Le prix de l’essence frelatée a pratiquement décuplé un peu avant et depuis le dimanche 1er janvier 2012. De 300 F Cfa le litre, on est passé à 700; 800 voire 1000 Fcfa à certains endroits. Le coût est durement ressenti dans le rang des populations qui affluent vers les stations services. Le Plateau, zone de grand trafic du liquide inflammable subit aussi durement la hausse. Le litre est passé de 250 à 600 F Cfa dans la journée d’hier. Ces prix déjà décriés par la population, risquent de ne plus connaître de modifications. La raison est connue et le gouvernement nigérian, malgré les protestations n’est pas sur le point de revenir sur sa décision. En effet, depuis le 1er janvier, le gouvernement de l’actuel Président Goodluck Jonathan a annoncé la fin des subventions sur le carburant (qui existent depuis des années déjà) en vue de dégager des fonds sur les revenus pour améliorer les infrastructures du pays. Pour le Gouvernement nigérian, il fallait en arriver là parce que rien que pour l’année 2011, la mesure a coûté à l’Etat plus de 8 milliards de dollars, soit environ 400 milliards de francs. Les minutes qui ont suivi la décision, les prix ont aussitôt changé sur le marché nigérian.
Le litre est passé à 140 naïras (environ 500 francs Cfa) lundi dernier contre 65 naïras le prix subventionné. Le marché informel béninois subit de plein fouet la mesure et la répercute sur le consommateur. Dans le rang des vendeurs, on croise les doigts. Pour beaucoup, les mouvements de désapprobation initiés par les puissants syndicats nigérians que sont le Nlc et le Tuc, aideront à alléger la décision. Dans la foulée, ils parlent d’une probable révision des prix d’ici la semaine prochaine. Mais ceci semble être un leurre, eu égard aux raisons qui ont motivé la décision du géant de l’Est. En effet, en plus des raisons de stabilité économique avancées, le Nigeria a aussi des raisons valables d’assainir son espace et de renforcer la confiance des puissances pétrolières. Les choses risquent de se compliquer pour le «Kpayo» et le grand nombre d’hommes et de femmes qui se livrent à cette activité. Une autre équation à résoudre dans la plupart des pays de grand trafic comme le Bénin.
« Kpayo » en sursit, les tanks se vident peu à peu
L’autre diffficulté, c’est l’approvisionnement en temps réel en carburant au niveau des stations service, en cas de pénurie ou de flambée des prix de l’essence frelatée. Sur le terrain, on constate que les stations services sont prises d’assaut et peinent à satisfaire les clients. On aperçoit depuis près de deux jours déjà, de longues files d’attente au niveau de presque toutes les stations du pays. Les usagers, repoussés par les prix pratiqués par l’informel, préfèrent faire la queue surtout aux heures de pointe et à la pause. La situation est récurrente et le nombre réduit des stations services en est à l’origine. A certains endroits, on se plaint déjà de rupture. Avec la menace qu’on constate sur l’informel, il faudra se pencher sérieusement sur la question.
Abel Dako, FM Liberte Cotonou/Lagos