La démocratie au Ghana et son concept de libre expression ont favorisé depuis quelques temps un développement de l’espace audiovisuel dans le pays. Pour les moins nantis, avec un poste téléviseur chez soi, on a accès à tous les programmes que diffusent les stations télé. Mais la tendance ces derniers temps est à la prolifération de films pornographiques et de ceux qui font l’apanage de dépravation sexuelle et de la violence. Or la jeune génération à qui ces programmes sont souvent destinés, ne savent pas faire la différence entre les choses et se laissent mordre les doigts après avoir commis des forfaits.
Pour arrêter l’hémorragie, le vice ministre de l’Information est monté aux créneaux pour dire que le gouvernement ne restera pas inactif pendant que des films de violence et de pornographies sont diffusés à longueur de journée par les chaines de télévision et les salles de cinéma. Ne rien faire, poursuit le ministre, serait « irresponsable » si les autorités demeurent indifférentes vis-à-vis de ce phénomène qui ronge la société. C’est pourquoi les autorités veulent intégrer tout le monde à bord de telle sorte que depuis la phase de conception des films jusqu'à achèvement tout soit désinfecté.
Le ministère en vertu de ses charges, a un mandat pour réglementer les secteurs concernés par ce problème. Le chapitre 12 de la Constitution en son article 6 impose des limites à ce que les médias peuvent et ne peuvent pas publier. S'il ya des manquements, la même Constitution dispose que le CNM peut prendre des mesures correctives et s'assurer que les normes journalistiques soient respectées. Au mieux, le ministère de l'Information pourra implorer la structure en charge des médias à redoubler de vigilance pour assurer une bienséance dans les médias.
Les chaînes de télévisions et les producteurs de films concernés entendront-ils ce message avec la même oreille ? Difficile de répondre pour le moment quand on devine ceux qui sponsorisent ces programmes à des fins publicitaires. Pour l’heure, seule la fondation MFWA a émis une voix discordante non pas pour son prononcer sur le fond du problème mais plutôt sur la forme, car pour elle, ce n’est pas au ministère de l’Information de jouer le rôle de la Commission Nationale des Médias.
Carlos Amevor