Zoom News (388)
Chronique de Pierre S. Adjété: Épître aux Togolais
Written by Bill Emile DavolkL’inévitable réveil du peuple togolais est à l’horizon. En prélevant dans son mécontentement général ce qui est rapidement utilisable comme les légitimes revendications syndicales, c’est tout le peuple togolais qui fait la démonstration qu’il n’avait jamais consenti à la léthargie et ne s’y était jamais abandonné. À certains moments de l’histoire, dormir c’est mourir; dormir sur son sort, c’est boycotter son avenir : un parjure, une génuflexion, un deuil de soi devant rien d’autre que le néant. À ce nouveau réveil, chacune et chacun doit apporter un souffle et un support. C’est connu, vérifié et prouvé : Qui désespère a tort!
Le Billet de Pierre S. Adjété: Aux Urnes Citoyens Togolais
Written by Pierre S. AdjétéLes rêveries inapplicables du boycott des prochaines élections présidentielles au Togo sont le témoignage d’une complexité politique toujours vivante. Mais à chaque fois, les idéologues détenteurs d’une formule magique, facile à prononcer comme « Pas de reformes, Plus d’élection », réductrice et simplificatrice de tout, et en quête d’un théâtre d’exhibition et d’expérimentation, se remettent en scène. Bien plus tard, l’on expliquera ce renoncement par le prêche du boycott, le sermon de l’inaction politique en attente des réformes ou en se référant, surtout, à l’absence d’une parfaite unité d’action de toute l’opposition togolaise.
Quand ils lynchaient les noirs, les blancs aussi se croyaient soldats ...
Written by Administrator
Ce qu'a dit Obama
«Avant de monter sur nos grands chevaux et de penser que le phénomène est l'apanage d'un lieu différent du nôtre, souvenons-nous que pendant les croisades et l'Inquisition, les gens ont commis des actes atroces au nom du Christ. Dans notre patrie, l'esclavage et les lois [ségrégationnistes] Jim Crow ont trop souvent été justifiés au nom du Christ (...) Par conséquent, cela n'est pas l'apanage d'un seul groupe ou d'une seule religion. Il existe une tendance en nous, une tendance immorale qui peut pervertir et déformer notre foi.»
«Devant une foule où se trouvaient des femmes et des enfants, écrit Philip Dray,Mary fut déshabillée, pendue par les chevilles, aspergée d'essence et brûlée à mort. Au milieu de son supplice, un homme blanc lui ouvrit le ventre avec un couteau de chasse et son bébé tomba à terre, poussa un cri et fut piétiné à mort.»
Des rituels de l'évangélisme sudiste et de son dogme
«Il serait inconcevable qu'ils aient pu infliger douleurs et tourments aux corps des hommes noirs sans imaginer cette violence en tant qu'acte religieux, chargé de symbolisme et de signification chrétienne.»
La «volonté de Dieu»
«Après le lynchage de Smith, note Amy Louise Wood, un autre de ses défenseurs écrivit: "ce ne fut rien d'autre que la vengeance d'un Dieu outragé, qui Lui fut offerte, au moyen de l'instrument que furent ceux qui provoquèrent la crémation.»
«La religion s'insinuait dans le lynchage communautaire parce que cet acte se produisait dans le contexte d'un ordre sacré conçu pour garantir la sainteté.»
«Quiconque connaît bien les prédicateurs intempestifs, acrobatiques, fanatiques prêchant les feux de l'enfer dans le Sud, et a vu les orgies d'émotion qu'ils suscitent, ne peut douter un seul instant qu'ils libèrent des passions dangereuses contribuant à l'instabilité émotionnelle et jouant un rôle dans les lynchages.»
Demandez à ce Monsieur qui veut aller se pavaner à la Conférence sur le virus meurtrier Ebola, le mardi 3 mars, s’il connaît bien le sens du mot meurtrier, combien de citoyens togolais, comme pire que ce virus, il a lui-même fait massacrer. Demandez-lui où il a oublié les cadavres, avant d’aller s’occuper des victimes de l’épidémie. Demandez-lui la liste de ceux qui ont été massacrés en 2005, tailladés par les machettes, éclatés sous les bombes de son âme damnée, son général défunt Tidjani, aujourd’hui enterré lui-même, quelque part en terre nigériane, la liste de ceux qui ont été criblés de balles…, de ceux qui avaient été torturés, battus à mort, de ceux qui avaient été précipités dans la mer, les fleuves, morts noyés, ceux qui avaient simplement disparu, emmenés par la soldatesque vers une destination inconnue. Sans parler de ceux sacrifiés en 2010, toujours sur l'autel de son pouvoir. Demandez-lui comment il s’est débarrassé d’Atsutsé Agbobli et d’autres encore, connus et anonymes, militaires ou civils, hommes, femmes, enfants, vieillards, jeunes. Les jeunes élèves de Dapaon et de Mango? Il les a peut-être oubliés. Mais, demandez-lui combien sont tombés dans la guerre qu’il a livrée contre son demi-frère Kpatcha, appartenant aux deux camps, d'ailleurs. Mais aussi les dommages collatéraux, les innocents fauchés par des balles perdues.
