L'ex-majorité a annoncé que ses députés ne siègeraient plus à l'assemblée intérimaire du Burkina Faso, après le vote d'un nouveau code électoral qui exclut les partisans du président déchu Blaise Compaoré des élections présidentielle et législatives d'octobre.
"Les partis politiques membres du groupe Alliance pour la république et la démocratie (ancienne majorité) suspendent leur participation au CNT", le Conseil national de transition, "jusqu'à la relecture du texte adopté", ont-ils annoncé dans un communiqué transmis vendredi à l'AFP.
Les députés du CNT, l'assemblée intérimaire, ont voté mardi soir dans l'euphorie un nouveau code électoral rendant "inéligibles" les personnes ayant "soutenu un changement inconstitutionnel portant atteinte au principe de l'alternance politique".
Ce texte fait référence à la tentative de révision de la Constitution fin octobre par Blaise Compaoré afin de se maintenir au pouvoir, et qui avait finalement causé sa chute.
Seuls les dix députés de l'ancienne majorité ont voté contre le nouveau code électoral, adopté avec 75 voix pour et 3 abstentions.
"Nous remettons en cause la conduite partisane et insécurisée du processus électoral et rendons la transition responsable de la crise ouverte et des conséquences qui pourraient en découler", ont indiqué les sept partis signataires du communiqué, qui ont également annoncé la suspension de leur participation à la Commission vérité et réconciliation burkinabè.
Des autorités de transition ont succédé au régime de Blaise Compaoré, tombé après 27 ans de règne. Elles tiendront les rênes du Burkina jusqu'aux résultats des prochaines élections, dont le premier tour est prévu le 11 octobre.
Le gouvernement intérimaire "mène le pays à la dérive et expose les Burkinabè à des fractures irréversibles", a affirmé l'ex-majorité, qui a annoncé entrer en "résistance" contre les autorités, accusées de mener "une politique aux relents oppressifs et répressifs".
Une dizaine de proches de l'ex-président, dont trois anciens ministres et un ancien Premier ministre, ont été interpellés depuis le début de la semaine, principalement pour "malversations".
Plusieurs partisans de Djibrill Bassolé, l'ex chef de la diplomatie de M. Compaoré ont également été interpellés.
Cet ancien ministre, considéré comme l'un des favoris de la présidentielle d'octobre, a dénoncé jeudi des "manoeuvres" et autres "artifices juridiques et politiques" pour favoriser l'ancienne opposition au président Compaoré.
L'armée tchadienne paie un lourd tribut dans la guerre implacable qu'elle mène depuis début février contre les islamistes nigérians de Boko Haram, avec 71 soldats tués et 416 blessés, soit environ 10% des effectifs engagés mis hors de combat.
Depuis le déclenchement le 3 février d'une offensive terrestre au Nigeria depuis le Cameroun, puis depuis le Niger, "71 de nos vaillants soldats sont tombés glorieusement sur les différents champs de bataille. Nous déplorons également 416 blessés dans nos rangs, tout cela pour une cause juste et noble qui est celle de faire régner la paix et la sécurité dans la sous-région", a déclaré vendredi à N'Djamena lors d'un point de presse le chef d'état-major de l'armée tchadienne, le général de corps d'armée Brahim Seid.
Le Tchad n'a jamais indiqué officiellement le nombre total de soldats engagés dans la guerre contre les islamistes nigérians, mais selon des sources militaires, les effectifs sont de l'ordre de 5.000 hommes.
"Depuis le 17 janvier 2015 (date à laquelle l'opération a été autorisée par le Parlement tchadien) jusqu'à nos jours, nos vaillantes forces armées et de sécurité ont combattu la secte Boko Haram et l'ont traquée dans ses différents repaires. C'est ainsi qu'elles ont libéré 11 localités camerounaises, nigérianes et nigériennes des mains de Boko Haram", a poursuivi le chef d'état-major.
- la traque va continuer -
"Les forces tchadiennes continueront à traquer les terroristes de Boko Haram partout où ils se trouveront, afin de ramener la quiétude à nos populations meurtries", a ajouté le général.
Le 3 avril, le chef d'état-major tchadien avait jugé que la "capacité de nuisance" de Boko Haram avait été réduite "au maximum" après la prise par les forces tchado-nigériennes de Malam Fatori dans le nord-est du Nigeria.
