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Sylvanus Olympio:Parcours inacheve d'un Nationaliste.

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mercredi, 09 janvier 2008 07:16

Sylvanus Olympio:Parcours inacheve d'un Nationaliste.

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 Sylvanus Olympio, ce soir là, travailla chez lui, dans sa villa de la route d’Aneho, gardée seulement par deux policiers,lorsque son attention fut attirée par une violente altercation. Il était environ minuit et le quartier résidentiel où était située la villa du président était d’ordinaire, à cette heure tardive, plongé dans un calme tranquille à peine troublé par le bruit des vagues qui s’écrasaient mollement sur la plage de sable, toute proche.

De son bureau, au premier étage de la villa, Sylvanus Olympio comprit-il ce qui se passait ? Un premier coup de feu partit en direction de la fenêtre éclairée. Bien­tôt, un tir nourri brisa les vitres……(le Coup d'Eat)  

 

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Sylvanus Olympio , né à Lomé le 6 septembre 1902, fut un politicien togolais, il a fait ses études à la London School of Economics, parlait six langues et fut assassiné le 13 janvier 1963.

1927 : Engagé à la fin de ses études comme employé par la Lever Brothers Company, Sylvanus OLYMPIO y entame une carrière professionnelle à Londres.

1928-1930 : Retour en Afrique où Sylvanus OLYMPIO est affecté d’abord comme adjoint à l’agent général de la compagnie Unilever à Lagos (Nigeria) puis est muté comme chef de la société à Hô (Ghana).

 

1930 : Il épouse Dina Grunitzky, une jeune métisse togolaise fille d’un officier allemand d’origine polonaise et d’une mère anlon de Kéta (Ghana), née de la famille royale des Amégashie. Elle est la sœur d’un certain Nicolas Grunitzky qui fera parler de lui plus tard à l’assassinat de son beau-frère Sylvanus auquel il accepta de succéder à la tête de l’État togolais après son assassinat. Ils eurent 5 enfants dont trois garçons et deux filles : Kwassi Bonito Herbert (décédé le 25 août 1994), Ablavi Rosita, Kwami Gilchrist Sylvanus, Ayaba Sylvana et Kodzo Elpidio Fernando.

1932 : Jusque là adjoint de l’agent général de la Compagnie Unilever pour le Togo, Sylvanus OLYMPIO est muté au Togo où il revient s’établir pour accéder au poste d’Agent général de la United Africa Company (UAC), filiale du groupe Unilever en zone française. Promotion exceptionnelle alors pour un africain autochtone, il était le plus en vue de toute l’élite africaine de Lomé et se voit désigner, de ce fait, comme Président de la Chambre de commerce de Lomé. La même année, il accepta d’être le conseiller technique d’un groupement pré-politique : le Conseil des notables créé par le pouvoir colonial français comme un instrument destiné à l’aider à administrer le Togo.


Vie Politique

 

1934 : Olympio participe au comité de rédaction du journal « Le Guide du Togo » créé par Jonathan Savi de Tové, comme outil d’éducation politique.

1936 : OLYMPIO est désigné vice-président du Cercle des Amitiés Françaises qui joua le même rôle que le Conseil des notables.

13 mars 1941 : Olympio participa à la création du « Comité de l’Unité togolaise », une association initiée au départ par le gouverneur Lucien Montagné comme une amicale entre autochtones et colons français, à l’image du Conseil des notables d’avant guerre pour contrer les revendications du regroupement dénommé Deutsche Togo Bund. Créé le 1er septembre 1924 et enregistré à Accra (Ghana) en 1924, ce dernier menait campagne pour la reconstitution du territoire togolais tel que délimité sous la colonisation allemande ce qui garantirait la réunification du peuple Ewe artificiellement divisé entre deux territoires du Togo et du Togo britannique (annexé plus tard au Ghana) par les colons français et britannique.

