avril peut être mise aussi sur le compte de cette commission créée sur conseil d’Edem Kodjo. Il y a également la suppression du 13 janvier, à mettre à l’actif d’Edem Kodjo et la proposition faite par Faure Gnassingbé du rapatriement des restes du président Sylvanus Olympio, lors de son message à la nation en fin d’année 2009.

Pour Edem Kodjo, la fin de la crise ne pourrait avoir lieu que si les peuples du Togo, ceux du Sud notamment, longtemps brimés par le pouvoir sanguinaire, acceptent de pardonner les injustices qu’on leur a faites. Dans sa philosophie, un changement ne pourrait avoir lieu que si l’opposition amène le RPT à accoucher de la démocratie. C’est une illustration de la complexité de la crise togolaise. En tant que romancier, Edem Kodjo avait déjà donné à voir de cette politique dans son roman Au commencement était le glaive, dans lequel il livre une vision chaotique d’un pays plongé dans la guerre civile, où le clan au pouvoir, qui ressemble à s’y méprendre au régime togolais, est décidé à commettre un génocide.

Lors de la célébration du 27 avril, Edem Kodjo avait accordé une interview à notre confrère Savoir News dans laquelle il a réitéré son leitmotiv du Grand pardon, un concept assez vaste que seul son auteur saurait réellement expliquer à fond.

Par ailleurs, l’ex premier ministre Joseph Kokou Koffigoh a laissé à entendre qu’il est content de l’initiative de Gilchrist Olympio, le fait de vouloir partager le pouvoir, et espère que cela puisse aboutir heureusement. Selon lui, c’est ce qu’il avait dit à son temps et il fut voué aux gémonies et livré à la vindicte populaire. Pour lui, le politicien doit arriver à un moment de son parcours de prendre des décisions courageuses et de ne pas écouter trop souvent les bruits de la rue.

Edem Kodjo est d’ailleurs revenu sur ce sort particulier réservé au politicien togolais : le lynchage. Me Koffigoh, vous fûtes un grand premier ministre et un bon politicien, a-t-il affirmé. «Vous savez, le Togo est un pays bizarre où n’importe qui peut se permettre de vilipender un homme politique et le considérer comme le dernier des hommes », a-t-il dit sous l’approbation tacite du public.

Il est vrai que Koffigoh fut accusé d’avoir été stipendié tandis que quelques années plus tard, Edem Kodjo subit le même sort, notamment depuis qu’il est reparti à la primature aux côtés de Faure Gnassingbé, décision incompréhensible, il est vrai. L’ancien secrétaire général de l’OUA, intellectuel majeur d’Afrique loué pour sa vision de l’avenir de l’Afrique, fut battu aux élections législatives d’octobre 2007 dans la préfecture de l’Avé, par le candidat de l’UFC, Nicodème Habia, un quasi inconnu. Et pourtant entre les deux, il n’y a pas photo. Le peuple a ses raisons que les politiciens ont parfois du mal à comprendre. Malheureusement, on ne peut pas dissoudre un peuple et élire un autre peuple à la place. Sinon…

(www.mo5-togo.com)

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