Si les conditions de détention dans cette geôle restent préoccupantes, les mobiles de ces décès sont bien connus. Il s’agit de la défaillance du système sanitaire et la négligence de certaines autorités vis-à-vis de la situation carcérale. Ces prisonniers morts ont en effet succombé suite à des soucis de santé et un manque des dispositions sanitaires. Et des sources proches de la prison civile, il y a toujours des malades abandonnés à leur sort. En effet, le seul médecin qui assure la santé de plus de 584 détenus dans cette prison est depuis quelque temps en congé et ne reprendra service qu’à la fin de ce mois. Une situation critique et pitoyable qui vient mettre en doute le dynamisme de ceux qui sont censés préserver les droits des citoyens béninois et leur santé. Le ministère de la justice, de la législation et des droits de l’homme semble ne pas s’en soucier, encore moins le ministère de la santé à travers sa direction départementale de l’Atacora-Donga.



 En effet, dès que le premier cas de décès est survenu le 14 août dernier, il a été adressé, 72 heures après, c’est-à-dire le 17 août au ministre de la justice Me Marie Elise Gbèdo une correspondance dans laquelle on signalait le drame. L’objet de cette correspondance est : "Situation sanitaire et environnementale de la Prison civile de Natitingou". Pas de réponse prompte jusqu’à ce qu’interviennent les deux derniers cas de décès enregistrés en l’espace de 7 jours, c’est-à-dire les 22 et 29 août derniers. Conscients de ce que les causes de ces décès sont d’ordre sanitaire, les responsables de la prison adressent le même jour une lettre au directeur départemental de la santé Atacora-Donga avec ampliation au préfet des deux départements, au Procureur de la République, au président du Tribunal de 1ère instance de Natitingou et à la directrice de l’administration pénitentiaire.



 Une fois la correspondance sur la table du directeur départemental de la santé de l’Atacora-Donga, ce dernier a promis dépêcher une équipe de médecins pouvant apporter les soins intensifs nécessaires aux prisonniers. Mais déjà environ une semaine après cette promesse, rien n’est fait et l’espoir des prisonniers malades se mue lamentablement en désespoir. Ils vivent leurs heures les plus chaudes. Et si la refondation, était aussi la promotion des droits de l’homme et même des prisonniers, le Bénin en sortirait grandi.



Abel Dako FM Liberte Cotonou/Lagos