Une histoire incroyable : un masque donné en cadeau à une ville chinoise sème la zizanie dans la ville touristique de Lambaréné, située dans le centre du pays à 260 kilomètres au sud-est de Libreville. L’objet en question est une copie d’un masque sacré de l’ethnie galoa (ou galwa), très influente dans cette région du Gabon. Accusé de s’être enrichi, le maire de la ville a réussi à ramener le masque dans la ville mais il était trop tard. Il a fini par démissionner sous le feu des accusations. Une histoire rocambolesque.

De Libreville, où il est allé prendre une bouffée d’oxygène, Davain Akouré ne comprend pas ce qui lui est arrivé. Pour un masque qu’il a acheté 80 000 francs CFA (près de 122 euros) auprès d’un artiste de l’ethnie galoa, il a été contrait de démissionner. « Nous avons été surpris par la réaction de cette communauté qui a envahi la mairie, avec des danseurs masqués, qui a pratiqué des rites funéraires à mon endroit et j’ai préféré rendre mon tablier de maire pour que la sérénité règne », a-t-il affirmé au micro de RFI ce mercredi 5 janvier 2011.

L’affaire avait débuté au mois août 2010, lorsque le maire est revenu de l’Exposition universelle de Shanghai. Un agent municipal avait alors excité la communauté galoa, affirmant que son masque, exposé en Chine, avait été vendu très cher. Les Galoa ont exigé le retour au bercail de leur patrimoine, mais le maire l’avait offert en cadeau à une ville chinoise dans le cadre d’un jumelage. Sous la pression, Davain Akouré a fait revenir le masque à Lambaréné, mais les Galoa, surchauffés à bloc, ont fait monter les enchères : « Ils nous ont imposé un rituel pour lequel il fallait débourser la somme de trois millions de francs CFA (près de 4 600 euros) que nous n’avions pas ».

Le masque est désormais placé sous haute surveillance. La démission du maire de Lambaréné a tout de même évité un conflit ethnique grave.