Il ne sait peut-être pas combien de Togolais il va encore tuer cette année même, à l'occasion de l' « élection présidentielle », si on ne le laisse pas gagner tranquillement. Donc, ne le lui demandez pas. Cependant, demandez-lui où sont les charniers récents, ses propres charniers, et non pas ceux de son père. Combien il y en a, de Lomé à Dapaon Mesurez-en les dimensions : largeur, profondeur… Ajoutez-y ceux qui ont eu droit à des tombes individuelles. Ces victimes ont pourri, dites-vous.
Mais exhumez les ossements, exhumez des lambeaux de cadavres, exhumez des restes de peau et de vêtements, de linceul, le bois des cercueils en décomposition, avec si nécessaire, les vers qui les rongent, la boue qui les empèse, s'y colle. Que des mouches s'y agglutinent, bourdonnantes, des mouches pareilles à celles dont il est question dans la pièce éponyme de Sartre[1], intraitables, dévoreuses, enragées, aussi enragées et aussi têtues que l'homme dont nous parlons quand il s'agit de défendre et de préserver son pouvoir. Mais, pourquoi donc lui envoyer les mouches, les Erinyes, ces divinités voraces, plus terribles que le virus d'Ebola? Vous le croyez susceptible d’être piqué, capable de remords? De repentir, peut-être? Vous vous trompez!Vous voyez bien ce qu'il a fait du rapport de la fameuse Commission Vérité, Justice, Réconciliation! Il l'a dévoré. Ou plutôt, il les a bouffées, avalées, Vérité, Justice et Réconciliation, tout comme son père en son temps les avait dévorées. C'est que dans le clan, ils ont une conscience de pachydermes, de baobabs. C’est le père lui-même qui nous l’avait dit. Et vous voyez bien que, en dépit des dénégations du fils, pour paraphraser Jésus, „ le père et le fils sont un“. Ils vous bouffent donc rapports, accords, discours, déclarations de principes, beaux principes! Vous savez aussi quelle valeur ont leurs paroles. C'est qu'ils ont, dans la famille, leur propre principe qui est au-dessus de tout: le pouvoir! Le pouvoir par tous les moyens, y compris la fourberie et les massacres. Et c'est de bon cœur, allègrement, que le fils comme le père l’avait fait, vous bouffera encore cinq ans, dix ans, vingt ans, 30 ans... de mouches, et de rapports, discours, déclarations sur la réconciliation, la vérité, la justice, la paix, l'amour...jusqu'à la mort! De le penser, cela ne vous décourage-t-il pas? Cela ne provoque-t-il en vous le vertige ?
Cependant, ne renoncez pas à votre entreprise. Que charognards et vautours vous accompagnent! C’est normal qu’ils fassent partie du lugubre convoi. En fait, celui qui donne un festin aux charognards, n’est-il pas lui-même l’un d’entre eux, le Maître des Charognards ? Allez partout avec lui, avec eux, les charognards, bien entendu. Chargez votre prise dans des camions, des trains, des avions…Combien ? Mettez-lui sa proie sous le nez ! S’il fuit, poursuivez-le avec votre « récolte ». Portez-la à son hôtel particulier, dans sa chambre à coucher, sa baignoire, au restaurant, qu'il se régale…Accompagnez-le à la conférence. Qu’il en parle avant de parler d’Ebola. Et que le monde entier l’applaudisse, comme…le champion qu’il aime bien être, à l’exemple de son père. Puisque c’est cela qu’il veut. Vous dites : quelle horreur ! Cela provoque la nausée ! Cela donne le vertige ! L’odeur des crimes infeste tous les lieux où il passe avec ses charognards et ses vautours ! Et je suis d’accord avec vous.
Ne lui demandez pas quelle valeur il accorde à la vie d’un homme. À l’agonie d’un supplicié, d’un être humain que déchirent d’atroces douleurs. Il ne comprendrait pas ce langage. Ne lui demandez pas quelles fautes ces victimes-là avaient commises, qui soient plus graves que celle simplement d’exister, d’être nées dans un pays qui s’appelle le Togo, et d’avoir voulu que ce pays connaisse la démocratie et la liberté comme les autres. De s'être lancées « dans la terrible et mortelle aventure de la liberté [2]», comme l'écrit un théologien. Cette aventure-là concerne l'humanité entière, donc les Togolais aussi, en bien comme en mal, depuis qu'Adam et Eve ont mangé le fruit défendu. Le fruit dont la consommation ouvre les yeux sur le bien et le mal et exige de chaque être humain de faire son choix en conséquence. Mais notre homme n’entend pas ce genre de réflexion. Il n’entend que celle-ci : comment arrive-t-on au pouvoir et comment s’y maintient-on quand on s’appelle Gnassingbé ? Là, il vous répondra : en massacrant, en versant le sang, si les citoyens ne vous laissent pas d’autre choix. Que voulez-vous? C'est ce que son papa lui a appris. Alors, inutile de lui demander combien de personnes il envisage de massacrer à l’horizon 2030, son horizon à lui. Car il n’envisage rien en dehors de la conservation du pouvoir. C’est cela qui l’obsède. Vertige !
