C'est la deuxième fois en dix ans qu'un président élu transmet le pouvoir à l'opposition à l'issue d'un scrutin régulier dans cette nation ouest-africaine de 23,5 millions d'habitants, érigée en modèle de démocratie pour l'Afrique.
 La cérémonie -très riche en couleurs- s’est déroulée sur la place de l’indépendance à Accra. Le secrétaire d'Etat britannique à l'Afrique, Mark Malloch-Brown, y a  pris part, représentant l'ancienne puissance coloniale, dont le Ghana est devenu indépendant en 1957, avec Kwame Nkrumah comme premier président. Etaient également présents, de nombreux chefs d’Etats dont l’ ivoirien Laurent Gbagbo, burkinabé Blaise Compaoré, sierra-léonais Ernest Koroma, sénégalais Abdoulaye Wade, nigérian Umaru Yar'Adua et béninois Thomas Boni Yayi et même le togolais Faure Gnassingbé.  Ce dernier a surpris les observateurs en citant  l’élection de John Atta Mills comme exemple de maturité démocratique. Qu’a cela ne tienne ! Faure oublie sa les circonstances de sa propre élection (fraudes massives, mascarade électorale, violences et tuerie sans précédent avec a la clé des centaines voire un millier de morts selon les sources).
Revenons au pays de Kwame N’Krumah. Si la démocratie a su véritablement s’installée, c’est sans nul doute grâce au rôle républicain que joue l’armée. Depuis la présidence du capitaine  Jerry John Rawlings, l’armée ghanéenne est restée à l’ écart du jeu politique et le retrait ce président, puis la défaite de son vice, John Atta Mills, donnait déjà les signaux de la transparence électorale. Il faut saluer également l’action de John Kuffor, qui malgré ses huit ans de pouvoir n’a jamais eu une main basse sur les hommes en treillis.  Le Ghana mérite bien le qualificatif d’exemple de démocratie sur  le continent noir, puisque  la présidentielle de décembre dernier, déroulée sans heurts malgré des tensions croissantes sur la fin qui avaient fait craindre des affrontements, a été unanimement saluée par les dirigeants étrangers alors que l'année 2008, en Afrique, a été marquée par des violences post-électorales au Kenya et au Zimbabwe.
L’autre fait marquant de cette alternance démocratique est l’arrivée a la tète du parlement ghanéen de Joyce Bamford-Addo. Mme Joyce Bamford-Addo, une ancienne juge à la Cour suprême du Ghana, a été élue mercredi sans opposition, présidente du cinquième Parlement de la Quatrième République ghanéenne.

Elle a été désignée par M. Alban Bagbin, chef de file de la majorité, et sera secondée dans sa mission par M. Osei Kyei- Mensah Bonsu, leader de la minorité parlementaire. La juge Bamford-Addo a prêté serment devant le président de la Cour suprême, Georgina Wood. Née le 26 mars 1937, Mme Bamford-Addo est la première femme présidente du Parlement ghanéen. Elle devient ainsi la troisième personnalité de l'Etat, après le président et le vice-président John Dramani Mahama.

                           Bill Davolk, Chicago