"Alpha Blondy FM", la nouvelle radio en vogue à Abidjan&quo...
Written by AdministratorLe chanteur Alpha Blondy a créé une radio spécialement dédiée à la lecture de contes en Côte d'ivoire.
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"Radio livre, radio livre..." Sur Alpha Blondy FM, un jingle évaporé annonce chaque soir la métamorphose du plus connu des artistes ivoiriens : le reggaeman aux millions d'albums vendus se mue alors en conteur pour ses compatriotes.Â
"Ils cheminèrent en silence deux journées encore. L'alchimiste se montrait beaucoup plus circonspect car il approchaient de la zone des combats les plus violents". La voix d'Alpha Blondy est chaude, posée. Il lit, ses petites lunettes rondes sur le nez. En fond sonore, quelques accords de guitare rythment la prose de Paolo Coelho.
Le best-seller de l'écrivain brésilien est un ovni dans la programmation littéraire d'Alpha Blondy: le pape du reggae ivoirien - un lecteur invétéré à ses propres dires - plébiscite pour l'instant davantage les classiques africains. C'est la lecture d'"Allah n'est pas obligé", de l'Ivoirien Ahmadou Kourouma, qui a lancé l'émission de culture populaire, lors de son démarrage début mars. Puis "Une vie de boy", du Camerounais Ferdinand Oyono a suivi. "L'enfant noir" du Guinéen Camara Laye et "Le monde s'effondre" du Nigérian Chinua Achebe sont déjà pré-enregistrés.
Alpha Blondy FM
"J'ai toujours aimé lire. J'étais en CM2 quand j'ai lu "La condition humaine"d'André Malraux, je n'avais rien compris mais ça m'avait plu...", raconte le chanteur, qui aspire à "faire le Bernard Pivot" ivoirien. Alpha Blondy a créé et entièrement financé Alpha Blondy FM. Une appellation que "les gens vont trouver mégalomaniaque, mais ce n'est pas grave", commente l'artiste de 62 ans, de son vrai nom Seydou Koné.
La radio aux équipements flambant neufs se trouve au dernier étage d'une galerie commerciale encore en chantier, un bâtiment sur trois niveaux qui compte déjà une dizaine de commerces en activité. C'est le chanteur-conteur lui-même qui fait construire ce petit centre commercial, près de sa maison ronde, colorée et surmontée d'une statue de Cupidon pointant son arc vers le ciel.
Des locaux luxueux
A l'intérieur des locaux, une autre sculpture, celle d'un samouraï en bronze dont le sabre a perdu sa lame, est directement cimentée au carrelage. L'oeuvre à taille réelle, achetée dans une galerie d'art de New York, appartenait au boxeur Mike Tyson, assure Alpha Blondy.Â
"Quelqu'un a dit : "Si tu veux cacher quelque chose à un Africain ou à un Noir, tu le mets dans un livre parce qu'ils n'aiment pas lire"", ironise Alpha Blondy, qui aspire à  "contaminer (ses) auditeurs" avec ses envies de lecture. "Ceux qui ne savent pas lire savent au moins écouter. C'est ce but que nous recherchons, inciter les jeunes à lire. Si on peut faire d'une pierre deux coups, les distraire tout en faisant des érudits, on aura servi à quelque chose", dit-il.
Radio livre démarre à 21 heures et dure deux heures: la première est consacrée à des rediffusions de lectures de la veille, la seconde permet d'avancer dans l'ouvrage. Toutes les 6 à 8 minutes, une chanson - souvent d'Alpha Blondy - interrompt la narration.
La radio diffuse d'autres émissions, dont un programme consacré au hip-hop, un autre axé sur "le son latino", et bientôt un programme pour enfants... Mais Radio livre est la seule dans laquelle Alpha Blondy intervient directement.
Les chauffeurs de taxi sont fans
"Ça m'a redonné le goût à la lecture", sourit Serge Allegbe, le directeur de la programmation, qui passe des heures à monter les émissions, parfois enregistrées à l'aube au domicile de la star. ""Allah n'est pas obligé", j'avais lu ça il y a longtemps. Ça m'a fait replonger dans la guerre atroce au Liberia", poursuit-il, se réjouissant du succès de l'émission, notamment chez les chauffeurs de taxi.