Cela devrait révolter le monde. Comment? Voulez-vous dire que ce monde qui le reçoit pour parler d’Ebola est hypocrite et faux ? Quoi? L’horreur des horreurs, la nausée des nausées, l’être propre à vous faire tourner la tête, de vertige, c’est cet homme qui vient vous parler d’Ebola, comme s’il n’était pas lui-même l’Ebola de ses concitoyens. Là, j'entends quelqu'un qui n'est pas d'accord : c'est de la calomnie, ce ne sont qu’insultes, propos de fou du village, de schizophrène...…car si cet homme était vraiment tel que vous en parlez, il y a longtemps que personne ne le souffrirait comme président, même d'une République bananière.
On l'a même vu le 11 janvier dernier en bonne compagnie, en bonne place, dans les rangs du beau monde. On l’a entendu chanter, en chœur avec tout le beau monde : « Je suis Cha…cha… ». Quoi ? Charognard ? Mais non, ça ne se dit pas en bonne société ? Alors il a dansé cha-cha-cha pour bien se faire remarquer? Non, il a fait son petit cinéma, comme il a appris à le faire à l'école de son cher papa:
« Je suis Cha...cha...cha...Charlot! »
Mauvais Charlot, comédie macabre, dites-vous, mais, heureusement qu'il y a de temps en temps ce spectacle de Charlot de mauvais goût, sinon, en plus de mourir de ce mal pire qu'Ebola qui s'appelle Système Gnassingbé, et aussi de mourir de faim ou de maladie faute de soins à l'hôpital, on mourrait également de vertige.
Sénouvo Agbota ZINSOU
[1]Jean-Paul Sartre, Les mouches in Huis clos, suivi de Les mouches, Gallimard, 1947
[2]Pasteur A.R. Kayayan, Aujourd'hui devant Dieu, Perspectives réformées, 655 West College Drive, Polos Heights, IL 60463, p.482
Union africaine, ce rêve qui pourrait virer au cauchemar
Written by AdministratorPour survivre, l'Union africaine est partagée entre le modèle européen d'intégration politique et économique et l'option asiatique d'une coopération minimale entre des Etats souverains.
Mise à jour du 16 juillet 2012: La Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma a été élue présidente de la Commission de l'Union africaine, lors d'un sommet à Addis Abeba, en Ethiopie, et à l'issue d'une bataille sans précédent contre le sortant gabonais Jean Ping, pour ce poste clé de l'institution continentale.
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Entre 1963 et 2002, l’Organisation de l’unité africaine (OUA) a eu largement le temps de faire preuve de son incompétence.
Au point d’être affublée du qualificatif peu enviable de «club de dictateurs», se soutenant les uns les autres.
Depuis 2002, l’Union africaine (UA) a pris le relais. Mais dix ans après, il faut bien constater que si elle a fait un peu mieux que l’OUA, ce qui n’était guère difficile, elle a eu beaucoup de mal à crédibiliser l’institution panafricaine.
Son incapacité, il y a six mois, à faire élire le président de sa Commission n’a fait que souligner sa profonde crise existentielle. Il est temps de trancher dans le vif et savoir quel modèle mettre en place sur le continent.
L’Union africaine est un peu la petite sœur de l’Union européenne, qui finance en grande partie son budget.
Un mimétisme inefficace
Les Africains n’ont pas fait preuve de beaucoup d’imagination et ont calqué leurs institutions sur celles existant déjà à Bruxelles ou Strasbourg.
Ces organismes ont été imposés, sont venus d’«en haut», sans vraiment susciter une demande, une adhésion populaire.
Si l’idéal panafricain est toujours vivace au sein des peuples africains, il a du mal à dépasser les égoïsmes nationaux pour se concrétiser sur le terrain.
C’est sûrement dans la musique et surtout dans le football que l’idéal deKwamè N'krumah, le premier président du Ghana et chantre dupanafricanisme, a réussi à dépasser les frontières.
La rumba et autres rythmes congolais font danser les Africains d’Abidjan à Nairobi en passant par Soweto. Les stars du foot bénéficient d’une popularité au sein de la jeunesse qui dépasse les frontières étroites de leur pays.
Mais qui connaît le président de l’Union africaine? Le titulaire change chaque année et a très peu de pouvoirs. Le chef de l’exécutif, le président de la Commission de l’UA est davantage connu du grand public. On le voit à la télévision lors des sommets internationaux.
Mais quel est le pouvoir de ce dernier face à des chefs d’Etat, soit directement et démocratiquement élus par le peuple, soit vissés au pouvoir depuis plusieurs décennies, souvent à la faveur d’un coup d’Etat militaire? Qui osera braver l’autorité de ces «dinosaures africains»? Sûrement pas l’UA.
