Dès qu’ils trouvent un petit espace autour de la caisse que détient le RPT, ils sont candidats, parfois avec entrain, à la compromission. Ces opposants théoriques sont encore pires, parce que chez eux, la corruption est forcément jumelée avec la transhumance politique.Gilchrist Olympio, le traître historique, détient la palme d’or. Son cas qui supplante tous les cas d’école, assome et rend muet d’effroi.
Maître Djovi Gally est en bonne place au rang de ces opposants avariés qui ont passé des décennies à mentir au bon peuple togolais. Et pourtant, il est président de l’APED – Association pour la Promotion de l’Etat de Droits – créée dans la foulée au soir même du 5 octobre 1990 et dont la devise est plus que noble : “être des sentinelles dans la cité”. Aujourd’hui, cet avocat est à mille lieues de son idéal et à dix mille des fondamentaux du M05 , moteurs de son APED. “Avocat au titre ornemental”, c’est en ces termes peu élogieux que Gally est commenté par ses confrères à Lomé. Pour le grand public, il porte l’image d’un politicien trop versatile, une girouette de la pire espèce. Incapable de vivre autrement que par la vadrouille et le faux-semblant, il est le reflet typique de ces opposants moralement pourris par leur attachement à l’argent facile et, comme ses colistiers, n’a aucune gêne à manoeuvrer, en rasant les murs, pour que le RPT maintienne son emprise mafieuse sur le Togo.
Madame Gally ambassadrice ?
L’avocat Gally, au lendemains de la dernière présidentielle, a fait des pieds et des mains et parfois le pied de grue à la présidence pour quémander un poste ministériel. L’occupant du palais n’étant pas dupe, opposera un niet catégorique à celui qui, quelques mois seulement plus tôt, se faisait passer pour le défenseur de Kpatcha Gnassingbé mis en prison par son frère président. Notre avocat n’est pas le genre à vivre de son métier et surtout, semble avoir un goût marqué pour les situations troubles. Faute de décrocher un portefeuille dans le cabinet Houngbo, il tentera de positionner son épouse, Béate, comme ambassadrice du Togo en Allemagne.Gilchrist s’était chargé de transmettre, au nom de l’opération RPT/AGO pour le partage du pouvoir, cette affreuse candidature à Faure qui l’a repoussée. “Madame Gally Béate n’est pas qualifiée”, s’est entendu répondre monsieur Olympio, toute honte bue. Il s’en était fallu donc de peu pour que cette ancienne sécrétaire du Centre culturel allemand de Lomé (Institut Goethe) devienne notre plénipotentiaire à Bonn. Le scandale a été évité de justesse.
AGO : un pactole, pas plus.
Argent-mania, postes ministériels, privilèges sont les seuls mobiles, inavoués naturelleent, du deal que Olympio et ses amis ont scellé avec le RPT. Ces AGO, redevables au régime jusqu’au bout des ongles, forment plutôt ce qu’il convient d’appeler “une opposition choisie”. Andoch Nutépé Bonin a accablé Gilchrist d’avoir été “acheté” avec dix millions de dollars. L’accusation n’a pas l’air d’une parole de fou et requiert, quoi qu’il en soit, une prompte réaction. Mais le démenti se fait toujours attendre.Un mutisme parlant, indissociable d’un avoeu. Fait sur le même moule que Gil, Maître Djovi Gally, membre fondateur du groupe des bouffons AGO, avait bénéficié à mainte reprises des largesses présidentielles. Mais à cause de son inconstance, Faure Gnassingbé a dû lui fermer le robinet, à double tour. Pascal Bodjona qui raffole des gens de moeurs légères prendra alors le relai dans la fourniture des liasses de billets à notre médiocre avocat. Objectif, fertiliser le terreau qui couvait l’implosion de l’UFC. C’est chose faite.
Combien de millions Maître Gally a t-il reçu au total ? Qu’il ait le courage de l’avouer au peuple, ce peuple que lui et ses amis ont trompé, ruiné et dont ils ont servi le sang comme breuvage aux loups du régime.Tant vaut Gally, tant valent les AGO, une association de malfaiteurs, de blanchiment d’argent*, d’enrichissement illicite. Pour tout dire, AGO, c’est une affaire de pactole. Pas plus.
Kodjo Epou
Washington DC
USA
*Le blanchiment d’argent, c’est le processus consistant à dissimuler la source de l’argent ou des biens tirés d’activités criminelles telles le trafic de stupéfiants, la contrebande, la fraude, l’extorsion de fonds, la corruption et bien d’autres malversations contemporaines.