Devant ce fait inédit dans un tribunal, Ebenezer Osei Darko, le président du tribunal, un chrétien lui aussi, s'est indigné de l’acte posé par l'accusée sous prétexte de lui faire peur pour obtenir une liberté provisoire sous caution. A l’opposé de l’effet escompté, la prophétesse a été placée en détention préventive. Elle comparaitra le 22 novembre 2012.
De l’origine de l’affaire, la prophétesse a été assignée en justice pour avoir fraudé la somme de 60.089 Ghana cedis auprès d’un certain Daniel Kuagbenu, un retraité qui réside à Sowutuom. Des faits ayant motivé la saisine de la justice, il s’avère que l’accusée aurait reçu 18 révélations dans lesquelles elle prétend que si des rituels ne sont pas observés, le plaignant et sa famille devraient mourir.
Entre la période d’août 2011 et mai 2012, soit au total 18 mois, l'accusée percevra une somme d’un montant de 60.089 Ghana cedis chez le plaignant pour préparer une potion spirituelle devant purifier et le requérant et sa famille de l'esprit de mort. Après avoir soutiré cette somme, la prophétesse usera de malices pour escroquer l’épouse et le fils de plaignant.
Après l’incident du parler en langues, l’avocat de l’accusée a prié la Cour d’accorder une liberté provisoire à sa cliente puisque les faits qui lui sont reprochés sont une infraction qui mérite une libération sous caution. Mais s’étant indigné du comportement de la prophétesse, le juge du tribunal a qualifié son geste de pure tentative d’intimidation et par conséquent estimé que « vous ne pouvez pas me faire peur avec vos langues, je suis chrétien et je crois en Dieu. Je renvoie l'accusé en prison de sorte que quand elle y sera, elle peut aussi essayer de menacer les gardes ».
Lucide ou pas au moment de son parler en langues, la prophétesse a eu du mal à admettre ce qui lui est arrivé. C’est avec des pleurs qu’elle a été raccompagnée dans sa cellule.
Rappelons que dans le christianisme, le parler en langues est un don particulier que l’esprit saint conférait à certains disciples de la congrégation chrétienne primitive et qui leur permettait de prêcher ou bien de glorifier Dieu dans une langue différente de la leur.
CA