Des institutions de façade
A quoi servent tous ces fonctionnaires de l’UA à Addis Abeba? A quoi servent les députés panafricains qui siègent deux fois par an en Afrique du Sud et bénéficient d’émoluments enviés?
Le Parlement de l’Union africaine, dont le rôle est uniquement consultatif, est basé à Midrand, une ville perdue entre Pretoria et Johannesburg.
Des accusations de malversations sont régulièrement lancées. Mais aucun débat public sur son utilité n’a jamais été lancé au niveau continental.
La consolidation de la démocratie africaine se fait d’abord au niveau local, puis national. Pas au niveau de l’institution de Midrand, que personne ne connaît et que personne ne veut connaître.
Fin mai, un Nigérian inconnu a succédé à un Tchadien inconnu, commeprésident du Parlement africain, dans l’indifférence générale.
Mais le Parlement n’est pas la seule institution à voir son existence même contestée. A quoi sert, par exemple, la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples qui siège à Banjul, capitale de la Gambie dirigée par l'autocrate Yahyia Jammeh depuis 1994?
Ces institutions, qui sont le calque tropical d’organisations européennes, sont financées à bout de bras par les bailleurs de fonds internationaux, au nom de la promotion de la démocratie sur le continent. Mais ne profitent qu’à une poignée de bureaucrates.
L’argent versé ne serait-il pas mieux utilisé s’il était reversé, avec un contrôle strict, à des organisations de la société civile ou de défense des droits de l’Homme? A des organismes de micro-crédits ou d’aide à la création d’entreprises? Ou à financer les bourses d’étudiants dans les domaines de la santé, du commerce ou du droit par exemple?
Le piège de l'exemple de l'UE
Le modèle européen est lui-même à bout de souffle. La zone euro est au bord de l’implosion, piégée par les dettes publiques colossales de la Grèce, de l’Espagne et de l’Italie. Il est bien loin le temps où le lancement de l’euro, il y a un peu plus d’une décennie, promettait des lendemains qui chantent.
Une monnaie commune à l’Allemagne et à la Grèce ne pouvait pas fonctionner longtemps sans crise majeure. Elle empêche notamment les dévaluations compétitives des pays en difficultés, elle prive les gouvernements d’un instrument majeur de souveraineté.
L’Afrique doit-elle aveuglement copier un modèle en train d’imploser? Elle n’est pas prête pour davantage d’union politique, économique et monétaire, au moins sur le plan continental.
Pour sortir du piège de l’égoïsme national, il faut clairement privilégier lacoopération régionale au lieu de rêver à un continent uni d’Alger au Cap, marchant comme un seul homme, avec un seul président, un seul gouvernement et une seule monnaie.
La Communauté est-africaine, autour de la locomotive kényane, est souvent citée en exemple. Un vrai marché commun, avec une union douanière, est en train de se construire des rives de l’océan Indien aux berges des lacs Tanganyika et Kivu.
Plus à l’ouest, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) avance progressivement même si le rythme est insuffisant. Le retour de l’éléphant ivoirien dans le jeu régional est assurément une bonne nouvelle.
Dans ces deux institutions, on parle union monétaire, harmonisation des droits des affaires, passeport commun mais pas politique. C’est peut-être la clé du succès. S’en tenir dans un premier temps aux questions pratiques.
Pourquoi pas l'option du sud-est asiatique?
Après tout, avant l’Union européenne, il y a eu la Communauté européenne du charbon et de l’acier, créée en 1950 et regroupant seulement six pays. L’Afrique est sûrement allée trop vite…
L'Union pourrait prendre exemple sur l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean). Cette instance, créée en 1967, regroupe dix pays et 600 millions d’habitants.
Pas d’intégration politique. Pas de monnaie unique pour permettre une relance des exportations via des dévaluations pays par pays. Et une intégration économique très progressive, et surtout pas à marche forcée comme les Européens.
L’Asean a privilégié la stabilité de ses membres. Pas de guerre. Jouer les médiateurs en cas de crise. Cela serait déjà une grande ambition pour les institutions panafricaines au moment où le nord du Mali brûle.