1942 : Olympio est arrêté et emprisonné pendant trois semaines, avec six de ses collègues, à Djougou, dans le nord du Dahomey d’alors, par le gouverneur colonial qui représentait, au Togo, le régime de Vichy parce que, comme commerçants, ils travaillaient pour des entreprises britanniques. On était en effet à l’époque en pleine IIe Guerre mondiale où un pacte, conclu avec Hilter par le Maréchal Pétain qui dirigeait alors la France, partagea cette dernière en deux. La moitié nord du pays fut laissée aux nazis alors qu’un gouvernement de « collabos » des nazis dirigé par Pétain se mettait en place dans la ville thermale de Vichy. Dans toute la France y compris dans les colonies, la chasse s’engagea alors contre ceux qui, comme Sylvanus Olympio, continuaient à entretenir des relations – fussent-elles commerciales – avec des représentants de l’Angleterre, pays considéré comme « ennemi » de l’Allemagne et de Vichy dans cette guerre. À l’annonce du débarquement des troupes alliées en Afrique du nord, toute l’Afrique occidentale française se rallia à la résistance française dirigée depuis Londres par Charles De Gaulle. Olympio fut alors libéré mais se vit intimer, par l’administrateur, l’ordre de quitter immédiatement la prison, en pleine nuit, au milieu de la brousse, sans voiture, ni autre moyen de déplacement qu’à pied.

30 janvier – 8 février 1944 : Avant même la fin de la IIe Guerre mondiale, Charles de Gaulle, convoqua la Conférence de Brazzaville pour tenter de sauver les intérêts coloniaux français en Afrique qui menaçaient d’être balayés par le soulèvement des peuples africains dont les premiers soubresauts se manifestaient déjà à ce moment même où la France, sortie totalement exsangue de cette guerre, ne pouvait y résister. En effet particulièrement dure été, pour les Africains, les affres de toutes sortes qu’ils avaient subies au titre de l’effort de guerre : surexploitation organisée à travers la pratique esclavagiste du travail forcé avec son lot de brimades et exactions, envoi de troupes servant de « chair à canon » en première ligne sur les fronts de cette guerre, etc. Il y fut décidé un train de réformes : suppression du régime discriminatoire de l’« indigénat » dès la fin de la guerre, abolition du travail forcé dans un délai de cinq ans, représentation élue de députés africains à l’Assemblée constituante française qui allait se mettre en place. Au Togo où, sous la direction de Sylvanus OLYMPIO, le combat du CUT pour l’indépendance la réunification du peuple ewé s’intensifiait, ces décisions suscitent une vive contestation comme le note ainsi Claude Gérard (cf. Les pionniers de l’indépendance) : « Au Togo, par contre, l’indépendance future de ce Territoire sous Tutelle des Nations Unies, administré par la France depuis la première guerre mondiale, est souhaitée par tous. Aussi les recommandations de la Conférence de Brazzaville, excluant toute perspective même lointaine « de self-governments dans les colonies », déclenchent-elles à Lomé des manifestations hostiles ».

9 juin 1946 : A l’initiative de Daniel Chapman, un professeur du collège d’Achimota en Gold Coast (le Ghana de l’époque) fut créée la « All Ewe Conference » qui s’était fixée pour objectif de combattre pour la réunification du peuple Ewe. Sylvanus OLYMPIO en devint un représentant au Togo, pays que les colons français et britanniques se sont partagés la fin de la première mondiale en le divisant en deux territoires soumis à leur domination respective et dont les peuples ont également été divisés par une frontière artificielle.

27 avril 1946 : A la réunion de renouvellement du Conseil d’administration du « Comité de l’Unité togolaise », Sylvanus Olympio proposa et fit adopter qu’il change de nature pour devenir un véritable parti nationaliste. C’était dans un contexte où, le 9 avril 1946, avait été créé, par Pedro OLYMPIO (un cousin de Sylvanus) et Nicolas Grunitzky, le Parti togolais du progrès (PTP). Les membres de ce parti, inféodés à l’administration coloniale française – tout comme l’Union des chefs et des populations du nord (UCPN)–, que cette dernière créera de toutes pièces en 1951, s’illustraient par leur farouche opposition au combat des nationalistes togolais qui menaient ouvertement campagne pour la réunification du peuple Ewé arbitrairement divisé entre les deux Togo par les colonisations française et britannique.

