Hier, le Président de la cour constitutionnelle, Aboudou ASSOUMA a validé sans complaisance les approximations de résultats proclamés par Taffa Tabiou, et on est passé à la vitesse supérieure ce matin avec la prestation de serment du « président élu.»
En face, rien de menaçant comme de part le passé. Le challenger qui a promis en découdre avec le pouvoir face à ce qu’il appelle un « nouveau coup de force » se tapit dans un silence incompréhensible après une brève simulation de rôle de président élu.
Du coup, les militants, les sympathisants et les partisans de l’alternance se posent des questions sur l’attitude du chef de file de l’opposition déjà taxé à la veille du scrutin d’avoir fait un deal secret avec le pouvoir en place.
La politesse inattendue lors de la campagne électorale, la gestion de la compilation des résultats, le rejet du bout des lèvres de la victoire de Faure Gnassingbé et le silence actuel observé après le passage du Président de la cour constitutionnelle et la prestation de serment ce jour en sont des signes qui ne trompent pas.
Au Togo, il est facile de se faire attribuer la corruption, l’achat de conscience et la manipulation. De même, il est facile que les rumeurs sur des deals secrets deviennent des clameurs.
En politique, la tentation est grande. Les privilèges, les postes ministériels, les engagements financiers l’emportent sur le charisme, la témérité et l’intransigeance des leaders de l’opposition.
Dans le cas de Fabre, qui a subi la mise momentanée, sur piédestal politique et les honneurs des chefs d’Etat étrangers est-il revenu tondu, alors qu’il est allé chercher la laine ? Devient un leader politique subitement assagi et qui classe les agitations politiques et la mobilisation populaire dans un passé politique récent pour renaître de nouveau ? Prépare-t-il secrètement une contre attaque pour répondre à ce qu’il a appelé provocation ?
Dans tous les cas, au Togo, renaître de nouveau en politique a deux sens : plier ses bagages et aller les déposer dans la cour du pouvoir en place, ou laisser ses armes politiques pour se tapir dans le silence. Les deux options payent bien. FABRE est surveillé comme du lait sur le feu.
L'Independant Express