Adrien Hart
Il y a une vieille phraséologie lénifiante, une sorte de pommade hydratante, que présentent ceux-là même qui parlent de libération du Togo, à ceux qui ne souhaitent que de maintenir le peuple togolais dans ses vieux liens. Dans cette phraséologie, générosité verbale , abondent les mots tels que « paix », « apaisement » « bien commun »... Certains n'hésitent pas à parler d' « amour », sans sourire de la tonalité prêchi-prêcha religieux de la notion, la joue gauche tendue pour recevoir le second soufflet après le premier sur la joue droite. Faut-il faire semblant d'oublier que celui qui a giflé hier et qui gifle encore aujourd'hui son prochain, le giflera toujours s'il ne lui est jamais demandé pourquoi il l'a fait et continue de le faire? Le repentir et la réparation sont encore d'autres étapes, sans parler du juste châtiment. Au final, la phraséologie lénifiante permet aux tenants du pouvoir dictatorial de nous glisser doucement, aimablement de nouvelles chaînes au cou, aux poignets, aux chevilles, comme on le voyait depuis 1963, comme on l'a vu surtout en 2005, 2010 et tout au long du règne Gnassingbé...Sur les plans mental et physique. A moins que nous ne parlions pas sérieusement de libération ou que nous ne nous rendions pas compte des réalités qui nous poussent à parler de libération. Bien entendu, j'avais déjà reconnu que la notion peut prendre différents sens selon celui qui l'emploie et surtout selon la visée de celui-ci. Je l'ai déjà entendu dans certains discours grandiloquents où elle ne signifie, ni plus, ni moins que « Je suis votre libérateur! » ou encore : « C'est moi qui vous apporte la libération! », si on veut paraphraser le Zarathoustra de Nietzsche : « Voici, je vous enseigne le surhumain! [1]» Nous nous contenterions, en toute modestie, qu'on nous enseigne l'humain,. Que des compatriotes bien intentionnés aient une très noble ambition pour nous et cherchent à nous y élever est une chose très positive. Cependant, après tant d'années d'errements, les Togolais avertis écoutent de moins en moins des maîtres et des gurus professant toutes sortes d'enseignement et le discours sur « le Togolais de type nouveau », sur le « Togolais libéré » etc. n'a rien de neuf dans notre société. Ce n'est pas que l'on désespère de ne jamais atteindre ce Togolais, mais c'est que les mots et les notions ont toujours au moins deux ou trois sens : un sens idéal, à ne pas confondre avec le sens idéel. L'idéal, c'est en principe ce qu'on devrait ou qu'on voudrait tous atteindre. Mais le sens idéel, parfois, se limite au niveau de l'idée, du discours,individuel ou collectif, de l'institution ayant vocation de concrétiser son contenu, ou de l'idéologie. Au stade actuel, je doute fort que nous ayons, quel que soit notre parti ou association, vraiment une idéologie bien définie(c'est peut-être mieux ainsi). Mais il y a surtout le sens vécu. Ainsi conçu, le sens vécu de la notion de libération suppose un état initial de joug, de servitude, d'asservissement, de gémissements, toutes choses contraires à l'intégrité et à la dignité du citoyen, de l'homme, avec lesquelles le sens idéel se propose de rompre. Je ne crois pas, en ce qui me concerne, que cette rupture puisse avoir lieu au moyen d'une phraséologie vieille et lénifiante servie à ceux-là même qui ont intérêt à maintenir le statu quo et qui font tout pour le maintenir. Il en est de même de la notion d'apaisement, cadeau offert à ceux pour qui l'apaisement signifie absence de tourment dans leur jouissance. Ceux de nos concitoyens qui dans leur chair et dans leur tête ont été, sont tourmentés, torturés, sont privés d'êtres chers...attendront autre chose que l'apaisement idéel des discours, déclarations, communiqués, institutions etc. quelles que soient la beauté et l'élégance du phrasé, la pompe de la dénomination, la personnalité de ceux qui profèrent ces discours ou qui animent ces institutions. C'est la crédibilité du discours et du personnel politiques qui est atteinte et, naïvement peut-être, ou hypocritement, nous croyons que persévérer à ressasser les mêmes propos, à recourir, en mal d'originalité, à une rhétorique plus pédante, à donner dans les effets d'annonce et autres superficialités, nous pouvons redorer les blasons. Situation non seulement propre à augmenter notre vertige, mais aussi bien misérable. Or, nous n'avons peut-être pas encore compris, nous détenteurs du discours, que la vieille phraséologie a échoué, de même que sont morts les mythes. Est-ce par paresse spirituelle, par peur des mots vrais qui nous engagent à des sacrifices, à un abandon des habitudes anciennes, à la perte de certains avantages...que nous ne sortons pas de ces carcans? Nous sommes-nous interrogés de savoir comment auraient parlé, agi, ceux qui ont un sens vécu de l'absence de liberté et de paix? Il ne s'agit pas d'appeler à la violence pour répondre à la violence, à une quelconque vengeance des victimes contre les bourreaux, mais à une réflexion approfondie et à des actions en vue d'un véritable nouveau départ. La question est simplement de savoir si la volonté y est de part et d'autre. Je crois avoir trouvé la formule :[2]
« Et tout le peuple entra dans l'alliance ».
