Il l’a fait savoir, hier, lors d’une conférence de presse tenue à la cité Aline Sitoë Diatta de l’Ucad.

Les représentants des Amicales de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) ont menacé, hier, de chasser les étudiants haïtiens, après les codifications. Cela, si les autorités ne leur trouvent pas de nouveaux locaux. Face à la presse, ils ont également listé les maux qui gangrènent l’Ucad.

« Il est absurde que nos jeunes frères traînent à la place de ces Haïtiens », s’est offusqué Amadou Lamine Diongue, président de l’Amicale de la Faculté des sciences et techniques, qui martèle : « L’Ucad souffre d’une capacité d’accueil insuffisante. Pour cela, nous n’allons pas sacrifier les étudiants sénégalais au profit des étudiants haïtiens. Et l’an dernier, 5200 nouveaux bacheliers n’étaient pas orientés, il est donc hors de question qu’un seul nouveau bachelier ne soit pas orienté. Nous n’acceptons pas que par une volonté politique ces Haïtiens prennent la place de nos frères ».

Le Collectif fustige, en outre, que les Amicales n’aient pas été associées en amont au processus d’accueil des étudiants venus d’Haïti. « Les autorités ont attendu la veille de l’arrivée des Haïtiens au campus pour nous informer », souligne M. Diongue qui explique que cela n’a cependant pas empêché les étudiants de Dakar de les accueillir. « Grâce à notre sens élevé de l’hospitalité, nous les avons accueillis, logés et leur avons rendu visite avec nos moustiquaires imprégnés », précise-t-il.

Et abordant les problèmes dont souffre l’université, Amadou Lamine Diongue a indiqué que la venue des étudiants haïtiens avait permis de mettre à nu ces maux. « Le Directeur du Coud a affirmé avoir acheté trente ordonnances pour les Haïtiens qui sont victimes d’intoxication liées à notre mauvaise alimentation », dira-t-il pour étayer son propos, avant de noter que ces problèmes dans l’alimentation ont pour principal auteur les repreneurs des restaurants universitaires. « Nous réaffirmons notre ferme détermination à rompre unilatéralement le contrat de ces repreneurs », menace-t-il.

Par rapport aux chantiers engagés à l’Ucad, le Collectif souligne un manque de volonté des autorités à les achever. « Elles ont commencé les travaux depuis 2007 et au moment où cela progresse à vitesse de caméléon, une centrale électrique est construite et achevée en neuf mois dans le campus, comme pour provoquer », déplore le président de l’Amicale de la Faculté des sciences avant d’ajouter : « Nous exigeons leur achèvement dans les meilleurs délais ». Il dénonce, par ailleurs, la vétusté des pavillons préfabriqués.

Face à toutes ses difficultés auxquelles l’université fait face, les étudiants exigent d’être reçus par le président de la République. À défaut, ils menacent de mettre à ébullition le campus social.

AFRISCOOP