10 novembre 1946 : Aux élections des députés au Conseil de l’Union française, le parlement français de l’époque, total fut le succès du CUT dirigé par Sylvanus Olympio qui inscrivit l’unification et l’indépendance du Togo au programme qu’il proposa aux citoyens en présentant Martin AKU comme candidat : avec 4 270 voix, il obtenait 73 % des suffrages exprimés contre 1 460 voix soit 25 % des suffrages exprimés pour Nicolas Grunitzky, le candidat présenté par le Parti togolais du progrès (PTP). Martin AKU alla donc siéger à l’Assemblée nationale française.

8 décembre 1946 : Aux élections à la première Assemblée représentative du Togo, le CUT conforta ses positions en raflant presque tous les sièges. Olympio fut alors appelé à présider cette assemblée pour 5 ans. Il avait alors 44 ans.

8 octobre 1947 : Délégué de la « All Ewe Conference », OLYMPIO se rend pour la première fois à l’ONU pour plaider la cause de la réunification du peuple Ewe. Il fera par la suite ce voyage chaque année, et même deux fois par an parfois.

1951 : Muté par le groupe Unilever à Paris dans les services de la « Compagnie du Niger », sa filiale, suite aux interventions manoeuvrières du pouvoir colonial français auprès de ses patrons anglais pour l’empêcher de continuer à diriger le combat politique du CUT au Togo, OLYMPIO fut convoqué à Londres. Là ses patrons le sommèrent de choisir un des deux termes de cette alternative : ou bien partir en croisière aux frais de la société, en Grèce ou ailleurs afin de ne pas être à Paris où devait se tenir une session de l’ONU devant laquelle Sylvanus était susceptible d’intervenir au compte des nationalistes togolais ou bien démissionner ! Spectaculairement, OLYMPIO choisit de démissionner pour ne pas trahir la cause du combat pour l’indépendance du Togo ce qui lui conféra un énorme prestige.

1952 : Réélu à l’Assemblée territoriale togolaise où le CUT venait cependant de perdre la majorité des sièges grâce aux fraudes massives organisées par le pouvoir colonial français au profit de leurs suppôts du PTP, OLYMPIO doit laisser à ces derniers la présidence de cette assemblée.

1954 : Arbitrairement arrêté pour « trafic de devises » entre le Togo et le Ghana par le pouvoir colonial français, OLYMPIO se voit proposer par ce dernier de renoncer à la vie politique pour que cette supposée « infraction » ne soit pas retenue contre lui. Ayant refusé avec indignation cette grossière tractation, il est condamné à une amende de 5 millions de F CFA et à la déchéance de ses droits civiques, ce qui l’empêcha d’être candidat aux consultations électorales ultérieures sous le régime colonial français.

27 avril 1958 : De nouvelles élections législatives sont organisées au Togo pour la désignation d’une nouvelle assemblée, cette fois-ci, sous la supervision d’une mission l’ONU (dirigée par le Haïtien Max Dorsinville) à la demande des nationalistes. C’était pour éviter les fraudes massives régulièrement planifiées jusque-là par le pouvoir colonial français lors des précédentes consultations électorales pour imposer frauduleusement la victoire de ses suppôts du PTP et de l’UCPN. Déchu de ses droits civiques, OLYMPIO ne pouvait y être candidat. Bien que les fraudes du pouvoir colonial eurent lieu quand même notamment au niveau de la manipulation des listes électorales, leur limitation permit au CUT de gagner ces élections. De l’avis de tous les observateurs, ce fut avec une totale surprise que la victoire des partisans de l’indépendance immédiate « Ablodé ! » regroupés autour du CUT s’imposa « avec l’ampleur d’une lame de fond ». Les nationalistes venaient de remporter une confortable majorité de 33 sièges sur les 46 à pourvoir pour la nouvelle assemblée en ce 27 avril 1958.

16 mai 1958 : Après avoir proclamé dès sa première séance une amnistie qui restitua à Sylvanus OLYMPIO ses droits civiques, l’Assemblée législative l’investit Premier ministre de la République du Togo.