Selon le général, les "grandes villes (nigérianes) occupées par Boko Haram sont désormais entre les mains des forces armées régulières" du Tchad, du Niger, ou du Nigeria.
L'offensive a été décidée par le président Idriss Déby Itno qui jugeait que les "intérêts vitaux" du Tchad étaient en jeu face à l'expansion territoriale des islamistes dans le nord-est du Nigeria, qui menaçait la stabilité des pays riverains du lac Tchad (Nigeria, Cameroun, Niger, Nigeria).
Le président tchadien avait aussi critiqué à mots à peine couverts l'inertie du gouvernement nigérian du président Goodluck Jonathan - battu à l'élection du 28 mars - face à Boko Haram, qui avait proclamé l'an dernier la création d'un "califat" sur les zones qu'il contrôlait, des pans entiers du nord-est du Nigeria.
L'armée tchadienne s'était d'abord déployée à la frontière camerouno-tchadienne pour prêter main forte à l'armée camerounaise, dont les troupes d'élite sont engagées depuis bientôt un an pour contenir l'avancée des islamistes.
Le bilan des pertes tchadiennes témoigne de la violence des combats contre Boko Haram. Les armées de la région ont également régulièrement fait état de pertes énormes dans les rangs des insurgés, sans qu'il soit possible de le vérifier de sources indépendantes, même si des habitants interrogés par l'AFP ont corroboré à plusieurs reprises de tels bilans.
- 'débusquer' les insurgés -
En première ligne dans la lutte contre les groupes jihadistes au Sahel, M. Déby avait envoyé son armée dans la nord du Mali aux côtés de l'armée française début 2013. L'armée tchadienne avait alors enregistré une cinquantaine de tués au front.
Désormais, les armées coalisées jugent que la capacité militaire de Boko Haram a été sévèrement touchée. "La première phase qui est la plus dure est presque finie", avait estimé le 3 avril le chef d'état-major tchadien.
Mais selon son homologue nigérien, Seyni Garba, "ça ne veut pas dire que la menace est écartée totalement". Si Boko Haram est suffisamment "désorganisé" pour pouvoir mener des "attaques massives", il continue à mener une "guerre asymétrique" à travers "des actions kamikazes et la pose de mines ou d'engins explosifs".
"Il y a encore des groupuscules dans certaines localités", notamment dans les îles du lac Tchad et dans la forêt de Sambisa où certains islamistes peuvent "se cacher" et où "il faudra aussi aller les chercher", a-t-il ajouté.
La deuxième phase de l'opération menée par les forces de la coalition consistera donc à faire "du ratissage" afin de "débusquer" les insurgés, selon les deux responsables militaires.
Le Kenya bloque des transferts de fonds cruciaux vers la Somalie
Written by AdministratorLe Kenya a gelé mercredi les comptes de 85 personnes et entités soupçonnées de liens avec les islamistes somaliens shebab, parmi lesquelles les principales compagnies de transfert d'argent vers la Somalie, bloquant ainsi des mouvements de fonds essentiels à la population somalienne.
Cette liste des personnes et organisations a été publiée au Journal officiel. Mohamed Mohamud, cerveau présumé de l'attaque de l'université kényane de Garissa, qui a fait 148 morts le 2 avril, y côtoient d'importantes ONG kényanes.
Ces entités et personnalités ont 24 heures pour présenter leur défense, mais leurs comptes bancaires sont préventivement bloqués, selon le ministère des Finances.
Chaque année, la diaspora somalienne, répartie à travers le monde et notamment au Kenya, envoie environ 1,1 milliard d'euros en Somalie.
Faute de système bancaire en Somalie, les mouvements se font via les compagnies de transfert d'argent, elles-mêmes adossées à des établissements bancaires. Geler leurs comptes bloque de facto leurs activités.
Mercredi, une agence du centre de Nairobi d'une des plus importantes de ces compagnies, Dahabshiil, informait ses clients être fermée "jusqu'à nouvel ordre".
Le président de l'Association des bureaux de change et de transfert d'argent, Anthony Wachira, a réagi en soulignant que 13 des 14 compagnies de transfert listées étaient adhérentes de son association et possédaient une licence de la Banque centrale du Kenya (CBK), "dénonçant le fait que des entreprises agréées soient mélangées à de présumés terroristes".