A la gare du Plateau, le quartier administratif et d'affaires d'Abidjan, une vingtaine d'entre eux attendent le client, accablés par le soleil ivoirien, particulièrement lourd avant la saison des pluies qui s'annonce. "Il y a plein de chauffeurs qui écoutent cette émission", témoigne Souleymane Grambouté, 30 ans, l'un des responsables de la gare de taxis.
"Quand l'heure arrive, certains passagers demandent de mettre Radio livre", raconte Sébastien Kouadio, suant devant son taxi orange. "Moi j'aime bien, mais je n'écoute que d'une oreille", observe-t-il. "Quand je suis au volant, c'est la recette qui m'intéresse..."
Le président du Malawi, Peter Mutharika, a signé une loi interdisant le mariage des jeunes de moins de 18 ans, deux mois après son adoption par les députés, a annoncé mercredi le Parlement.
Selon les militants des droits de l'Homme, le Malawi a l'un des taux les plus élevés au monde de mariage précoce, avec des fillettes âgées de neuf ou dix ans mariées de force, même si l'âge légal du mariage était auparavant fixé à 16 ans.
La nouvelle loi prévoit une peine de dix ans d'emprisonnement en cas d'infraction à cette disposition dans ce petit pays d'Afrique australe.
Cette mesure, qui fait débat depuis 2001, fait suite à une active campagne de groupes malawites et étrangers de défense des droits de l'Homme contre cette pratique qui "piège les filles, leurs familles et leurs communautés dans un cycle inter-générationnel de pauvreté".
Les mariages précoces sont le plus souvent liés à la pauvreté, les familles préférant marier leur fille mineure et qu'elle abandonne l'école, payante.Â
La moitié des 15 millions d'habitants au Malawi vit sous le seuil de pauvreté.
"A 18 ans, une fille est assez grande pour faire son propre choix", avait estimé la ministre du Genre Patricia Kaliati, au moment de l'adoption de la loi au Parlement.
Libreville "condamne avec véhémence" l'incendie de l&...
Written by Bill Emile DavolkLe gouvernement gabonais a "condamné avec véhémence" l'incendie dimanche à Libreville par des manifestants de l'ambassade du Bénin au Gabon; "Le gouvernement (...) exprime ses regrets au gouvernement du Bénin et condamne avec véhémence la destruction" de la chancellerie, indique un communiqué parvenu lundi soir à l'AFP.
Les échauffourées entre partisans de l'opposition et policiers et gendarmes guinéens ont repris mardi matin à Conakry au lendemain d'une journée de heurts qui ont fait un mort et au moins une dizaine de blessés, ont constaté les correspondants de l'AFP.
Plusieurs centaines de jeunes s'affrontaient aux forces de l'ordre à coups de pierres et de pneus brûlés contre gaz lacrymogènes, matraques et tirs de sommation en l'air, sur l'autoroute Le prince, conduisant au centre de la capitale.
Ces violences, de moindre intensité que la veille, ont provoqué des embouteillages, mais aucun blessé n'a été signalé dans l'immédiat, selon les mêmes sources.
Un photographe de l'AFP a indiqué avoir assisté à plusieurs interpellations, alors que les forces de l'ordre, déployées en nombre, empêchaient les partisans de l'opposition de se rassembler aux lieux prévus pour ces manifestations non autorisées.
Dans le quartier populaire de Hamdallaye, des habitants ont raconté à l'AFP avoir vu des descentes des forces de sécurité dans des domiciles privés.
"Je ne pouvais pas appeler, puisque tous mes téléphones sont déchargés. Nous n'avons pas eu d'électricité depuis quatre jours. Et personne ne peut sortir dans la situation où nous avons passé la nuit", a déploré l'un d'entre eux sous le couvert de l'anonymat.
Dans le quartier de Cosa, des tirs ont été entendus vers 08H30 (GMT et locales) après une nuit calme, ont rapporté des témoins, sans être en mesure d'en préciser l'origine et s'il s'agissait de coups de semonce.
Les commerces étaient fermés dans une grande partie de la capitale, ainsi que le grand marché de Madina et des écoles.
En revanche, la circulation et l'activité étaient normales dans le quartier administratif et des ambassades.