Automne 1958 : Nommé Premier ministre, OLYMPIO se rend à Paris pour y rencontrer le Président de la République, Charles de Gaulle, afin de négocier avec lui un cadre politique disposant que, bien que les Togolais se soient prononcés pour l’indépendance immédiate, le 27 avril 1958, il souhaitait ne pas traduire immédiatement cette volonté dans les faits et préférait attendre encore deux ans, jusqu’en avril 1960, pour la proclamation effective de l’accession du Togo à la souveraineté internationale.

15 novembre 1959 : Aux élections municipales le CUT confirme à nouveau son triomphe en raflant 136 sièges sur les 160 à pourvoir. Sylvanus OLYMPIO est élu maire de Lomé.


Indépendance du Togo

 

 

27 avril 1960 : Lors de cérémonies grandioses organisées à Lomé en présence de représentants d’États et institutions venus du monde entier, Sylvanus OLYMPIO proclame solennellement, à minuit l’indépendance du Togo par ce discours : « « Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? La nuit est longue mais le jour vient ! » Excellences, Mesdames, Messieurs, Le grand jour tant souhaité est enfin arrivé. Notre pays, le cher Togo qui, depuis 1884, a été successivement protectorat allemand, condominium franco-britannique, territoire sous tutelle de la France retrouve, en ce jour du 27 avril 1960, sa liberté d’antan. De ce moment et à jamais affranchi de toutes sujétions, de toutes entraves, maître de son destin, maître de ton destin, cher Togo, mon cher pays, te voilà libre enfin. Au nom du peuple togolais, je proclame solennellement l’indépendance du Togo, notre patrie. »


Présidence

 

9 avril 1961 : Sylvanus OLYMPIO est élu Président de la République togolaise au terme des élections remportées par le Parti de l’unité togolaise qui rafla 560 938 voix sur les 564 617 votants et 627 688 inscrits soit 89 % des votants et 97 % des suffrages exprimés (la Juvento, l’allié d’avant qui s’opposait alors au CUT, n’avait pas pu se présenter n’étant pas arrivée à déposer la caution fixée dans les délais prévus).

13 janvier 1962 : Dissolution des associations constituées au Togo par le gouvernement Olympio. Leurs responsables sont accusés d’avoir fomenté un coup d’État. Le Togo se retrouve ainsi en situation de parti unique de fait.

30 janvier 1962 : Une grave crise politique éclate au sommet de l’État où le gouvernement de Sylvanus OLYMPIO prend la décision de dissoudre son allié de toujours, la Juvento, après l’annonce de la découverte d’un complot faisant suite à l’apparition de divergences de ce parti avec le CUT qui a conduit au départ de ses membres du gouvernement, alors que d’autres sont arrêtés et emprisonnés à Mango.

22 mars 1962 : Sylvanus Olympio se rend aux États-Unis pour y rencontrer le président John Kennedy.

12 janvier 1963 : Ce jour du samedi 12 jan­vier 1963 avait été marqué par un impalpable trouble. Ce jour là, le président de la République, Sylvanus Olympio, devait pro­céder à l’inauguration en grande pompe, aux côtés de l’ambas­sadeur de France au Togo, du centre culturel français. Depuis un an, cette inauguration était retardée, pour des motifs que d’aucuns jugeaient peu convaincants. En fait, le président Olympio prenait prétexte de cette affaire pour marquer son indé­pendance vis-à-vis de la France, en n’accédant pas à toutes ses demandes, fussent-elles protocolaires. Tant et si bien que le Goethe Institut avait été inauguré avant le centre culturel fran­çais, au grand dam de l’ambassadeur Henri Mazoyer, habitué dans les anciennes colonies françaises en Afrique, à davantage de prévenance.