Il a appelé les autorités kényanes à permettre aux entreprises visées de continuer à travailler durant les enquêtes sur de présumés liens avec le terrorisme.
La décision kényane porte un coup dur à ces entreprises, mais aussi à l'économie somalienne d'autant que ces compagnies sont depuis des mois dans le collimateur d'autres pays.
Leurs activités sont suspendues aux Etats-Unis, faute de partenaire bancaire, alors qu'au Royaume-Uni et en Australie, des banques comme la Barclays, soumises à des régulations toujours plus strictes dans le cadre de la lutte antiterroriste, se montrent elles aussi réticentes à les garder comme clients.
- ONG dans le collimateur -
Les transferts d'argent de ces compagnies reposent sur le système de la "hawala", qui permet à l'expéditeur de déposer à un guichet quelque part dans le monde une somme d'argent remise quelques instants plus tard à son destinataire.
Ce système sans transmission physique de moyen de paiement, basé sur des compensations et la confiance entre les différents acteurs du réseau, remonte au Moyen-Age et est utilisé à travers le Moyen-Orient, en Afrique du nord et dans la Corne ou en Asie du sud.
La hawala, qui permet d'atteindre des zones dépourvues de système bancaire, laisse peu de traces écrites. Elle est sans doute utilisée pour financer des activités terroristes, mais aussi par des millions de Somaliens qui dépendent de l'aide de leurs proches, émigrés à l'étranger.
Samedi, deux jours après l'attaque de l'université de Garissa, à 150 km de la frontière somalienne dans l'est kényan, le président kényan Uhuru Kenyatta avait averti que ceux qui "planifient et financent" le terrorisme étaient "profondément implantés" dans la société kényane".
L'attaque, dans laquelle 142 étudiants, trois policiers et trois soldats ont été tués, est la plus meurtrière sur le sol kényan depuis l'attentat d'Al-Qaïda contre l'ambassade des Etats-Unis à Nairobi en 1998 (213 morts).
Parmi les ONG également citées au JO mercredi, figurent notamment les associations Muslims for Human Rights (Muhuri) et Haki Africa qui luttent contre la stigmatisation des populations musulmanes kényanes, essentiellement originaires du Nord, de l'Est et de la côte du pays, et la répression aveugle dont elles sont victimes quand le pays est frappé par une attaque des shebab.
"Nous ne faisons que mettre en place des programmes de défense des droits de l'Homme, pas du terrorisme. Tout retard dans l'accès à nos fonds aura un impact négatif sur notre travail", a déploré le directeur de Haki Africa, Hussein Khalid.
Hassan Abdile, son homologue de Muhuri a assuré que l'ONG "était en règle" et "ses rapports financiers ouverts pour examens", appelant le gouvernement à revenir sur sa décision, afin de ne pas pénaliser les bénéficiaires pauvres de ses programmes.
TV5Monde toujours perturbée après une cyberattaque jihadiste
Written by AdministratorLa chaîne francophone TV5Monde, cible mercredi soir d'un piratage "inédit et de grande envergure" mené par des individus se réclamant du groupe jihadiste Etat islamique (EI), était toujours jeudi matin dans l'impossibilité de produire et de diffuser ses journaux, une cyberattaque vivement dénoncée par le gouvernement.
Le piratage de TV5 est une "atteinte inacceptable à la liberté d'information et d'expression", a estimé le Premier ministre Manuel Valls sur son compte Twitter.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, la ministre de la Culture Fleur Pellerin et le ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius se sont rendus jeudi matin au siège de TV5 Monde, avenue de Wagram à Paris, où les attendait Yves Bigot, le directeur général de la chaîne.
"L'enquête est lancée", a déclaré Bernard Cazeneuve, qui a affiché sa détermination face "aux terroristes", tandis que Fleur Pellerin a annoncé qu'elle allait réunir les dirigeants des grands médias.
Cette cyberattaque est "un acte écoeurant et lâche", a tweeté la Secrétaire d'Etat au Développement et à la Francophonie Annick Girardin. "Cette chaîne véhicule la langue française à travers le monde, célèbre sa diversité, crée des ponts entre francophones du monde. Ce sont des valeurs qui ont été attaquées sciemment".
