. Nafa dirigé par l’ancien député du Cdp Rasmané Ouedraogo, a désigné l’ancien ministre des Affaires étrangères, le Général de Gendarmerie Djibril Bassolé, un des plus proches collaborateurs de l’ancien président Blaise Compaoré, pour les représenter à la présidentielle du 11 octobre prochain.

« Face aux nombreux défis de l’heure, les menaces de Boko Haram et des mouvements djihadistes au Nord Mali, il nous faut un président qui a de l’expérience dans les questions de sécurité. Et nous pensons que Djibril Bassolé est le mieux placé pour relever ces défis », a relevé Adama Kiema, président de la jeunesse de la nouvelle formation politique. Il poursuit en rappelant que « Djibril Bassolé n’a jamais soutenu ni publiquement ni en privé, le projet de modification constitutionnelle qui a conduit au départ de Blaise Compaoré. Et donc il a les atouts pour relancer le Burkina Faso sur de nouveaux rails ».

Les violences qui ont éclaté les 30 et 31 octobre derniers à Ouagadougou et dans d’autres villes du pays, n’ont curieusement pas touché les biens de l’ancien ministre et diplomate Djibril Bassolé. Cet état de choses a surpris plusieurs observateurs et surtout les partisans de Compaoré qui ont vite fait d’accuser le Général de Gendarmerie d’être de connivence avec les opposants et les meneurs de la révolution qui a conduit au renversement de l’ancien chef d’Etat. Faux, a toujours clamé celui qui a séjourné tout récemment à Yamoussoukro où il a rencontré son ancien patron pour avoir sûrement son onction avant de se lancer dans la course à sa succession. Déjà au début de l’année, des organisations de la société civile réunies en une journée de réflexion avaient invité Djibril Bassolé à se présenter à la prochaine présidentielle. L’intéressé même tarde à se prononcer clairement, même s’il a déclaré dernièrement qu’il se donne le temps de réflexion et qu’il attend de démissionner de l’armée avant de donner suite à la sollicitation qui lui est faite.

Des partisans de l’ancienne opposition démocratique voient d’un très mauvais œil cette probable candidature de l’ancien bras droit de Compaoré. Les jeunes du Mpp, le parti créé en mai 2014 par les dissidents du Cdp, ont demandé lors d’une rencontre mi-janvier à Ouagadougou que tous les anciens dignitaires du pouvoir soient exclus de la prochaine présidentielle. « Nous n’avons pas chassé Compaoré pour le faire remplacer par ses ouailles », ont ils laissé entendre.

            Faut-il le rappeler, aucun texte ne prévoit des dispositions interdisant les candidatures des anciens dignitaires du pouvoir. Les regards sont donc tournés vers les autorités de la transition habilitées à trancher en dernier ressort cette question.

Les Burkinabé se rendront aux urnes le 11 octobre prochain pour élire un nouveau président de la République, ainsi que les députés du nouveau parlement. Un an après la révolution populaire qui a chassé Blaise Compaoré qui passé 27 ans au pouvoir.

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