C’est ainsi que quelques semaines après sa prise de fonction il ouvre un gigantesque chantier de construction d’un château à Agoenyivé, une banlieue de Lomé, au grand dam du ministre de l’Economie et des Finances réputé pour sa rigueur. Plus grave, il met à contribution les matériaux de construction, les engins et le personnel du ministère alors que les chantiers de l’Etat attendent d’être achevés. Ce ministre aurait tout simplement été chassé pour abus de biens publics. Cette façon de se débarrasser d’un ministre indélicat fait problème.
Nous sommes dans un Etat de droit. Tout responsable de service public doit répondre de ses actes devant les tribunaux. N’y a-t-il pas dans le code pénal des peines prévues pour l’abus de biens publics ? La question est d’autant plus pertinente que le prédécesseur du ministre en question a été également limogé pour abus de biens publics et malversations. Quelle n’a pas été la surprise des Togolais de constater que ce ministre qui a sa place derrière les barreaux, jouit aujourd’hui d’une liberté et d’une impunité totale qui lui permettent de narguer les gens par ses biens mal acquis.
Au Togo, malgré le discours du président Faure qui a sifflé la fin de l’impunité, tout se passe comme si au sommet de l’Etat on s’accommode des ministres voyous, de moralité douteuse, détourneurs invétérés des deniers publics. Dans ce pays, un ministre des finances a été limogé pour faute grave. Dans le sens commun, une faute grave qui coûte le portefeuille à un ministre doit envoyer ce dernier en prison comme dans les pays sérieux.
Au lieu de cela, cet ancien ministre, l’air chafouin, siège présentement au parlement où il préside une commission parlementaire. Dès lors, il se pose la question de savoir que vaut la fin de l’impunité sifflée par Faure Gnassingbé. Y aurait-il au Togo deux poids, deux mesures ? Si les ministres coupables de fautes graves peuvent jouir d’une telle impunité, que cherchent alors les voleurs de poules en prison ?