Finalement, après un an d’atermoiements, l’inauguration de ce modeste bâtiment sur lequel avait été hâtivement placardée la raison sociale (« Centre culturel français ») était prévue pour ce samedi 12 janvier 1963, en présence du chef de l’État togo­lais. Mais au dernier moment, Sylvanus Olympio, sujet à on ne sait quel pressentiment, décida de ne pas assister à cette cérémo­nie tant attendue. Il demanda au secrétaire général du gouverne­ment et ministre de l’Information Rodolphe Trénou, de le rem­placer. Il est vrai que circulaient alors, dans certains milieux poli­tiques et diplomatiques de Lomé, d’étranges rumeurs : des mili­taires seraient sur le point d’arrêter le chef de l’État. Dans un passé récent, Sylvanus Olympio avait déjà fait l’objet de deux tentatives d’assassinat. La prudence s’imposait donc.

De ces militaires qui se montraient alors, en ce début d’année 1963, menaçants pour le président de la République, l’histoire a retenu les noms sous l’appellation peu flatteuse de « demi-­soldes ». Il ne s’agissait pas des officiers ou sous-officiers d’active de la petite armée togolaise, forte d’à peine un demi-millier d’hommes regroupés autour d’une compagnie d’infanterie, mais de jeunes Togolais enrôlés depuis 1953 dans l’armée française, avec laquelle ils avaient fait les campagnes d’Indochine ou d’Algé­rie. À l’époque, les Togolais dont le pays était sous tutelle des Nations unies n’étaient pas astreints au service militaire français. Ces engagés volontaires avaient donc été recrutés à titre indivi­duel, à partir du Bénin (alors Dahomey) et du Niger. Mais voici que depuis les accords d’Évian signés le 19 mars 1962 et qui avaient mis fin à la guerre d’Algérie, ces « demi-soldes » avaient été démobilisés. Ils étaient quelques centaines (entre quatre cents et sept cents, selon les sources) à vouloir rentrer au pays.

Les soldats des autres pays d’Afrique francophone, eux aussi démobilisés par l’armée française, avaient été reçus chez eux sans difficulté par leur gouvernement. Seuls, le Togo et la Guinée avaient pris des mesures restrictives, voire de refus, face au retour éventuel de ces soldats sur leur sol natal : pendant que les Gui­néens et les Togolais luttaient pour obtenir leur indépendance, les « demi-soldes », eux, combattaient avec l’armée coloniale, des peuples qui, comme le Viêtnam ou l’Algérie, se battaient eux aussi pour arracher leur indépendance. C’est ce qui leur était reproché. Le président Sékou Touré prit ainsi des mesures stric­tes pour empêcher le retour de ces soldats « perdus ». Les « demi­soldes » guinéens furent finalement accueillis au Sénégal.

Au Togo, le président Olympio avait adopté une stratégie dif­férente et ouvert des « négociations » avec ses compatriotes : les « demi-soldes » togolais, dont un bon nombre était quand même rentré, exigeaient d’être enrôlés dans l’armée nationale. Refus de Sylvanus Olympio qui ne voyait pas l’intérêt pour le Togo de doubler les effectifs de son armée et qui souhaitait au contraire que ces hommes, auxquels la France avait versé des indemnités, investissent leur pécule dans des activités productrices et partici­pent ainsi au développement du pays, indépendant depuis seule­ment le 27 avril 1960.

Ces « négociations », menées à Lomé par l’intermédiaire de l’ambassadeur de France, ne laissaient espérer aucun compro­mis possible entre le président et les militaires. Quelques jours avant l’inauguration du Centre culturel français, l’ambassadeur Henri Mazoyer aurait informé les « demi-soldes », en attente à Cotonou et à Niamey pour la plupart d’entre eux, du refus défi­nitif de Sylvanus Olyropio d’accéder à leur demande en leur per­mettant d’intégrer les rangs de l’armée togolaise. Ce message transmis par l’ambassadeur aux exilés et aux milieux d’opposi­tion à Cotonou et à Niamey par l’intermédiaire d’un « demi-­solde » Emmanuel Bodjolle qui, avec les indemnités versées par la France s’était acheté un taxi, avec lequel il faisait le voyage et le transport entre Lomé et Cotonou, distantes de 150 kilomètres, précipita vraisemblablement les événements.