L'opposition avait appelé à manifester lundi dans toutes les communes de la capitale contre l'insécurité, dont elle impute la responsabilité au pouvoir, après l'agression de son porte-parole le 4 avril. Elle proteste également contre l'inversion du calendrier électoral par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Dénonçant "la répression qui s'est abattue sur les populations", elle a remercié ses partisans pour leur mobilisation dans la capitale lundi, les appelant à poursuivre leurs marches mardi et à "maintenir cette pression jusqu'à la satisfaction totale de ses revendications".
Les deux parties se sont renvoyé la responsabilité des violences, l'opposition dénonçant "des exactions sur des manifestants désarmés jouissant de leurs droits constitutionnels" et le gouvernement "les propos réitérés aujourd'hui par des leaders de l'opposition qui continuent à appeler à la violence et à l'insurrection".
L'opposition conteste en particulier le nouveau report des élections locales à mars 2016 soit après la présidentielle, fixée à octobre 2015. Les élections locales n'ont pas été tenues depuis 2005.
Elle dit craindre des fraudes massives en faveur du chef de l'Etat, les exécutifs communaux étant actuellement désignés par le pouvoir, des accusations rejetées par les autorités qui ont affirmé inviter officiellement les observateurs internationaux à garantir l'intégrité du scrutin.
M. Condé, un ancien opposant qui a connu la prison, est le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française, indépendante depuis 1958, dirigée jusqu'alors par des pouvoirs autoritaires, une période jalonnée de coups d'Etat et de répressions sanglantes.
Guinée: un tué et des blessés par balles lors de heurts
Written by AdministratorAu moins une personne a été tuée et une dizaine d'autres blessées lundi à Conakry, dont plusieurs par balles, dans des heurts entre manifestants et policiers, moins de deux semaines après l'appel de l'opposition guinéenne à porter dans la rue le combat contre le président Alpha Condé.
Les deux parties se sont renvoyé la responsabilité des violences, l'opposition dénonçant "des exactions sur des manifestants désarmés jouissant de leurs droits constitutionnels" et le gouvernement "les propos réitérés aujourd'hui par des leaders de l'opposition qui continuent à appeler à la violence et à l'insurrection".
Dans la soirée, le directeur de la clinique Mère et enfants de Conakry, le Pr Ibrahima Baldé, a annoncé qu'un des blessés admis dans l'établissement était décédé.
"Un jeune homme du nom de Souleymane Bah, atteint d'une balle dans le thorax, a succombé à ses blessures en début de soirée dans ma clinique", a déclaré à l'AFP le Pr Baldé.
L'opposition avait annoncé en fin d'après-midi que "le bilan provisoire de la répression" s'élevait à "une trentaine de blessés dont sept par balle réelle et un dans un état critique".
Elle a remercié ses partisans pour leur mobilisation dans la capitale, les appelant à poursuivre leurs marches mardi et à "maintenir cette pression jusqu'à la satisfaction totale de ses revendications".
Le porte-parole du gouvernement avait fait état de dix blessés dans deux hôpitaux, dont six par balles, ainsi qu'un gendarme, et de huit interpellations, précisant que "la situation semble maîtrisée par les forces de l'ordre".Â
Les tirs, qui se poursuivaient par intermittence, ont diminué d'intensité dans l'après-midi, selon le correspondant de l'AFP, qui a assisté dans la matinée à des scènes de panique parmi des habitants tentant de rentrer chez eux.
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- Démenti de l'ouverture du feu -
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De son côté, le ministère de la Sécurité a "formellement" démenti que la police ait tiré, assurant que "les différents foyers de violence ont été gérés sans utiliser d'armes à feu, conformément aux règles admises en la matière".
"Les individus se livrant actuellement à des actes de vandalisme ne peuvent en aucun cas être assimilés à des militants pacifiques exerçant une liberté consacrée par la loi", a ajouté le ministère, soulignant que les manifestations n'étaient pas autorisées.
Un médecin de l'hôpital Jean Paul II, des témoins et l'opposition ont fait état à l'AFP de trois jeunes manifestants blessés par des tirs des forces de l'ordre dans le quartier populaire de Hamdallaye, dont un touché grièvement au ventre.
Le président du groupe parlementaire de la majorité, Amadou Damaro Camara, a accusé l'opposition de "créer le chaos dans le pays or, dans cette situation tout le monde est perdant".
Le député de la commune de Ratoma, El Hadj Aliou Bah, membre de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UDFG) dirigée par l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, avait exhorté ses militants à ne "plus avoir peur des policiers et gendarmes", a constaté un correspondant de l'AFP.
