Le ministre de la justice, Ndumiso Mamba, a démissionné après avoir été accusé d'avoir eu une liaison amoureuse avec l'une des treize femmes du roi Mswati III.
Le stratagème amoureux était pourtant bien rôdé. «Depuis de nombreux mois la reine (Inkhosikati en langue locale) s'habillait en militaire quand le roi n'était pas là», a indiqué une source au palais royal. Cet astucieux déguisement lui permettait de se faire accompagner sans inconvénient dans un hôtel où elle retrouvait son ministre d’amant.
Surpris par des agents des services secrets
La reine fautive, Nothando Dube, 22 ans, avait tapé dans l’œil du roi Mswati III à l’âge de 16 ans lorsqu’elle avait rendu hommage à ce dernier en compagnie de dix mille autres vierges aux seins nus lors d’une cérémonie annuelle.
Mais celle-ci n’a beau être que l’épouse numéro 12, elle a déjà eu plusieurs enfants avec le monarque, et on ne fait pas cela à un ami d’enfance. Le roi Mswati III, 42 ans, et son ministre de la Justice se connaissent en effet depuis leur plus jeune âge. L’histoire ne dit pas si le souverain avait des doutes, mais c’est lors d’une visite de celui-ci à Taïwan la semaine dernière que les deux amants ont été surpris dans l’une des villas royales, près de la capitale, Mbabane, par des agents des services secrets.
Troisième cas d’infidélité à la cour
Et les sanctions s’annoncent déjà lourdes pour Ndumiso Mamba et la reine Nothando Dube. Immédiatement emprisonné, le premier, qui vient de démissionner, pourrait également être expulsé du petit royaume de 1,1 millions d’habitants situé entre l'Afrique du sud et le Mozambique. La jeune femme, elle, risque d’être assignée à résidence chez sa belle-mère, la reine-mère (Indlovukazi en langue locale, soit «la grande éléphante»). Une sentence commune serait également prévue: le paiement d’un troupeau de vaches par les deux amants.
La polygamie semble en tout cas avoir des effets néfastes sur le malheureux roi Mswati III, sur le trône depuis 1986, puisqu’il s’agit du troisième cas d’infidélité avéré parmi ses reines. En 2004, ses cinquième et sixième femmes s’étaient exilées du pays après des scandales similaires.
Bill Emile Davolk(avec 20minutes.fr)