A Lomé, en ce mois de janvier 1963, le climat était donc empoi­sonné par cette affaire. Et les rumeurs qui circulaient, le samedi 12 janvier, sur un « coup » que prépareraient les « demi-soldes » ne pouvaient pas être prises à la légère mais pas davantage pro­voquer une quelconque panique. Le président Olympio préféra par prudence s’abstenir d’inaugurer le centre culturel, d’autant plus qu’il soupçonnait l’ambassadeur de France de n’être ni loyal ni impartial dans le conflit qui l’opposait à ses compatriotes ayant choisi, quelques années auparavant, de s’enrôler dans l’armée française mais il ne modifia en rien ses habitudes.


L'assassinat

 

13 janvier 1963 : Sur les téléscripteurs du monde entier tombe cette information : « Coup d’État au Togo. Le président de la République Sylvanus OLYMPIO assassiné ». Étienne GNASSINGBE Eyadema a publiquement revendiqué l’avoir abattu, à bout portant, par des balles tirées en pleine poitrine et au bas-ventre avant de lui sectionner, au couteau, les veines des poignets. Puis, avec la baïonnette de l’arme, il lui taillada la cuisse gauche tout en expliquant fièrement à ses camarades : « C’est comme ça que je faisais en Algérie pour m’assurer que mes victimes étaient bien mortes ». OLYMPIO agonisa longuement ainsi au sol en se vidant de son sang, dans d’atroces souffrances. C’était le premier coup d’État sanglant de l’Afrique indépendante, fomenté par les réseaux du tristement célèbre Jacques Foccart, ministre français de la coopération du gouvernement dirigé par Charles de Gaulle. Pour cet assassinat dont l’organisation fut confiée aux bons soins du commandant Maîtrier, cet officier français qui commandait la gendarmerie nationale togolaise, on eut recourt à la manipulation de demi-soldes démobilisés de l’armée française à la fin de la guerre d’Algérie. Chose tout à fait étonnante qui démasque un complot organisé du plus haut sommet de l’État français : à 6 H du matin, ce 13 janvier 1963, France Inter, la radio de l’État français annonça la nouvelle de l’assassinat d’Olympio alors qu’il n’avait même pas été retrouvé par le commando envoyé pour le tuer. Ayant réussi à lui échapper une première fois, il s’était réfugié à l’Ambassade des États-Unis d’Amérique, cachette que l’Ambassadeur des États-Unis, Léon Poullada, révéla à l’Ambassadeur de France, Louis Mazoyer, et d’où le commando ira le sortir en escaladant le mur d’enceinte, en violation flagrante de la règle d’extraterritorialité protégeant toutes les Ambassades. Récupéré par le révérend père Jean Gbikpi, son corps échappa ainsi à la disparition comme celui de Patrice Lumumba du Congo (qu’on fit dissoudre dans un bac d’acide), fut acheminé clandestinement par Christophe da Gloria au Bénin où il a été inhumé au carré des Afro-brésiliens du cimetière d’Agoué. Selon plusieurs versions , Sylvanus Olympio aurait été assassiné car il aurait voulut bâtir une monnaie nationale proche de la monnaie allemande, la fabrication de cette monnaie (billet et pièces) devait être assurer par une société anglaise.


Les détails du meurtre

 

Sylvanus Olympio, ce soir là, travailla chez lui, dans sa villa de la route d’Aneho, gardée seulement par deux policiers. À la fin du week-end, le lundi 14 janvier, il devait effectuer une visite officielle au Liberia, à l’invitation du président Tubman. Les deux chefs d’État devaient mettre au point le projet de texte de la charte constitutive de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), dont la rédaction avait été confiée à Sylvanus Olympio par le groupe de Monrovia, sorte de club des chefs d’État modérés, par oppo­sition aux « radicaux » du groupe dit « de Casablanca ». Olympio travaillait sur ce texte, auquel il attachait grand soin, dans son bureau du premier étage, lorsque son attention fut attirée par une violente altercation. Il était environ minuit et le quartier résidentiel où était située la villa du président était d’ordinaire, à cette heure tardive, plongé dans un calme tranquille à peine troublé par le bruit des vagues qui s’écrasaient mollement sur la plage de sable, toute proche.