"Ne provoquez personne, quand on vous dit de vous arrêter, arrêtez-vous, mais quand on vient vous attaquer alors que vous êtes innocents, ne vous laissez plus faire", a-t-il dit.
L'opposition avait appelé à manifester lundi dans toutes les communes de la capitale contre l'insécurité, dont elle impute la responsabilité au pouvoir, après l'agression de son porte-parole le 4 avril, et mercredi contre l'inversion du calendrier électoral par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Dans une déclaration commune le 24 mars à Paris, les chefs de l'opposition ont appelé à "la reprise des manifestations citoyennes pour exiger la satisfaction des revendications" de l'opposition, estimant que le président Alpha Condé a perdu "toute légitimité".
Ils dénoncent en particulier le nouveau report des élections locales à mars 2016 soit après la présidentielle, fixée à octobre 2015. Les élections locales n'ont pas été tenues depuis 2005.
L'opposition espérait pouvoir limiter les risques de fraude en faveur de M. Condé à la présidentielle en remportant préalablement aux élections locales un certain nombre d'exécutifs communaux, actuellement désignés par le pouvoir.
Nigeria: le nouveau président "ne peut pas promettre" de re...
Written by AdministratorÂ
Le président nouvellement élu du Nigeria Muhammadu Buhari a reconnu mardi qu'il ne pouvait "pas promettre" de retrouver les 219 lycéennes de Chibok enlevées il y a un an jour pour jour par le groupe islamiste Boko Haram.Â
"Nous ne savons pas si les filles de Chibok peuvent être secourues. Leur localisation reste inconnue. J'aimerais beaucoup pouvoir le faire, mais je ne peux pas promettre de les retrouver", a déclaré M. Buhari dans un communiqué.
"Mais je dis à tous les parents, les familles et les amis de ces enfants que mon gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour les ramener à la maison", poursuit-il.
L'attitude du nouveau chef d'Etat, qui entrera en fonction en mai, contraste avec celle du président sortant Goodluck Jonathan - battu à la présidentielle du 28 mars - qui n'avait pas semblé considérer comme une priorité de retrouver les jeunes filles kidnappées dans le nord-est du Nigeria le 14 avril 2014, jusqu'à ce qu'une campagne de pression internationale le force à réagir.
M. Jonathan a répété plusieurs fois que les jeunes filles seraient libérées, mais sans donner aucune information précise.
L'armée nigériane avait de son côté affirmé l'an dernier savoir où les adolescentes se trouvaient, mais elle avait jugé trop risqué pour la vie des otages une opération militaire de sauvetage.
Muhammadu Buhari, qui a battu M. Jonathan en axant notamment sa campagne sur la lutte contre Boko Haram, a déclaré qu'il fallait être "honnête" sur le sort des jeunes filles et sur l'insurrection islamiste.
"Quand mon gouvernement prendra ses fonctions à la fin mai, nous ferons tout pour battre Boko Haram", a promis l'ancien général de 72 ans, réputé pour sa fermeté.
De nombreuses actions sont prévues au Nigeria et dans le monde ce mardi - veillées à la bougie, prières et rassemblements - pour marquer le premier anniversaire du kidnapping de Chibok.
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Nigeria: les lycéennes rescapées de Chibok réapprennent
Le quotidien de Deborah ressemble à celui des étudiantes des séries télévisées américaines: après une journée de cours, sur un campus flambant neuf, elle fait du basket, du volley ou de l'aérobic. Le week-end, elle aime nager et se détendre.
Une vie à mille lieues de celle qu'elle menait il y a tout juste un an dans la ville de Chibok, dans le nord-est du Nigeria.
Le 14 avril 2014 au soir, Deborah tentait de trouver le sommeil dans le dortoir de son lycée pour filles à la veille d'un examen important, quand les islamistes de Boko Haram sont arrivés.
Au total, 276 lycéennes ont été enlevées à Chibok ce soir-là . Un kidnapping massif qui a provoqué une vague d'indignation à travers le monde.
Deborah fait partie des 57 jeunes filles qui ont réussi à fuir dans les heures qui ont suivi le rapt. Mais pour les 219 autres otages et leur famille, le calvaire n'a jamais cessé depuis.
Malgré les promesses à répétition des autorités nigérianes et les messages rassurants de l'armée qui soutenait avoir retrouvé la trace des otages, on est toujours sans nouvelles des lycéennes kidnappées.