Cette attaque "inédite et de grande envergure", selon la chaîne, est survenue vers 22H00 heure de Paris (20H00 GMT). Les émissions ont été coupées, remplacées par un écran noir sur l'ensemble des onze chaînes de TV5Monde. Dans le même temps, la chaîne perdait le contrôle de ses pages Facebook et comptes Twitter, ainsi que de ses sites internet qui affichaient tous des revendications de l'Etat islamique.
"C'est une cyberattaque à la fois extrêmement ciblée et puissante", a déclaré jeudi matin Yves Bigot à l'AFP. "Depuis 5H00, nous avons réussi à émettre un programme unique sur l'ensemble de nos chaînes. Pour l'instant nous ne pouvons pas produire nos propres journaux télévisés. Ce ne sera pas rétabli avant 14H00", a-t-il ajouté.
"Nous diffusons un programme de secours pour ne pas avoir d'écran noir. On n'a pas de mails. Tout le systême informatique est bloqué", a précisé à l'AFP Jean Corneil, Directeur des ressources humaines de TV5.
Dans le hall de la télévision, des affiches papiers écrites au feutre pour les employés indiquaient: "hier soir, nous avons été victimes d'une attaque informatique massive (...) Une réunion se tiendra à 11H00 dans la cafétéria".
- CV de militaires français -
La chaîne a "repris la main sur Facebook et Twitter", peu avant 02H00 jeudi. Mais le site internet restait "en maintenance" vers 09H30 (07H30 GMT).
Des documents présentés comme des pièces d'identité et des CV de proches de militaires français impliqués dans les opérations contre l'EI ont été postés sur le compte Facebook de TV5Monde par les pirates.
"Soldats de France, tenez-vous à l'écart de l'Etat islamique! Vous avez la chance de sauver vos familles, profitez-en", pouvait-on lire dans un message des pirates publié sur Facebook pour accompagner ces documents. "Au nom d'Allah le tout Clément, le très Miséricordieux, le CyberCaliphate continue à mener son cyberjihad contre les ennemis de l'Etat islamique", ajoutait le texte.
Le message accusait le président François Hollande d'avoir commis "une faute impardonnable" en menant "une guerre qui ne sert à rien". "C'est pour ça que les Français ont reçu les cadeaux de janvier à Charlie Hebdo et à l'Hyper Casher", ajoutaient les pirates, en référence aux attentats sanglants contre l'hebdomadaire satirique et le magasin, qui avaient fait 17 morts entre le 7 et le 9 janvier à Paris.
La France fait partie d'une coalition militaire internationale antijihadiste menée par les Etats-Unis, qui procède à des bombardements aériens depuis plusieurs mois en Irak et en Syrie, où l'EI a saisi de vastes territoires et déclaré un "califat".
Près de 1.500 Français au total ont quitté la France à destination des zones de jihad en Syrie et en Irak, où ils constituent près de la moitié des jihadistes européens, selon un rapport du Sénat publié mercredi.
Le CyberCaliphate est "en train de rechercher les familles de militaires qui se sont vendus aux Américains", affirmaient encore les pirates sur Facebook.
Ce piratage est intervenu le jour du lancement de TV5Monde Style HD, nouvelle chaîne thématique dédiée à "l'art de vivre à la française", qui a commencé à émettre mercredi en français dans la zone Asie-Pacifique, dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient.
Pour M. Bigot, le piratage "n'a aucun lien" avec ce lancement, car une cyberattaque d'une telle puissance nécessite des semaines de préparation.
Chaîne internationale de télévision francophone basée à Paris, TV5Monde est reçue dans plus de 200 pays et territoires dans le monde.
Nigeria: Aisha Buhari, un nouveau style de Première dame, douce et hu...
Written by Administrator"Qui aurait cru que l'austère et taciturne général Buhari avait une femme aussi douce, souriante et sympathique?" faisait remarquer le quotidien nigérian Vanguard, peu après l'élection la semaine dernière de l'opposant Muhammadu Buhari à la tête du Nigeria.
Restée en retrait pendant une grande partie de la campagne électorale, la gracieuse Aisha Buhari devrait imposer à "Aso Rock", la résidence présidentielle d'Abuja, un style très différent de celui de l'actuelle première dame.