La discussion, bruyante, opposait les deux sentinelles en fac­tion devant les grilles de la villa, à une dizaine de militaires, vêtus de battle-dress, armés de pistolets, de quelques fusils et de deux ou trois mitraillettes. Ils contraignirent sans difficulté les deux policiers à les laisser entrer. De son bureau, au premier étage de la villa, Sylvanus Olympio comprit-il ce qui se passait ? Un premier coup de feu partit en direction de la fenêtre éclairée. Bien­tôt, un tir nourri brisa les vitres. Le président, vêtu d’un simple short en toile kaki et d’une chemisette, chaussé de sandales légè­res, se précipita vers la pièce où se tenait son épouse, Dinah et les jeunes nièces qui ce soir là logeaient chez lui, et leur demanda de se mettre à l’abri dans une chambre au fond de la villa. Olym­pio, quant à lui, descendit dans le jardin et escalada le mur de séparation derrière lequel se trouvait l’ambassade des États-Unis. Il tenta alors d’ouvrir les bureaux de l’ambassade. Mais ceux-ci étaient fermés. Il aperçut une voiture garée dans la cour, s’y pré­cipita et s’y réfugia, plié en deux sur la banquette arrière.

Pendant ce temps, les insurgés avaient envahi sa villa. La biblio­thèque, en haut de l’escalier, fut prise pour cible, et les livres cri­blés de balles. Le lendemain, on dénombrera plus de quatre cents impacts de balles. Après avoir fouillé la maison de fond en com­ble, les insurgés durent bien se rendre à l’évidence : Sylvanus Olympio n’était pas là. Un miracle : son épouse et ses nièces réfu­giées dans une pièce du rez-de-chaussée, sortirent indemnes de la fusillade. Apeurée, Dinah Olympio parvint à convaincre les militaires qu’elle ignorait où se trouvait son mari. Vers trois heu­res, l’ambassadeur des États-Unis, Léon B. Poullada, fut tiré de son sommeil et informé que des coups de feu avaient été enten­dus à proximité de son ambassade. Le diplomate se rendit alors sur les lieux. Le gardien togolais aurait alors vu l’ambassadeur s’adresser à Sylvanus Olympio, toujours caché dans la voiture en stationnement. N’ayant pas avec lui les clés des locaux, l’ambassadeur Poullada aurait alors dit au président : « Mon­sieur le président, ne bougez pas, je vais chercher les clés. Dans moins d’une demi-heure vous serez à l’abri. »