Le chef du groupe islamiste Boko Haram, Abubakar Shekau, a promis de les vendre "en esclaves", avant d'assurer plus tard dans une nouvelle vidéo de propagande les avoir "mariées de force". Selon de nombreux experts, ces deux versions sont envisageables. Et il est fort possible que les otages aient été dispersées depuis longtemps.
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- "Un mal pour un bien" -
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Deborah étudie désormais à l'Université Américaine du Nigeria (AUN), à Yola (nord-est), avec 20 autres rescapées de Chibok.
Cette université financée par des fonds privés, qui s'étale sur des dizaines d'hectares à la sortie de la ville, est bien plus luxueuse que la moyenne des établissements nigérians et contraste très nettement avec l'environnement dans lequel Déborah a été élevée à Chibok, une petite ville aux infrastructures en ruines.Â
Au restaurant de l'hôtel du campus, qui sert des pizzas et des hamburgers au bord de la piscine, des étudiants discutent avec leurs professeurs, dont certains sont des expatriés occidentaux, autour d'un soda.
"C'est un environnement magnifique" reconnaît Deborah, dans un échange de courriels avec l'AFP.
Les 21 étudiantes suivent un programme qui doit leur donner accès à un cursus universitaire dès l'année prochaine.
Certaines d'entre elles disent vouloir devenir médecins ou avocates. Toutes sont conscientes du trésor que représente l'éducation --qui plus est un enseignement de qualité, comme celui de l'AUN--, dans un pays où tant d'enfants sont privés d'école.Â
Mais cette opportunité qui leur est offerte a un arrière-goût amer au moment du premier anniversaire du kidnapping de Chibok. Toutes savent que sans cette terrible attaque islamiste, elles n'auraient sans doute jamais pu aller à l'université.
"Quand l'insurrection a éclaté, j'étais dévastée. Mais je ne savais pas que ce serait un mal pour un bien..." confie Mary, non sans culpabilité.
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- "Aider Chibok en retour" -
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Les étudiantes de l'AUN espèrent bien pouvoir faire profiter leur ville natale, aujourd'hui dévastée, de leur fabuleuse expérience.
"Ca a été une aventure horrible". Mais "nous n'avons pas été détruites par cette attaque. Nous nous voyons comme des personnes qui ont été choisies pour apporter des changements positifs en retour, pas seulement à Chibok, mais aussi à notre pays et dans le monde" explique Sarah.
Le rêve de Deborah: travailler pour les Nations Unies, "pour aider ma communauté de Chibok, le Nigeria, et le reste du monde".
Le président Goodluck Jonathan a été très critiqué, au Nigeria et dans le monde, pour avoir tardé à réagir au lendemain de l'attaque de Chibok. Une action rapide aurait sans doute augmenté les chances de retrouver les 219 otages au moment où elles étaient encore réunies dans les environs.
Cette erreur politique, et son incapacité à juguler l'insurrection islamiste, qui a fait des milliers de morts dans le nord du Nigeria depuis 2009, ont probablement joué un rôle majeur dans la défaite de M. Jonathan à la présidentielle fin mars.
Le vainqueur de la présidentielle, Muhammadu Buhari, qui sera investi le 29 mai, a promis de faire de la lutte contre Boko Haram la priorité de son mandat.
Les ex-otages, elles, disent prier "tous les jours" pour que leurs camarades soient enfin retrouvées. Mais avec la perspective de leur nouveau cursus, elles ont retrouvé "l'espoir d'un jour réaliser (leurs) rêves".
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Kenya: un mort, environ 150 blessés dans une panique après une explo...
Written by AdministratorUn étudiant est mort et quelque 150 ont été blessés dimanche sur un campus près de Nairobi, lors d'un mouvement de panique suscité par les explosions d'un câble électrique qui a fait craindre une nouvelle attaque islamiste, ont annoncé des responsables.
"Un câble électrique a explosé à l'extérieur de la résidence universitaire, la résidence elle-même n'a pas été touchée, mais les étudiants ont cru qu'il y avait une attaque", a déclaré à l'AFP le professeur Peter Mbithi, vice-président de l'université de Nairobi, dont dépend le campus touché.
