Mais il devient plus inquiétant quand on se rend compte que ceux qui sont sensés surveiller ou administrer ce lieu se comportent eux mêmes comme des grands voleurs et bandits.
Oui, cette triste réalité est constatée au niveau de la prison civile de Lomé où nous avons mené une petite investigation qui a révélé d'énormes arnaques érigées en système ou en mode normal de fonctionnement dont se rendent coupable les surveillants pénitenciers du petit gardien jusqu’au plus gradé.
Une véritable arnaque en bande organisée et bien structurée.

Quoi de plus normal de rendre visite à un proche qui est détenu dans une prison ?
C'est devenu presque une habitude quotidienne pour certains. Mais sauf que pour se rendre dans l'enceinte de la prison civile de Lomé, il va falloir « conjuguer » le verbe « glisser » quelque chose à presque une demi-douzaine de barrières de raquettes érigées pour la circonstance. Parfois tu glisses un 200FCFA par ici un 300 FCFA par là , des tickets d'origines douteuses parfois sont vendus pour juste avoir accès à la prison. Du coup il est devenu presque un luxe le fait de rendre visite à un proche à la prison civile de Lomé.
Mais la véritable interrogation est de savoir la vraie destination de ces sous raquettés à tort aux honnêtes citoyens qui ne voulaient rien d'autre que de visiter leur proche et famille.
Et tenez vous bien, selon certaine indiscrétion, il s’avère que ces sous issue de cette arnaque en bande organisée se partagent chaque soir entre les « chefs » et leurs subordonnées. Avec cette organisation de raquettage risque de démotiver les personnes qui n'ont pas assez de moyens mais qui sont dans l'obligation d'apporter des vivres à leurs proches en prison. Jusqu’à quand l'administration pénitentiaire va continuer ces pratiques répugnante qui ne font que ternir son image ?
Même l’eau est payante, pour aller au wc turc.
C'est vraiment scandaleux que pour se doucher à la prison civile de Lomé, il faut payer l'eau de douche aussi. « Ici tout est payant même l'eau de douche » nous a glissé un prisonnier le visage médusé. Pour se faire, des abonnements mensuels sont faits par les plus « nantis ». Pire quand les pulsars sont remplis et parfois même laissent déborder l'eau, l'administration pénitentiaire reste indifférente et laisse les détenus à leur triste sort. Alors ou vont les sous collectés avant d'accéder à la douche ? Cela reste une question pour un champion et bien malheur à celui qui va s'aventurer pour trouver la destination de ces sous.

Des chambres de « luxe » pour les étrangers
« ici il faut deux conditions pour être à l'aise, soit tu as l'argent ou soit tu as la force » nous a soufflé un détenu à l'oreille. Mais en réalité il faut avoir un bon chèque pour être amis avec des agents véreux qui se fourvoient dans un océan de corruption.
A la prison civile de Lomé, il y a sur l'étage des cellules moins surpeuplées . Et pour y avoir accès là aussi il faut payer. Vraiment !!!
Pour être plus précis, il y a en tout 61 détenus à l'étage dont 43 étrangers. Pourquoi alors les étrangers sont mieux traités quand on sait que ceux sont de gros criminels des trafiquants de drogue et de stupéfiants de tout genre ? C'est la force et le pouvoir de l'argent. Oui l'oseille. Du coup il faut dépenser parfois plus de 150000 voire 200000f CFA pour avoir accès à la cellule de "grand standing"de la prison civile de Lomé.
Pour la basse classe il faut trouver aux alentours de 30000fcfa pour trouver une place dormante sinon le risque de dormir debout chaque nuit est assez élevé.
Ce qui est assez dommage,vu ce que les détenus et leurs proches dépensent pour offrir un minimum de conditions acceptables aux détenus, ces derniers vivent toujours dans une situation à la limite des camps de concentration tels Dachau ou Auschwitz ou Treblenka, ce qui pose véritablement la question de gestion des centres de détentions au Togo.