Entre-temps, et n’ayant pas trouvé ce qu’ils étaient venus cher­cher, les insurgés regagnèrent le camp militaire de Tokoin qu’ils avaient auparavant investi : l’armée togolaise, formée pour l’essentiel de Togolais du nord -les Kabrés - avait été infor­mée par les insurgés que le pouvoir était désormais contrôlé par des hommes du même bord. Le ralliement immédiat de l’armée avait permis l’arrestation rapide de presque tous les ministres du gouvernement, conduits au camp militaire. Seuls, le ministre de l’Intérieur et celui de l’Information avaient pu prendre la fuite et échapper aux hommes venus procéder à leur arrestation. Seuls deux ministres donc, mais aussi le chef de l’État, toujours réfu­gié dans la voiture de l’ambassade des États-Unis, manquaient à l’appel. Frustrés et dépités, quatre hommes parmi le groupe d’insurgés - Emmanuel Bodjolle, Janvier Chango, Robert Ade­houi et Étienne Eyadéma - décidèrent vers 5 heures du matin, alors que le jour se levait, de retourner à la recherche de Sylva­nus Olympio, qui, ils en étaient sûrs, ne pouvait être très loin de chez lui. Un chauffeur de l’armée les conduisit en jeep devant chez Olympio et repartit aussitôt pour le camp militaire de Tokoin. Les militaires avaient-ils été renseignés sur sa cachette ? Et pourquoi l’ambassadeur Poullada n’était-il pas retourné lui ouvrir les locaux ? Les informations concordent et indiquent que Léon Poullada aurait été intercepté par les militaires au moment où il retournait à l’ambassade. Sous la menace, il fut obligé de retourner chez lui. Ici une hypothèse : selon certaines sources, le diplomate américain aurait alors eu une conversation télépho­nique avec son collègue français Henri Mazoyer auquel il aurait fait un récit succinct des événements et lui aurait notamment révélé la cachette du président. Le diplomate français aurait répondu : « Ne bougez pas, je m’en occupe. » Toujours est-il que cette fois ­ci, Sylvanus Olympio ne tarda pas à être découvert. Les quatre militaires escaladèrent le mur de l’ambassade et allèrent à la voi­ture stationnée dans la cour. Le président sortit du véhicule, les bras levés. Mais les « demi-soldes », qui avaient laissé repartir leur jeep, n’avaient plus de moyen de locomotion. Or leur inten­tion était d’amener le président au camp militaire, et de lui faire signer sa propre démission. Le camp Tokoin était à cinq ou six kilomètres de là. Ils prirent donc la décision d’arrêter le premier véhicule qui passerait. Ce fut une Volkswagen coccinelle. Les mili­taires firent signe au conducteur de stopper. La voiture était con­duite par un métis, Yves Brenner, directeur de l’Information, très clair de peau. Les militaires crurent avoir affaire à un Européen. Ils lui demandèrent de les conduire, avec l’homme en short et en chemisette que Brenner reconnut très vite, au camp militaire. - Monsieur le président, s’inquièta Brenner, que se passe-t-il ? Le malheur, pour Sylvanus Olympio, fut que Brenner s’adressa à lui en ewé et non pas en français. Les militaires comprirent qu’il s’agissait d’un Togolais et non d’un Européen. Ils le renvoyè­rent, non sans que Sylvanus Olympio ait le temps de lui répon­dre, en se débattant : - Je ne sais pas ce que ces hommes me veulent ! De sa fenêtre, au premier étage de leur villa, Mme Olympio avait suivi la scène et s’était précipitée pour aller porter à son mari les exigences des militaires que certains dirigeants politiques du nord étaient venus lui confier dans la nuit. Au moment où elle tournait au coin de la rue qui devait la conduire devant le portail de l’ambassade des États-Unis, elle entendit trois coups de feu et vit les soldats s’enfuir à pied. (La suite est connue)

Son fils Gilchrist Olympio est devenu un des principaux responsables de l'opposition au Togo.


Le Bilan

 

Le président Olympio ne voulait pas de ces demi-soldes, ceci pour deux raisons essentielles. La première : de principe, il les trouvait anti-indépendantistes. Ces soldats ont combattu sans état d’âme contre le peuple algérien luttant pour son indépendance. La seconde raison est matérielle : Olympio n’entendait pas créer une armée greveuse de budget. Quel chef d’entreprise raisonnable, est capable d’embaucher pour faire plaisir à quelques compatriotes, qui du reste, pouvaient trouver à s’occuper dans d’autres domaines ? C’est ainsi que se résu-mait sa vision du problème. Pour Olympio, la création d’une armée, était le cadet de ses soucis.

La politique olympienne, aussi bien intérieure qu’internationale, était mal comprise et mal acceptée par la base-même du CUT. La volonté du président Sylvanus de faire du CUT, une sorte de parti unique, déplaisait. Le blocage des salaires pour rembourser les dettes contractées par la gestion de l’administration française, exaspérait les travailleurs. Néanmoins, il y eut à l’intérieur du pays, quelques manifestations de protestation. De Kpalimé, le bastion du CUT, une partie de la population avait commencé à descendre sur Lomé pour barrer la route aux putschistes. Les meneurs de ce groupe de Kpalimé seront arrêtés.


La date du 13 janvier au Togo

 

La date du 13 janvier est considérée au Togo comme une fête nationale par le régime RPT mais qui selon eux fait référence a la date du 13 janvier 1967, date a laquelle Eyadema arriva au pouvoir. À ce jour l'assassinat de Sylvanus Olympio n'a fait l'objet d'aucune enquête officielle.


Milice du CUT

 

Le CUT avait une milice a sa solde mais qui ne commetait aucune exaction ou violence grave (se comportant plutôt comme une police des rues).

 

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