que,c’est le moment peut-être d’expérimenter une nouvelle carte,celle de la diaspora à qui il revient de prendre ses responsabilités en insufflant à la lutte une nouvelle dynamique.Mais apparemment,celle-ci ne semble pas pressée.Ce n’est pas bon qu’au moment où là-bas il y a du feu en la demeure,qu’ici au sein de la communauté expatriée,on en soit toujours à chercher ses marques,à vouloir mesurer avec du fil à plomb les hauteurs et les profondeurs,histoire de voir qui est vertical,qui est horizontal ou qui n’est ni l’un ni l’autre.
C’est se voiler la face que de dire que notre Diaspora ne peine pas à se structurer.Les raisons, relationnelles et historiques, sont surtout dues au fait qu’elle se laisse aller,tantôt au fatalisme,tantôt au quiétisme,mais trop souvent à des attitudes puériles nourries par la peur,l’excès de susceptibilité,les faux jugements,la méfiance,la calomnie,la médisance,l’égotisme…bref,les comportements de nature à atrophier une dynamique de groupe pour un Togo meilleur.Il y a de quoi enrager lorsque notre diaspora dont la qualité des membres ne fait l’ombre d’aucun doute choisit de se terrer face au grand banditisme et au terrorisme d’état qui envenime la vie de la nation entière.
C’est en tout cas un constat.Et il est amère.On rapporte que les exhibitionnistes au pouvoir mettent déjà le turbo dans leur campagne d’arnaques en prévision de 2010.Le fait qu’ils distribuent ici et là stades de football,équipements agricoles et autres civilités inhabituelles n’est pas gratuit.Aussi doit-on se poser la question de savoir si les togolais de l’étranger vont pouvoir réagir à temps et émettre des signaux clairs qui rassurent le peuple esseulé,lequel n’en finit pas de baigner dans les mystifications sans lendemain du RPT ? Ceci à l’air d’une question géante pour des nains,considérant la notoire asymétrie dans la coordination des innombrables groupes associatifs togolais qui ont pignon sur rue aux quatre coins du globe.La 6ème région du Togo* traîne bel et bien avec elle les instincts claniques qui ont totalement miné le pays.Cette diaspora,parce que économiquement vitale,ne doit pas se contenter de jouer piano dans le concert politique national comme elle semble s’y plaire.
Et son incapacité à élever la voix,à se poser en force motrice du changement va précipiter la ruine chez nous où la population – n’en déplaise aux troubadours indigestes du RPT – a plus faim de changement que de pain.
Certains princes libérateurs sont nés dans des palais,fourchette dorée à la bouche.D’autres ont vu le jour dans des taudis,de pauvres génitrices au ventre affamé.D’autres encore sont nés de l’imagination collective.S’il est évident que les togolais ignorent pour l’instant d’où surgira leur prince libérateur, ils ont une nette caricature du type d’homme qu’il devra être.Devenu pointilleux pour des raisons compréhensibles,ils ne l’envisagent pas dans la catégorie des régents du non-état togolais,ni des faiblards qui depuis 20 ans se tuent à vouloir leur prendre ce pouvoir avec des stratégies de fainéants.Cette opposition là mérite d’être pleurée.Que faire,maintenant que le prince de notre imagination tarde à devenir réel,à émerger?Il va falloir en inventer un d’original ou alors se mettre d’accord sur un genre qui lui soit proche,avant que le président Faure Gnassingbé ne pivote son fauteuil usurpé et que ses racines ne traversent tous les océans.A défaut de réaliser ce désire cher à notre peuple en désespérance dans la vallée de l’ombre de la mort,la bande poursuivra son chemin et nous,à notre tour,mériterons demain d’être pleurés.
• Presqu’un million de togolais vivent hors du Togo pour des raisons économiques ou politiques.Cette diaspora est la principale pourvoyeuse de moyens de survie pour la population.
Kodjo EPOU
Oakadale,USA