On en sait peu, pour l'instant, sur cette femme, à part les quelques détails qui ont filtré dans les médias nigérians, selon lesquels elle est âgée de 44 ans, et a épousé M. Buhari en 1989 (après qu'il eut divorcé de sa première femme l'année précédente), avec qui elle a eu cinq enfants.
"J'ai rencontré Aisha Buhari à trois reprises, et elle m'a fait l'effet de quelqu'un d'humble (...), une oreille attentive", affirme l'avocate Ebere Ifendu, présidente de l'ONG Forum des femmes en politique, à Abuja.
La gouailleuse Patience, épouse du chef de l'État sortant Goodluck Jonathan, est pour sa part très connue des journalistes - et plagiée des humoristes - pour ses sorties tonitruantes, ses frasques télévisées et les scandales politiques et financiers auxquels elle a été associée.
"Patience est comme un éléphant dans un magasin de porcelaine! Totalement incontrôlable", juge Yemisi Ransome-Kuti, la présidente du Nigeria Network of NGOs, une plateforme de la société civile.
"Nous espérons qu'Aisha sera une Première dame très différente, et qu'elle va aider à ramener le calme et l'harmonie à la présidence", poursuit-elle.
- Aisha, sereine et soulagée -
Dans la maison des Buhari, nichée dans une rue résidentielle d'Abuja, le calme d'Aisha contrastait, mardi dernier, avec l'effervescence des cadres du Congrès Progressiste (APC), membres de l'équipe de campagne de Muhammadu, son époux.
Pendant que le comptage officiel des voix se poursuivait, la commission électorale égrainant les résultats de l'élection présidentielle du weekend au compte-gouttes, État par État, les piliers de l'APC venaient d'annoncer la victoire de leur candidat, et la nouvelle se répandait à travers le pays, provoquant des scènes de liesse populaire, notamment à Kano, la grande ville du nord.
Vêtue d'une tunique couleur crème et d'un voile brodé orange et rose, celle qui allait devenir première dame, officiellement, quelques heures plus tard, semblait sereine et soulagée.
"Ce long périple est en train de toucher à sa fin" confiait-elle à l'AFP, évoquant la campagne électorale, qui lui a laissé une impression "mitigée". Une façon pudique d'évoquer les coups bas et les attaques personnelles dont a été victime son mari, tour à tour taxé d'islamisme, accusé d'être inéligible par manque de diplômes et soupçonné d'être en phase finale d'un cancer.
Mme Buhari préfère évoquer les aspects positifs de cette longue période de turbulences qui a mené le Nigeria à sa première alternance démocratique.
Celle qui est longtemps restée dans l'ombre de son mari a pourtant fini par entrer en scène, en fin de campagne, pour le défendre avec ferveur.
"Je le connais personnellement. Pas en tant que dirigeant du Nigeria. Je le connais en tant que mari et je suis convaincue que les Nigérians devraient se sentir en confiance avec lui. Il va y arriver", répétait-elle une fois de plus avec conviction, mardi.
- Jeter des pierres sur les opposants -
Il faut dire que Patience Jonathan n'a pas hésité à jeter de l'huile sur le feu, pendant la campagne. Elle est même allée jusqu'à appeler ses partisans à jeter des pierres sur tous ceux qui réclament "le changement" - - slogan de l'opposition -, lors d'un meeting politique, début mars, provoquant une longue polémique dans la presse nigériane et la colère de l'APC.
Mme Jonathan, bien que surnommée "Mama Peace" par ses fans, est une habituée des scandales médiatiques.
Avant même l'élection de son mari à la tête de l'État, elle a été soupçonnée, en 2006, par la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC), d'avoir blanchi une importante somme d'argent.
En 2012, elle est devenue "Secrétaire permanente" de l'État pétrolier de Bayelsa (sud), dont son mari est originaire et ancien gouverneur, une nomination très critiquée par l'opposition qui a crié au "népotisme" et au "favoritisme".
Patience "a peut-être mal interprété le rôle qu'elle était censée jouer", avance Mme Ifendu.
"Il n'y a pas de rôle officiel de première dame au Nigeria, selon la Constitution", rappelle Mme Ransome-Kuti, il dépend donc bien souvent de la dimension que veut bien lui accorder le président.
"Ce que nous attendons de la prochaine première dame: Plus de décorum", tranche-t-elle.
