Les arguments développés par les Forces nouvelles viennent en quelque sorte en réponse aux «allégations»au parti présidentiel «tendant à convaincre les Ivoiriens et la communauté internationale que les Forces nouvelles seraient réfractaires à l`application" du dernier accord de paix, signé fin 2008.
Cette nouvelle provenant de Bouaké, traditionnel fief de l'ex-rébellion n'est pas la bonne pour la Côte d'Ivoire lorsqu'on sait qu'elle amorce petitement un processus de paix. Cette prise de position de l'ex-rébellion est-elle la preuve des relations tendues qu'entretiennent le premier ministre et les barons du pouvoir? Est-ce une manière à peine voilée de Guillaume Soro de chercher une porte de sortie?
Toutefois, elle peut paraitre comme une pression exercée sur le régime de Laurent Gbagbo afin qu'il organise les élections dans les brefs délais. Si tant est que la paix est totalement revenue en Côte d'Ivoire, refrain abondamment chanté par le président Gbagbo lui-même, le rejet sine die de l'organisation des élections depuis 2005 n'aurait plus son sens mais les conditions d'organisation proprement dite avec des raisons soutenues évoquées par le pouvoir ne justifient-elles pas aussi le report répétitif.
En acceptant une cogestion du pouvoir d'Etat, le 29 mars 2007, le premier ministre Guillaume Soro n'est-il pas investi avec son gouvernement de préparer dans un délai initialement fixé à dix mois de nouvelles élections. Mais que s'est-il passé? Dans cette affaire ivoiro-ivoirienne, les responsabilités du monolithisme restent partagées et Laurent Gbagbo au pouvoir depuis 2000 sans aucune élection jusqu'à ce jour devra tout de même se remettre en cause au même titre que les ex-rebelles qui donnent aujourd'hui de la voie.
Mais, s'il est un homme assis entre deux chaises, interpellé par les délégués généraux des Forces nouvelles, c'est bien Guillaume Soro. Partir ou rester. Guillaume Soro devra choisir dans les prochaines heures pour satisfaire ou non cette revendication de ses mandants. Sa position est très délicate et non enviable lorsqu'on sait que sa réponse aura un impact sur le processus de paix.
Armand F. Vidégla



