Quelle sera la nouvelle structure du prix du pain au Bénin? La question est parfaitement d’actualité en raison de la tendance haussière du cours de la farine de blé. Depuis quelques mois, cette tendance se confirme et tend aujourd’hui vers son plus haut niveau jamais enregistré sur le marché local. Une petite enquête menée au niveau de deux sociétés reconnues dans la livraison et la distribution de la farine de blé sur le plan national révèle que le prix du kilogramme varie entre 400 et 475 Fcfa. Le sac de 50 kg est vendu entre 23000 et 23750 Fcfa. Il y a moins de six mois, on avait déjà enregistré une première hausse. Les 50 kg de 18.000 sont livrés à 19500 voire 20.000 Fcfa. Ça dépend de la fidélité du client et de la quantité demandée. Cette première augmentation était due à l’envolée des cours du blé sur le marché mondial.


 Les plus grands producteurs de cette matière première n’étaient pas enclins à vendre leurs productions suite à certains évènements malheureux qui ont dévasté les champs. L’Australie, 3ème producteur mondial du blé avait enregistré les plus graves inondations qui ont couté cher aux agriculteurs. Ceux de la Russie, pour cause de sécheresse n’avaient pas échappé aux aléas climatiques. Les Etats-unis, l’Union européenne et même l’Argentine dont les réserves sont importantes ont préféré les stocker pour satisfaire la demande intérieure. Ce tableau a fait du coup grimper les cours du blé, obligeant les pays non producteurs à débourser plus pour avoir la farine. Durement frappés par cette hausse, les boulangers des pays africains (Sénégal, Burkina-Faso, Mali, Guinée …etc) ont affiché ces derniers mois leur colère dans la rue pour forcer la main au gouvernement à intervenir pour éviter que les conséquences des surcoûts affaiblissent les consommateurs.



 Malgré l’intervention de l’Etat dans ces pays, la nouvelle structure du pain est à la hausse. Au Togo comme en Côte d’Ivoire, le gouvernement est intervenu sur la Tva pour éviter que le prix du pain grimpe. Au Bénin, cela n’a pas été le cas. Il est vrai qu’en 2007 lorsque le prix de la farine du blé avait atteint des niveaux alarmants, le gouvernement avait agi sur la Tva. Quatre ans après, on renoue avec la tendance haussière des cours de cette matière. Déjà en 2010, tout le monde craignait qu’on en arrive à une telle situation. Aujourd’hui, ces craintes se justifient. Dans un contexte mondial déjà pas reluisant pour les boulangers et pâtissiers du pays, la situation nationale marquée par la flambée du prix de la farine de blé vient assombrir leur sous-secteur. Quelle attitude adopteront-ils après l’augmentation du prix du gasoil, de l’électricité et maintenant de la principale matière entrant dans la fabrication du pain ? Continueront-ils à subir bouche bée l’envolée des prix des ingrédients ? Seront-ils obligés de réajuster le prix du pain à la hausse ? Si certains ont carrément préféré mettre la clé sous le paillasson, d’autres tentent tant bien que mal de résister. Mais pour combien de temps encore ? Selon nos investigations, ceux-ci s’organisent pour défendre leurs intérêts.