Il y a dix jours, l'attaque menée par un commando islamiste contre l'université de Garissa, dans l'est du Kenya, a fait 148 morts dont 142 étudiants.Â
Plusieurs étudiants se sont jetés dans le vide par la fenêtre de leur chambre, certains du cinquième étage et l'un d'eux a trouvé la mort, a expliqué le Pr Mbithi. "Il y aussi eu une bousculade", a-t-il poursuivi, précisant qu'environ 150 étudiants avaient été blessés après avoir sauté par les fenêtres ou bien dans la bousculade.
"La plupart souffrent de blessures légères et ont pu quitter l'hôpital", a-t-il ajouté.
Selon le ministre de l'Education, Jacob Kaimenyi, l'explosion a eu lieu dimanche à l'aube, alors que les étudiants dormaient, sur le campus de Kikuyu, situé à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de la capitale et qui dépend de l'université de Nairobi.
Dimanche, "vers 05H30, il y a eu des explosions sur un câble électrique souterrain défectueux qui alimente en électricité la résidence Kimberly, sur le campus de Kikuyu. Cela a causé un mouvement de panique et la fuite d'étudiants qui pensaient qu'il s'agissait d'une attaque", a déclaré M. Kaimenyi à la presse.
Selon le ministre, 20 étudiants sont toujours hospitalisés avec des blessures graves, dont quatre nécessitant des interventions chirurgicales. Un étudiant blessé est dans un état critique, selon lui.
Le 2 avril, un commando islamiste a attaqué à l'aube l'université de Garissa, ouvrant le feu sur ceux qu'ils croisaient, avant de pénétrer dans les bâtiments de la résidence universitaire, surprenant les étudiants au réveil.
L'attaque a fait 148 morts, dont 142 étudiants, certains exécutés de sang-froid. Les islamistes somaliens shebab, qui ont multiplié les attaques meurtrières au Kenya depuis que l'armée kényane est entrée en Somalie en octobre 2011 pour les combattre, ont revendiqué l'attaque et menacé le Kenya d'une "longue et épouvantable guerre" et d'un "nouveau bain de sang".
La police a confirmé que l'explosion de dimanche était bien due à un incident électrique. "Il n'y a pas de raison de s'alarmer, même si l'on peut comprendre les peurs après les récents événements" à Garissa, a expliqué le chef de la police de Nairobi Benson Kibue.
"Nous avons mis en place des mécanismes pour protéger nos établissements d'enseignement supérieur et il ne doit pas y avoir de panique ou de peurs à travers le pays", a de son côté assuré le vice-président kényan William Ruto dans un communiqué.
Les pays en voie de développement sont-ils «connectés»? ....Un spÃ...
Written by AdministratorOn s’en doutait, les téléphones portables ont la cote dans les pays en voie de développement. De plus en plus d’individus possèdent aussi un ordinateur et surfent sur internet. Les réseaux sociaux sont prisés, du moins quand ils bénéficient de la connexion à internet. Un petit tour des statistiques sur l’utilisation des nouvelles technologies dans les pays en émergence montre que la révolution numérique a bien commencé. Un spécialiste de la question fait le bilan de la situation au Togo.
Des centaines de personnes ont été interrogées dans 32 pays en voie de développement par le centre de recherche américain Pew au sujet des technologies numériques qu’ils utilisent et de l’influence d’internet sur leur quotidien.
Dans les pays du Sud, l’accès à internet est très différent selon les régions du monde. Si 76% des citoyens chiliens ont accès à internet ou possèdent un smartphone, et qu’ils sont 67% dans le même cas au Venezuela, et 60% en Chine, au Liban et en Argentine, les Africains, eux, ne sont que 20% à 30% à avoir un accès au moins occasionnel à internet. Et au Bangladesh, ils sont 11%, et seulement 8% au Pakistan, à surfer de temps en temps.
« Pas plus de 10% de la population ont accès à un internet que je qualifierai de bas de gamme, au Togo », estime un consultant en informatique résident à Lomé, désireux de préserver son anonymat. « Ces chanceux se connectent dans les cybercafés, essentiellement où, pour un euro, on peut surfer plus de deux heures », précise-t-il. « Mais la connexion est capricieuse, dans tout le pays, et même pour ceux qui sont câblés à domicile. Au Togo, il n’y a pas de fibre optique. Des travaux ont commencé il y a plus d’un an mais on ne voit toujours rien venir », raconte cet observateur. « Nous-mêmes, informaticiens, avons du mal à mettre nos programmes à jour », détaille-t-il.