Pour arriver à cet objectif, il a fallu que l'on lise au peuple le livre de ce qu'il doit faire pour vraiment renaître. Dans les langues sémitiques, langues de la Thora hébraïque et du Coran arabe, qui sont assez proches de nos langues africaines, le verbe lire et les constructions verbales semblables, impliquent une activité intellectuelle extérieure qui consiste à proclamer, réciter et diffuser un message, mais aussi, avant tout, intérieure, qui est un effort pour déchiffrer les signes, les décrypter, les examiner, les compter, méditer là-dessus, les interpréter et agir en conséquence. Les rites bureaucratiques aux formules insipides ne sauraient remplacer cette lecture. Il faut avoir le courage de lire, non seulement les signes de notre pays, mais aussi ceux de l'environnement immédiat et lointain: où nous mène la situation présente qui donne le vertige à certains, peut-être les plus lucides d'entre nous? Si la volonté y est, de part et d'autre, si la bonne foi revient aux uns et aux autres, il faudra que tout le peuple lise le livre, non écrit peut-être, mais qui cependant existe, vaste, tout autour de nous et dans nos têtes, celui de nos aspirations, mais aussi celui de nos frustrations, de nos souffrances, de nos misères passées, présentes, futures... le livre comptant les crimes commis par les uns et les autres, livre sur les droits et devoirs de chacun et de tous, mais aussi livre de nos espoirs réels, de l'avenir que nous voulons préparer à nos enfants et petits-enfants, lecture totale et sincère qui n'omet rien, ne laisse passer aucun forfait, quel que soit le fautif et la victime concernés; qu'à la suite de cette lecture, de cette méditation, la question soit encore posée au peuple, tout le peuple, y compris la diaspora qui pour l'heure est exclue des consultations, privée de ses droits civiques, si le peuple dans son entier désire entrer dans l'alliance de la vie nationale. Ce qui ne signifie nullement que nous n'aurons pas des divergences de vue, mais que nous nous rangerons, tout compte fait, sur ce qui est admis par la majorité, puisqu'ainsi se terminent les débats républicains. Or, le principal obstacle pour atteindre cet objectif est le système Gnassingbé qui n'accepte qu'un débat superficiel qui lui permette, en fin de compte, de rester en place. C'est là l'idole massive dressée sur le chemin d'une vraie nouvelle alliance. Mais il y en a d'autres, de plus petites. Pour faciliter la lecture et la méditation, et l'acte conséquent, il faut que le pays soit débarrassé des idoles. Ne sacrifions pas, sous un prétexte quelconque, à l'idole massive, en nous contentant de lectures superficielles. Ayons le courage de la lecture totale, intégrale, intérieure et extérieure, ce qui nécessitera, non seulement de se faire violence sur soi-même, pour se débarrasser de l'amour excessif de l'argent, des postes, des titres, du prestige social, choses dans lesquelles nombre de compatriotes s'embarquent fiévreusement, mais qui nécessitera aussi un acte fort pour renverser l'idole massive. ( A suivre)
Sénouvo Agbota ZINSOU
[1]Nietzsche, Ainsi parlait Zaeathoustra, PROLOGUE DE ZARATHOUSTRA
www.webnietzsche.fr/prozara.htm, p. 3
[2]La Bible, 2 Rois, chapitre 23, verset 3 :
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"Gilchrist Ebola" ou la confirmation de l’immaturité poli...
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Ce titre évocateur et provocateur de notre texte n’a aucunement pour objectif d’insulter le peuple togolais. Quiconque qualifie un peuple d’immature politique utilise un langage déplacé. Le peuple sait toujours faire face aux situations politiques. Ses comportements peuvent être interprétés de rationnels ou d’irrationnels. Mais seul, lui sait pourquoi il les adopte en un temps précis et dans un espace donné de son histoire. Le peuple togolais a démontré une rationalité comportementale dans le cheminement de sa lutte politique. Il l’a d’ailleurs si bien faite qu’aujourd’hui, si nous ne nous abusons, il peut raisonnablement se targuer d’être l’un des peuples les plus courageux dans la lutte pour la libéralisation totale du continent africain. Nous n’en voulons pour preuve que la détermination de ce peuple qui, conduit vaillamment par Sylvanus Olympio, a montré l’exemple et taillé sur mesure, les sentiers des "indépendances" africaines.
Non ! Nous avons choisi ce titre pour dire que, si la masse populaire togolaise avait une éducation politique plus poussée, le peuple togolais acquerrait sa liberté en ayant trié à coup sûr entre ses vrais et faux leaders.
En réalité, notre peuple a tendance à suivre de pseudos leaders.
Il n’y a aucune raison à priori de lui tenir rigueur dans ce choix. En effet, le peuple togolais est un peuple déterminé et quand il dit non, c’est non. Il n’existe pas chez lui de demi-mesure, de compromis.
Ce comportement politique se justifie amplement : le peuple togolais est fatigué par tant d’années de brimade, d’humiliation, de duperie, d’abus de confiance et d’asservissement. Il a tellement connu les affres de la misère que quand on lui tend la farine, il veut et la farine et tous les ingrédients de la farine.
Voilà en gros, la sagesse d’un peuple qui s’est fait, à plusieurs reprises, mordu par le serpent et qui craint logiquement le ver de terre.
Voilà du coup, la psychologie politique de la masse populaire togolaise que certains partis politiques de l’opposition maîtrisent à suffisance et s’en servent malheureusement pour abuser le peuple.
