1er botaniste africain noir, 1er docteur noir en Sciences, le
professeur Emérite Edouard Joshua Adjanohoun est «intéressé par tout
ce qui touche à l’étude et aux connaissances liées aux plantes». C’est
donc pour mieux rendre un hommage mérité au «botaniste de renom», le
recteur Brice Augustin Sinsin accompagné de ses hôtes, les professeurs
Aké Assy de l’Université Félix Houphouët Boigny de Cocody, Jean Lejoly
de l’Université de Bruxelles, a effectué une visite à l’Herbier
national du Bénin. Riche de ses 30700 échantillons de plantes et de
2807 espèces différentes, l’Herbier national du Bénin a été créé en
1970 sous le mandat du 1er recteur de l’Université du Dahomey (Uac),
le professeur Emérite Edouard Adjanohoun. La visite en hommage au
«botaniste de renommée internationale» à l’Herbier, «base de la
connaissance des plantes» n’a rien occulté du travail de botaniste,
outre la phase de récolte des échantillons de plante qui a été avortée
du fait de la grande pluie qui s’est abattue sur le Sud du Bénin hier.
Les visiteurs ont eu des explications sur les techniques de récolte,
de codification et de conservation définitive des échantillons. Selon
les explications du Dr Paul Yedomonhan, conservateur de l’Herbier, un
échantillon récolté est préalablement séché à 60 °C puis passe dans un
congélateur à une température de (-20 °C) pendant 5 jours. Après quoi,
l’échantillon peut être définitivement conservé avec un séjour annuel
de 5 jours. Il faut préciser que dans l’Herbier, les espèces sont
rangées par famille suivant l’ordre alphabétique.
Selon le guide de visite, depuis l’édition de la «Flore analytique du
Bénin» 30 nouvelles espèces ont été identifiées. Mais il en reste
encore. Et comme l’enseigne le dicton: «quand il reste à faire, rien
n’est fait», les universitaires, sur les traces du professeur
Adjanohoun devront poursuivre le chemin déjà tracé par le «botaniste
de renom».
Rappelons que le symposium en hommage au 1er recteur de l’Université
du Dahomey (Uac aujourd’hui) a pris ce vendredi sur des aires de
témoignages, de reconnaissances, de recommandations. La satisfaction
était à son comble:
« Ma présence ici ce jour est pour féliciter un enseignant, un
chercheur et un manageur remarquable pour sa contribution à des
innovations significatives dans la vie et le devenir des universités
publiques de notre pays. Raison pour laquelle nous saluons le parcours
exceptionnel de notre doyen le Professeur ADJANOHOUN qui à très vite
perçu lui le premier botaniste africain noire, le premier docteur
noire en science botanique, le premier recteur noire qui veut dire
former des cadres. Au delà de ses contributions scientifiques
exceptionnelles c’est son rôle majeur dans le développement de
l’université d’Abomey Calavi et aussi de l’université de Parakou que
je voudrais saluer. Son audace et ses prises de risques contribuent
aux progrès de nos universités. Il est un modèle à suivre pour la
génération montante » , c'est par ces propos que le ministre de
l’enseignement supérieur, M. François ABIOLA rendait hommage ce jour
au proffesseur Edouard Joshua ADJANOHOUN.
5 novembre 1928, il doit avoir fêté ou s’apprête à fêter sa quatre
vingt dix-septième année. L’ambiance était à la reconnaissance, au
mérite et à la bravoure d’un homme dont les œuvres dépassent les
limites nationales. Professeur Edouard ADJANOHOUN n’est certainement
pas connu de la génération d’intellectuelle actuelle au pays sinon par
l’histoire, mais il faut déjà informer qu’il est le premier Recteur de
l’Université Nationale du Bénin.
Au vu de son parcours d’intellectuel professionnel, des écrits et des
différentes reconnaissances de par le monde Edouard ADJANOHOUN mérite
bien cet hommage organisé en un simposium de trois jours.
Célébré de son vivant le Professeur aurait bien voulu être de la
partie, indisposé sous le poids de ses quatre vingt dix sept (97) ans
.Il vit chez lui à Bordeaux.