, individuellement ou en groupe, dans le but probable de « tirer les marrons du feu », les héritiers du fondateur de « votre » journal ont compris que c'est dans l'indivision qu'ils avaient une chance de protéger et de faire prospérer le patrimoine familial constitué par leur géniteur.

Le premier résultat de cette entente aura été la tenue, le 11 septembre 2010, de l'Assemblée générale de la Sarl Le Messager qui, entre autres, a enfin désigné un directeur de publication du Journal. (Voir l'Ours ou le générique du journal).

Désormais, de tous ceux qui à travers le monde ont rendu hommage le mois dernier à Pius Noumeni Njawé, en lui promettant de « tout faire pour que son oeuvre ne meurt pas », personne ne peut plus dire qu'il « ne sait pas à qui s'adresser ». Le bateau a désormais un capitaine. Et donc, si la flamme de l'idéal défendu par Pius devait s'éteindre, la responsabilité en incomberait plutôt à ceux qui n'auront pas respecté leur engagement vis-à-vis de leur ami et compagnon.

Il y a deux mois que feu le fondateur et directeur de publication du journal, par la force d'un incontournable destin, a laissé tomber le témoin, sans avoir eu le temps de le passer. Nous avons tous pleuré, soit pour exprimer notre profonde affliction, soit pour extérioriser nos craintes que le journal « Le Messager à l'écoute du peuple » ne survive pas à son créateur. Mais, pendant ces deux mois, l'équipage « orphelin » du bateau est resté à bord, et le journal a paru quotidiennement pendant la soixantaine de jours qui nous séparent du tragique accident, sans autre arrêt que celui du vendredi 6 août, jour du recueillement avant l'inhumation de la dépouille de son commandant.


C'est à juste titre que les avertis de la situation financière et sociale de l'entreprise (amis ou ennemis) se demandent, y compris à haute voix, par quel miracle cet équipage a pu relever un tel défi. Et je puis témoigner ici que pour un personnel dont les arriérés de salaires s'échelonnent sur 7 à 13 mois selon le cas, il y a eu des moments de découragement et de doute, dont la cause n'était pas seulement le fait de vivre d'idéal et d'eau fraiche. Tant il est vrai que la survie « du Quotidien de la rue des écoles » n'est pas le souhait de tout le monde.

On peut ainsi comprendre que le miracle qui a sauvé Le Messager durant ces deux mois tient à une foi incorruptible de son personnel dont l'Histoire retiendra le rôle déterminant dans la survie de « l'institution ». Malheureusement, le miracle n'est pas éternel, et ne peut donc être permanent. Il serait alors temps que ceux qui ont donné à espérer à ce personnel dévoué, que leur journal ne périrait point tant qu'ils sont en vie, se manifestent concrètement et honorent leur engagement.

Nous ne doutons d'ailleurs pas que dans les jours qui suivent, certaines promesses pourraient devenir réalité. Car nous devons saluer l'idée d'une association des amis du Messager qui est annoncée, et dont l'objectif serait, croyons-nous savoir, d'accompagner le redressement du journal, pour lui permettre, à brève échéance, de se remettre à flots, et de repartir de bon pied, sur le double plan économique et social. Bienvenue donc, à toutes les bonnes volontés qui voudraient pérenniser l'oeuvre de Pius Njawé, mais dans le stricte respect de ses idéaux et de son indépendance.(Le Messager)