Cette psychologie politique prend toute sa latitude du tort causé aux Togolais dans leur majorité et dans leur épanouissement par des femmes et des hommes politiques qui les ont gouvernés pendant un demi-siècle déjà. Elle se manifeste par un rejet total du système en place. Le peuple togolais ne croit entrevoir à nouveau son salut qu’avec le départ pur et simple du pouvoir, de certains de ses filles et fils qui le représentent actuellement.
Voilà pourquoi une partie majoritaire des Togolais ne s’attarde plus trop sur les actions du régime actuel, même quand elles sont raisonnablement positives. Le seul vœu du peuple togolais est que le système actuel s’enraye et que le pays prenne le chemin du renouveau.
Définitivement, il n’existe aucune confiance entre le peuple et ses dirigeants actuels. À cette situation s’ajoute une construction de même qu’un entretien constant d’une autoroute de démarcation entre les représentants et la représentativité du peuple.
Dans cette situation, chaque homme politique qui se dit être du côté de ce peuple et qui en même temps essaye de franchir cette barrière conflictuelle pour rapprocher les deux parties est voué illico presto au mépris public.
Ceux qui au contraire se proclament ouvertement et avec force de voix contre l’adversaire et qui jurent du moins le jour, de ne pas lui serrer la main, sont portés au triomphe par ce même peuple.
Voilà en général l’attitude de la masse populaire togolaise envers ses hommes politiques.
L’immense majorité des citoyens de notre pays qui s’érige en leaders de partis politiques "d’opposition" ou en représentants d’organisations de la société civile, connait ce comportement politique à la foule togolaise et par la stratégie de « l’appel à l’émotionnel », court-circuite chez le citoyen lambda, toute analyse rationnelle des événements politiques. À l’opposé, ces leaders créent chez la masse populaire, un conditionnement aversif contre les concurrents "à éliminer politiquement."
Ils tissent cette cage répulsive de différentes manières, notamment par de pseudos promesses à coup de trompette d’incantations aux formules fausses et sur fond de dénigrement.
Et la masse populaire suit puisqu’elle veut tout ou rien.
Le parti politique qui a su mieux tirer avantage de ce jeu psychologique politique de la masse populaire contre les hommes politiques, est l’UFC et aujourd’hui l’ANC.
Voilà pourquoi les leaders de ce Grand Parti sont non seulement adeptes du dénigrement d’autres leaders de l’opposition, mais aussi de la vocifération, faisant croire au peuple que, qui mieux dénigre, qui mieux vocifère, mieux est contre la partie d’en face et mieux est le seul capable de conduire le peuple à la terre promise.
Malheureusement ce théâtre politique n’est pas sans conséquence sur le combat de la libération de notre peuple. Il abrutit la masse, divise les forces combattantes et donne du temps à l’adversaire commun de mieux s’organiser.
Voilà pourquoi, il nous est difficile de porter ces deux partis dans notre cœur quoique nous portions une grande admiration pour Gilchrist Olympio.
Nous ne portions pas et ne portons pas ces deux partis dans notre cœur, parce que nous étions dès le début, de ceux qui étaient convaincus que les hommes qui les dirigent, à travers leurs comportements politiques inappropriés, conduiront irrémédiablement notre peuple à l’échec. Dans ce lot de leaders aux dons scéniques clairs qu’aux compétences politiques avérées, nous faisons amende honorable à Gilchrist Olympio comme dit plutôt.
Point de cacher que nous avions en ce qui nous concerne, critiqué certains choix fondamentaux portés par ce très grand homme en sa qualité de leader politique. Aujourd’hui néanmoins, il est pour nous clair que ces orientations étaient plutôt influencées par ceux-là même qui aujourd’hui, le trahissent. Dans ce schéma d’influence et de trahison, identifions notamment l’élève Jean Pierre Fabre, le grand-frère Lawson et la grande demoiselle de course Ameganvi.
Nulle raison de déballer la métamorphose des concitoyens (qui aujourd’hui mais un peu tard en veulent politiquement à JPF pour les mêmes raisons que nous, mais qui, hier, avaient voulu en vain heureusement, nous clouer au pilori parce que nous dénoncions les mêmes choses.)
Pour revenir aux choix politiques de l’UFC, disons que la stratégie de ce parti était de faire partir le régime par des cris de guerre dont l’écho ne portera malheureusement jamais loin. L’UFC porté par « les venus de France », « les venus de la Diaspora », était ainsi contre la voie de la négociation et du changement de l’intérieur, situation qui a fondamentalement été le point de discorde entre son leader et celui du CAR et qui a aussi périclité la lutte de libération du Togo.
À cette dissonance politique, Agboyibor avait l’habitude de dire à qui veut l’entendre qu’il n’existe aucun problème de personne entre Olympio et lui et que la seule question qui les opposait est le choix politique à faire pour conduire le peuple togolais vers la liberté.
L’ancien chef du CAR, mesurant les armes dont il disposait, optait pour la stratégie du changement de l’intérieur et du coup de la négociation ; le chef de l’UFC soutenu par un groupe en ébullition, voulait lui, un combat de titans.
