Face à cette crise diplomatique, les ministres de l'Intérieur, de la Défense et les responsables de l'immigration et de la surveillance des frontières des deux pays se réunissent ce lundi 2 juin à Kinshasa pour tenter notamment de normaliser les relations entre les deux pays.

Normaliser les relations, c'est clairement l'objectif de cette commission mixte réunie ce lundi 2 juin. De l'aveu de tout le monde, ces expulsions massives ont mis à mal les relations entre les deux voisins. La ville de Kinshasa s'est retrouvée à gérer un afflux de réfugiés sans précédent. Au total, 136 586 à ce jour. Brazzaville, en face, a vu son image quelque peu écornée ces dernières semaines.

Pour Kinshasa, il y a deux objectifs à atteindre aujourd'hui : prouver d'abord qu'il y a bien eu des cas de violations des droits de l'homme lors de ces expulsions. Ce que Brazzaville dément toujours à ce jour. Vol de biens, maltraitance, voire aussi des cas de viols. Des documents filmés devraient être projetés par les autorités de Kinshasa durant cette réunion.

Le deuxième objectif est de restaurer l'accord de libre circulation qui lie l'Angola, le Congo-Brazzaville et la République démocratique du Congo depuis 1999.

Contenu de l'accord

L'accord dit que les citoyens de ces trois pays peuvent traverser la frontière sans passeport ni visa, avec un simple laissez-passer. Ce qui n'est plus le cas depuis quinze jours. Il exige aussi que les expulsions se fassent uniquement après que les autorités du pays aient été informées par voie diplomatique. Et enfin, l'accord demande le strict respect de la dignité des droits humains.

Pour Kinshasa, ce texte a été malmené ces dernières semaines. Brazzaville devrait donc aussi avoir l'occasion de se justifier aujourd'hui. Au final, l'enjeu principal sera de réussir à renouer la bonne entente entre ces deux pays et ces deux capitales, Kinshasa et Brazzaville, les plus proches du monde.