L'organisation de la Coupe d'Afrique des nations 2017 a été attribuée mercredi au Gabon, accentuant ainsi la domination francophone pour l'accueil du tournoi le plus important du continent et dont la Côte d'Ivoire est le tenant du titre.
Cette édition 2017 devait initialement se disputer en Libye avant que ce pays, en proie à une guerre civile, ne se désiste. La Libye post-Kadhafi avait auparavant déjà échangé avec l'Afrique du Sud l'organisation des tournois 2013 et 2017.
Et depuis l'Afrique du Sud en 2013, la balance penche nettement du côté de la langue de Molière au détriment de celle de Shakespeare: Guinée équatoriale en 2015 (le français y est langue officielle aux côtés de l'espagnol vernaculaire), Gabon (2017), Cameroun (2019), Côte d'Ivoire (2021) et Guinée (2023).
La domination de l'Afrique de l'Ouest est donc prégnante avec le retour de la CAN au Gabon, qui avait organisé l'épreuve en 2012 conjointement à la Guinée équatoriale, en recevant des matches à Libreville (notamment la finale) et Franceville.
Pour 2017, sept pays avaient au départ fait acte de candidature: l'Algérie, l'Egypte, le Gabon, le Ghana, le Kenya, le Soudan et le Zimbabwe. La CAF avait écarté trois candidatures qui ne remplissaient pas les critères requis (Kenya, Soudan et Zimbabwe), puis l'Egypte s'était retirée.
Le Ghana faisait alors figure de favori en raison de la règle tacite de l'alternance entre pays francophones et anglophones, et de la réussite du tournoi qu'il avait organisé en 2008.
L'Algérie pouvait compter sur de solides appuis, en la personne notamment du président de sa fédération, Mohamed Raouraoua, membre influent au sein de la CAF. Mais elle pâtissait aussi d'épisodes de violence récurrents dans son football domestique.
- Qatar d'Afrique -
Le Comité exécutif, formé du président Issa Hayatou, des vice-présidents Suketu Patel et Almamy Kabele Camara, et de onze autres membres, a donc choisi la sécurité en élisant le Gabon.
"Le #Gabon organisera la #CAN2017 ! Merci à la CAF pour sa confiance. Un succès pour le Gabon et un immense bonheur pour la jeunesse africaine", a twitté le président gabonais, Ali Bongo.
Cette petite nation pétrolière d'environ 1,5 million d'habitants, traversée par l'équateur, est un pays stable dont M. Bongo rêve de faire une référence en termes de grands événements sportifs, à l'image du Qatar.
L'organisation du Trophée des champions français en août 2013 (Paris SG-Bordeaux, 2-1) avait été l'un des premiers marqueurs du volet sportif au sein du plan gouvernemental "Gabon émergent".
Les groupes de qualifications, tirés au sort à la suite de l'annonce du pays-hôte, incluent le Maroc, qui s'était désisté en novembre de l'organisation de la CAN-2015, officiellement pour cause d'Ebola. D'abord suspendu par la CAF, il a été réintégré aux qualifications après avoir obtenu gain de cause la semaine dernière auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS).
Les éliminatoires seront disputés de la mi-juin 2015 à début septembre 2016 par treize groupes de quatre équipes. Les vainqueurs de groupes et les deux meilleurs deuxièmes iront en phase finale, avec le Gabon de Pierre-Emerick Aubameyang qualifié d'office en tant que pays-hôte.
Parmi ces poules s'en détachent deux plus relevées: le groupe G avec le Nigeria et l'Egypte (outre Tanzanie et Tchad), et le groupe M avec le Cameroun et l'Afrique du Sud (outre Gambie et Mauritanie).
La Côte d'Ivoire est versée dans le groupe I avec le Soudan, la Sierra Leone et le Gabon. Les matches contre ce dernier ne seront pas comptabilisés.
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Centrafrique: accord "de cessez-le-feu" entre ex-Séléka et...
Written by AdministratorLa présidence kényane, engagée depuis des mois dans une laborieuse médiation entre représentants centrafricains des ex-rebelles de la Séléka et de la milice anti-balaka, a annoncé mercredi la signature d'un accord entre les deux parties.
L'accord a été signé dans la capitale kényane Nairobi par Joachim Kokate pour les anti-balaka, et l'ancien président centrafricain Michel Djotodia pour les ex-Séléka, a précisé la présidence dans un communiqué, sans entrer dans le détail du texte.