En plus de ce choix titanesque, L’UFC jouait sur un autre front, celui du démantèlement des autres forces imposantes de l’opposition, notamment le CAR.
Il le faisait en appelant à l’émotion de la masse populaire.
Dans cette optique, ce parti ne perdait aucune seconde pour faire croire au peuple togolais que ceux qui négociaient avec le camp d’en face étaient des "ventrocratres" "des personnes qui allaient au mangeoire" "des vendus au diable", "des ivraies" que le peuple à vocation d’éliminer pur et simple et… immédiatement.
Ainsi, a-t-il complètement décrédibilisé le CAR et son leader de même que d’autres.
À ce sujet, qui n’entendait pas ce slogan : « Voter CAR, c’est voter RPT ! » « Voter CDPA, c’est voter RPT ! »
Tel, pour le rappeler, est le refrain favori des militants de l’UFC pendant les campagnes électorales.
Parallèlement à cette devise de dénigrement de masse, les leaders de l’UFC notamment Fabre, font tout pour saboter les accords portés par d’autres partis de l’opposition.
La plupart de ces consensus, s’ils avaient reçu toute l’unité et la pression de l’opposition dans son ensemble, étaient des accords politiques judicieux.
(Souvenons-nous ! L’ANC ne jure aujourd’hui que par l’APG pour forcer le pouvoir à revenir à la table des discussions sur les reformes. Reformes qui pour notre part, même faites, ne changeront en rien à la situation actuelle du Togo. Pourtant, JPF était de ceux qui avaient œuvré dans l’ombre pour saboter la négociation de ces accords !
Un autre point est que bizarrement, l’UFC, porté par la lumière de son mentor charismatique, est adepte des négociations unilatérales avec le pouvoir, se justifiant de sa position de parti le plus populaire au Togo.)
Finalement !
Très tard ! Quand Gilchrist Olympio finalement veut se le jouer collectif.
Très tard ! Quand Gilchrist Olympio a compris qu’étant donnée la configuration de l’opposition et surtout au parfum des coups bas qui s’y passent sans cesse, le seul procédé raisonnable à adopter pour ramener la confiance politique entre tous les acteurs et en même temps amorcer une saine discussion pour faire revenir notre pays sur de bons rails, était la négociation et le partage du pouvoir.
Très tard pour Gilchrist Olympio ! L’opposition n’était plus en position de force pour négocier comme au temps où ses compères proposaient cette voie.
Trop tard surtout ! Lors d’un conclave diabolique à Paris entre Jean Pierre Fabre, François Boko, Kofi Yamgnane, illuminé dans l’ombre par les hommes de main de la Françafrique, la fumée noire s’est dégagée et a carbonisé du coup et à jamais Gilchrist Olympio.
Très tard ! Son élève l’a trahi sur l’autel des ambitions personnelles et futiles.
Très tard aussi ! Quand en silence et avec beaucoup de sagesse, il s’est déclaré malade, puis a porté son enfant politique à la représentation suprême de l’UFC.
Très tard ! Car pensant négocier un deal avec le pouvoir en place et déjouer ainsi le jeu sordide des vrais ennemis du peuple, il s’est vu ensabler à la plage de Lomé et jeter aux caïds du Golfe de Guinée.
Très tard finalement ! Son parti s’est complètement explosé et son apprenti a bâti le sien à coup de traitrise.
En somme, Gilchrist Olympio, malgré ses faux pas politiques, n’est pas l’Ebola politique togolaise que la masse populaire doit fuir. Non ! Gilchrist est un homme politique remarquable qui, en un moment donné de l’histoire de notre pays, a porté à lui tout seul, la lutte de tout un peuple.
Si cet animal politique avait pu allier sa bravoure politique aux qualités de stratège politique de Yaovi Agboyibor, le peuple togolais aurait été libéré il y a déjà belle lurette.
Il n’y a donc aucune raison valable pour que le peuple togolais le jette en pâture.
Notre peuple a plutôt le devoir historique de l’honorer au même titre que Maître Yaovi Agboyibor.
S’il y a finalement une vraie leçon pour le peuple togolais à tirer du parcours politique de Gilchrist Olympio, c’est de comprendre que la duplicité politique, la suffisance et la course individuelle au clocher ont élu domicile dans la maison de l’opposition togolaise et leur incarnation renouvelée est d’une part, l’explosion de l’UFC pour la création de l’ANC et d’autre part, la montée aux flambeaux des individus qui se positionnent parfois de force, leaders de la société civile et qui changent et rechangent d’habit.
Cette situation doit forcer la masse populaire togolaise à mûrir politiquement pour porter définitivement au front, une nouvelle génération saine, décomplexée et désintéressée.
La réorientation de la lutte de libération ainsi que la victoire finale en dépendent.
Se Togoata Asafo
Le 21 février 1965, Malcolm X est assassiné
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Un assassinat violent mais prévisible

Des coupables tout désigné et des hypothèses farfelues
