M. Ladsous a ajouté, mardi devant le Conseil de sécurité, que 800 personnes avaient aussi été blessées dans ces affrontements qui ont démarré dimanche soir entre les forces fidèles au président sud-soudanais, Salva Kiir, et celles d'un de ses opposants. Et près de 15 000 personnes se sont réfugiées sur les bases de l'ONU tout autour de Juba.
La capitale reste « sous extrême tension » et les heurts se dérouleraient entre différents groupes ethniques dans les rues de Juba. Mardi soir, près de trois heures après le début du couvre-feu (18 heures locales), on entendait encore des détonations sporadiques d'armes légères, semblant démentir les affirmations du ministre de l'information, selon lesquelles les autorités avaient « le contrôle total » de la situation.
ACCUSATION DE TENTATIVE DE COUP D'ÉTAT
L'ancien vice-président Riek Machar est accusé par le président Salva Kiir d'avoir fomenté une tentative de coup d'Etat, à l'origine des combats qui ont éclaté dimanche. Salva Kiir est de l'ethnie Dinka, tandis que Riek Machar est un Nuer. Certains observateurs redoutent désormais que les affrontements se muent en tueries entre ces deux communautés, qu'opposent des ressentiments remontant à la guerre civile.
Le gouvernement a annoncé mardi l'arrestation de dix personnalités politiques « en rapport avec le coup d'Etat déjoué ». Parmi elles figurent huit anciens ministres du gouvernement limogé. Mais pas M. Machar, personnalité controversée pour s'être un temps allié à Khartoum durant la guerre civile, dont le sort est inconnu. Selon le gouvernement, il est « en fuite » et recherché, ainsi que quatre autres importantes figures politiques sud-soudanaises.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé mardi le président Kiir à faire « une offre de dialogue » à ses opposants pour mettre un terme aux combats. En juillet, le président avait limogé M. Machar et l'ensemble du gouvernement, sur fond d'inimitié entre les deux hommes et de dissensions au sein du régime, issu de l'ex-rébellion sudiste. Celle-ci est au pouvoir depuis un accord de paix avec Khartoum en 2005, qui a mis fin à des décennies de guerre civile et débouché sur l'indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011. AFP