"Beaucoup tenteront de vous diviser, pour servir leurs intérêts personnels", a lancé le président kényan, Uhuru Kenyatta, cité dans le communiqué. Mais il a salué "l'esprit de fraternité" dont les parties ont fait preuve, selon lui, au cours de ces longs mois de discrètes négociations.
En janvier, anti-balaka et ex-Séléka avaient déjà signé à Nairobi un accord de cessez-le-feu. Cet accord, qui était accompagné d'un projet d'amnistie générale et appelait au remplacement des autorités de transition en place, n'avait jamais été reconnu par Bangui.
Depuis, les belligérants avaient accepté d'amender leur accord, pour renoncer, au moins dans l'immédiat, à l'amnistie générale et reconnaître les autorités de transition.
Mais il n'était pas clair mercredi soir quelle version avait été retenue pour la signature de l'accord définitif: la formule de janvier ou celle amendée par la suite.
Depuis le début, les négociations de Nairobi, organisées à l'initiative du président congolais Denis Sassou Nguesso, étaient jugées mal engagées par les observateurs.
Les autorités de transitions centrafricaines, exclues du processus, ont toujours refusé de reconnaître leur légitimité, de même que la Communauté économique des pays d'Afrique centrale (Cémac).
Ces négociations ont rassemblé l'ex-président François Bozizé, renversé en mars 2013 par la rébellion majoritairement musulmane de la Séléka, et Michel Djotodia, chef de celle-ci qui lui avait succédé à la tête de l'Etat avant d'être contraint à la démission par la communauté internationale en janvier 2014.
Mercredi soir, la présidence kényane ne faisait cependant aucune mention de la présence de M. Bozizé, sous sanctions onusiennes, à la cérémonie de signature.
Les exactions commises par la Séléka à son arrivée au pouvoir contre les populations majoritairement chrétiennes du pays avaient débouché sur la création des milices d'autodéfense anti-balaka, qui s'en sont alors pris aux civils musulmans, plongeant la Centrafrique dans une crise sans précédent.
Centrafrique – Exclusivité: Projet d’Accord entre F. Bozizé et M. Djotodia concocté par Denis Sassou Nguesso à Nairobi au Kenya
Bangui – Corbeau News Centrafrique: 25-01-2015.
Dans un souci d’informer les lecteurs du journal Corbeau News Centrafrique (CNC), la rédaction a mis la mis sur le document projet d’accord entre les Anti-Balaka représenté par l’ancien Président François Bozizé et les Anti-Balaka par l’ancien Présodent Michel Djotodia, le tout concocté par le médiateur international Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo. Pour ceux qui veulent lire l’intégralité de ce document, vous pouvez le télécharger à la fin de l’extrait mis en ligne par CNC.
PROJET DEFINITIF
ACCORD DE NAIROBI SUR LE CESSEZ-LE FEU ET LA CESSATION DES HOSTILITÉS ENTRE LES RX-SELEKA ET LES ANTI-BALAKA DE LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
24-29 JANVIER 2015.
PRÉAMBULE
Nous, les représentants des Ex-séléka et des Anti-Balaka ci-après désignée comme « Parties »,
Ayant participé aux négociations tenues à Nairobi sous la facilitation du Président de la République du Kenya, Son Excellence Monsieur Ohuru Kenyatta à la demande du Médiateur International de la crise en RCA, Son Excellence Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo, et sous la médiation de l’honorable Kenneth Otiato Marende,
Suite, à une analyse approfondie des causes historique du conflit en République Centrafricaine durant les périodes précoloniale, coloniale et postcoloniale, et conclu que les origines et les causes profondes des conflits politiques et armés sévissant, émanant des in justices historiques non contestées liées à la mauvaise, à la répartition inéquitable du développement , et à la manipulation des dirigeants et des populations de la République Centrafricaine par des acteurs étatiques et non étatiques externes en quête de leurs propres intérêts.
Déterminés à mettre de côté nos différences et promouvoir les facteurs qui nous sont communs et qui nous unissent, afin de relever les défis auxquels nous faisons face entant que Nation, et prenons l’engagement de régler immédiatement tous nos différents passés, présents et futurs par des moyens pacifiques et légaux et de nous abstenir de la menace et de l’usage de la violence.
