Cette fois-ci, ce n'est plus Laurent Gbagbo qui est l'auteur de ce niet, mais son rival. Alassane Ouattara considère le Cap-verdien, José Brito inapte pour conduire les négociations prescrites par l'UA pour sortir la Côte d'Ivoire de la crise postélectorale. Pour le camp du président élu et reconnu par la communauté internationale, l'ex-ministre des Affaires étrangères du Cap-Vert a des «relations personnelles et des accointances politiques connues de tous en Côte d'Ivoire». Vrai ou faux? L'UA aurait-elle voulu piéger Alassane Ouattara?
Dans le camp du président sortant Laurent Gbagbo on n'a rien a reproché au Haut représentant de l'UA, bien au contraire. On brandit plutôt la neutralité de son pays d'origine dans la gestion du conflit ivoirien. Non sans ironie, le porte-parole de Gbagbo pense que «l'autre camp cherche un arbitre qui soit partisan». Une manière de rendre Alassane Ouattara et ses partisans responsables d'un éventuel échec de la médiation de l'organisation africaine.
A l'allure où démarrent les négociations, tout porte à croire que ce n'est pas demain la veille de l'adoption de «solutions contraignantes». Lorsque la méfiance vient du camp d'Alassane Ouattara qui était jusque-là en parfaite symbiose avec les organisations internationales et inter-africaines, il y a de quoi chanter le requiem du remède de sortie de crise que propose l'UA. Pendant ce temps, les armes tonnent en Côte d'Ivoire et le pays qui se vide de ses populations continue de compter ses morts