Facebook mobilise les Africains
« Et je crois que cette absence de connexion fluide à internet, cette difficulté d’accès à l’information est voulue », lâche l’informaticien. Facebook mobilise les Africains, surtout ceux de la diaspora et leur famille en Afrique, selon lui, mais Twitter est quasiment inutilisé, du moins au Togo. D’ailleurs, « un printemps africain [en référence aux printemps arabes] boosté par les réseaux sociaux, comme on l’a vu au Maghreb et en Egypte, c’est exclu : l’accès à internet est si faible et la connexion si mauvaise ! C’est impossible », juge-t-il. « Ceux qui sont connectés en permanence en Afrique sub-saharienne, ce sont ceux qui ont le pouvoir ; le pouvoir et l’argent, car certains demandent une connexion satellitaire à internet. Et ceux qui ont le pouvoir n’ont aucun intérêt à ce que le reste de la population puisse communiquer facilement et rapidement », conclut ce cadre.
L’étude de Pew révèle justement que les trois quarts des discussions sur les réseaux sociaux au Liban ont pour sujet la politique. Et c’est aussi le cas en Egypte (66%) et en Jordanie (63%). En Ukraine, si seulement 53% de la population a accès à une connexion, huit internautes sur 10 s’informent sur la Toile. Et les Russes sont déjà 8 personnes sur 10 à posséder leur propre ordinateur.
C’est en Asie du Sud-Est que les réseaux sociaux semblent avoir le plus de succès... et même plus de succès que dans les pays industrialisés depuis longtemps. 93% des Philippins interrogés disent utiliser des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter, contre 74% des internautes aux Etats-Unis. Les Philippines détiennent ainsi le record du taux d'utilisation des réseaux sociaux des pays émergents. Et, sans surprise, ce sont les jeunes qui se servent le plus d’internet : les jeunes Thaïlandais de 18 à 34 ans, par exemple, sont 83% à se connecter alors qu’ils ne sont plus que 27% à se brancher chez les plus de 35 ans.
Chercher du travail sur internet est aussi répandu en Asie du Sud. Plus de la moitié de ceux qui ont accès à internet en Inde (où ils sont 20% à y avoir accès) et au Bangladesh assurent se servir de ce média pour tenter de trouver un emploi.
Les informations médicales sont aussi très recherchées dans les pays en voie de développement, surtout par les femmes (72%). 64% des internautes polonais utilisent internet pour avoir des informations médicales, par exemple.
89% des Nigérians ont un téléphone portable
En ce qui concerne la téléphonie, les habitudes des pays émergents sont connues. Personne, ou presque, n’a de téléphone fixe dans certains pays. C’est le cas du Nigeria, du Ghana, du Bangladesh ou de l’Ouganda, où seul 1% des sondés a déclaré avoir une ligne fixe, alors que 89% des Nigérians et 76% des Bangladais ont un téléphone portable.

Au Togo aussi, les téléphones portables sont légions. « La téléphonie mobile est accessible à tous, ici, surtout depuis que les Chinois sont entrés sur le marché africain », remarque notre consultant. « On peut trouver des téléphones portables à moins de 10 euros et dessmartphones à moins de 40 euros ! Garantie : deux semaines d’utilisation », plaisante l’informaticien. Et le tarif des communications défie toute concurrence alors qu’au Togo, seuls trois opérateurs se disputent le marché. « 1 euro, 1,5 euro, suffit à acheter une puce téléphonique. Pour 70 centimes d’euro, le prix de la plus petite carte de recharge de crédit de communication, on peut appeler cinq à six minutes en local. Et un texto coûte moins d’un centime d’euro », indique-t-il. « Même les plus pauvres font l’effort d’acquérir un téléphone portable, car tout le monde en a un au Togo. Ceux qui ont entre 50 et 70 ans en ont aussi. Il n’y a que les vieilles grands-mères à qui il faut aller rendre visite lorsque l’on veut leur parler », remarque le spécialiste.
Les pays en voie de développement, concluent justement les chercheurs du centre Pew, utilisent plus les nouvelles technologies de communication que les pays développés par rapport à leur moyen. Au Togo, par exemple, le salaire minimum mensuel est de 30 euros, la part de ce revenu consacré aux télécommunications peut vite s’élever à 10%.