Conscients du fait qu’à moins qu’il y’ait immédiatement cessez-le-feu et la cessation des hostilités entre les combattants armés des Ex-séléka et des Anti-Balaka, l’État de la République Centrafricaine court le risque imminent désintégration, et de causer à ses populations le préjudice irréparable conséquent, et de les exposer au danger de devenir apatrides;
Nous rappelant du fait que sans nos engagements aux principes cardinaux de bonne gouvernance, de tolérance et de coexistence pacifique, le peuple de la République Centrafricaine ne peut réaliser une croissance globale ni des progrès politiques, sociaux, économiques, technologiques pour les générations actuelles et futures;
Rappelant les initiatives précédentes prises par la Communauté Internationale en vue d’instaurer un règlement négocié du conflit en République Centrafricaine, et notons que l’accord précédent de cessation des hostilités en République Centrafricaine signé, le 23 juillet 2014 à Brazzaville, n’a pas été mis en œuvre de façon concluante; et regrettant les violations persistantes des accords précédents de cessez-le feu et de cessation des hostilités ainsi que la violence et la destruction continuelles causées par ces violences, et les pertes inévitables des vies et des biens engendrés par ce conflit;
Prenant conscience du fait que la responsabilité de déterminer le destin de notre pays nous incombe selon les réalités de notre pays et sur les bases des valeurs de justice, de démocratie, de bonne gouvernance, du respect des droits et libertés fondamentaux des personnes, d’unités, de solidarité, d’entente mutuelle et de coopération parmi les différentes communautés ethniques, races et groupes religieux libres de toutes forces négatives;
Nous nous engageons par les présentes à être liés par les dispositions de l’Accord de Nairobi sur ;e cessez-le feu et le cessation des hostilités en République Centrafricaine ci-après désigné « l’Accord ».
En présence de :
A……………………………………………………………………………………..
B……………………………………………………………………………………..
C……………………………………………………………………………………….
D……………………………………………………………………………………….
Article 1 :
Dans les 72 heures qui suivent notre signature du présent accord, les parties sont tenues publier conjointement une ordonnance inconditionnelle de cessez-le feu et de cessation d’hostilités contre le personnel armé de l’une et de l’autre parties, et contre tous les civils à travers tout le territoire de la République Centrafricaine,
Article 2 :
Dans les 48 heures suivant la publication conjointe des ordres inconditionnels de cessez-le feu et de cessation des hostilités, l’usage des armes ainsi que les actes offensifs tels que la délivrance de nouvelles armes et munitions, le recrutement des nouveaux combattants, le regroupement des troupes, le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats, l’appel aux renforcements de l’intérieur ou de l’extérieur de la République Centrafricaine, le lancement des nouvelles attaques contre les civils et le fait de commettre tout acte pouvons constituer ou faciliter une violation de cessez-le feu prévu dans le présent Accord, doivent cesser de suite;
Le Gabon privé d'internet pendant le week-end pascal par un acte...
Written by AdministratorLe Gabon a été privé d'internet pendant trois jours à la suite du "sabotage" vendredi matin d'un câble de fibre optique à Libreville, selon Gabon Télécom, le principal opérateur du pays, dont les activités sont en outre perturbées par une grève.
"Nous avons été victime d'un sabotage. Un câble de fibre optique a été saboté", ont expliqué à la presse des techniciens de l'entreprise qui s'affairaient pendant le week-end à réparer les installations dans le centre de la capitale. La situation est progressivement revenue à la normale lundi dans la journée.
Début mars, un incident similaire avait déjà gravement perturbé le fonctionnement d'internet pendant 24 heures au Gabon.
Gabon Telecom est la première entreprise de téléphonie fixe et de fourniture internet du pays. Sa filiale Libertis est également l'un des principaux opérateurs de téléphonie mobile du Gabon.
Les Gabonais s'étaient déjà retrouvés quasiment coupés du monde durant 48 heures les 25 et 26 février, lorsqu'une grève déclenchée par une partie du personnel de Gabon Telecom avait interrompu la fourniture du service internet.
Les syndicats des employés réclamaient notamment le versement de primes et l'amélioration de leurs conditions salariales depuis la privatisation de l'opérateur entamée en 2007, et racheté par Maroc Telecom. Une partie du personnel de l'entreprise est toujours en grève.